
La 78ᵉ édition du Festival de Cannes se tient du 13 au 24 mai 2025. L’Éclaireur revient sur les éléments et événements à retenir pour cette semaine dédiée au septième art.
Sur la Croisette, les projecteurs s’apprêtent à s’allumer pour célébrer la 78e édition du Festival de Cannes, qui se déroulera du 13 au 24 mai. Le premier tapis rouge sera déroulé pour Partir un jour, comédie dramatique signée Amélie Bonnin. Un choix symbolique : premier long-métrage d’une réalisatrice française, présenté en ouverture et porté par Bastien Bouillon et Juliette Armanet, il illustre la volonté du Festival d’accompagner les nouveaux visages du cinéma.
Place aux femmes
Sous la présidence de Juliette Binoche, le jury – composé entre autres de Halle Berry, Jeremy Strong, Leïla Slimani et Hong Sang-soo – devra départager des œuvres venues du monde entier. Parmi les favoris : The Phoenician Scheme de Wes Anderson, comédie d’espionnage, Alpha de Julia Ducournau, qui fait un retour très attendu après Titane, ou encore Die, My Love de Lynne Ramsay, avec Jennifer Lawrence dans un rôle de mère en crise.
Six réalisatrices figurent cette année en compétition, dont Hafsia Herzi (La petite dernière), Carla Simón (Romería) et la Japonaise Chie Hayakawa (Renoir), illustrant une volonté d’élargir l’espace laissé aux femmes.
Des œuvres engagées
Les sélections parallèle et officielle révèlent une programmation traversée par les tensions géopolitiques et les combats contemporains. Deux procureurs de Sergueï Loznitsa évoque les purges staliniennes ; Un simple accident marque le retour très surveillé du cinéaste iranien Jafar Panahi ; Once Upon a Time in Gaza, présenté dans Un Certain Regard, s’annonce déjà comme une diffusion choc.

Le documentaire Orwell : 2 + 2 = 5, signé Raoul Peck, relie l’œuvre de l’auteur de 1984 à notre présent. Kirill Serebrennikov, en exil, adapte quant à lui La disparition de Josef Mengele d’Olivier Guez, tandis que Tarik Saleh dévoile Les aigles de la République, satire politique sur le cinéma comme outil de propagande.
Premiers films et passages de témoin
Cannes 2025 fait aussi la part belle aux débuts derrière la caméra. Scarlett Johansson signe Eleanor the Great, Kristen Stewart propose The Chronology of Water, et Harris Dickinson dévoile Urchin. Trois œuvres accueillies dans Un Certain Regard, qui confirment l’attrait croissant des acteurs et actrices pour la réalisation.

L’événement rendra aussi hommage à une légende : Robert De Niro, qui recevra une Palme d’or d’honneur pour l’ensemble de sa carrière lors de la cérémonie d’ouverture. Un moment fort, accompagné de la performance musicale exceptionnelle de Mylène Farmer.
Une édition étoilée
Wes Anderson, Richard Linklater, Ari Aster, Tom Cruise… Les Américains s’invitent encore cette année, en compétition comme hors compétition. Mais le cinéma français est loin d’être en reste. Outre Amélie Bonnin en ouverture, on attend Dominik Moll (Dossier 137), Cédric Klapisch (La venue de l’avenir), ou encore Rebecca Zlotowski, qui dirige Jodie Foster dans Vie privée.

À la manœuvre : Iris Knobloch, première femme à présider le Festival, et Thierry Frémaux, son délégué général. Ensemble, ils ont dessiné une sélection mêlant exigence, audace politique et promesse de découvertes. Une double affiche rendant hommage au Un homme et une femme de Claude Lelouch vient souligner cette ambition.
Laurent Lafitte promet d’ouvrir et de clore cette édition avec panache. En coulisses, le rapport d’enquête de la commission parlementaire relative aux violences commises dans le secteur du cinéma, rendu public à la veille de la sélection, pourrait aussi faire bruisser les couloirs du Palais des festivals et bousculer un monde en mutation.