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3 séries qui ont créé la polémique à leur sortie avant The Idol

04 juin 2023
Par Agathe Renac
La série “The Idol” est disponible sur Prime Video depuis le 5 juin.
La série “The Idol” est disponible sur Prime Video depuis le 5 juin. ©HBO/Prime Video

Sulfureuse, provocante, choquante… La série HBO The Idol a suscité de vives réactions lors de son avant-première au Festival de Cannes. Pourtant, ce genre de polémique n’est pas nouveau. La preuve par trois.

1 Gossip Girl ou le « cauchemar de tous les parents »

Nous sommes à l’automne 2007 et la chaîne américaine The CW souhaite marquer les esprits pour le lancement de sa nouvelle série, Gossip Girl. Elle décide de miser sur une campagne choc et provocante nommée « OMFG ». Sur ces affiches promotionnelles, on retrouve Serena et Nate, et Blair et Chuck, dans des situations très intimes. Ces posters controversés sont accompagnés de citations de critiques des médias, comme « Le cauchemar de tous les parents ».

Le groupe Parents Television Council, qui donne son avis sur les programmes « adaptés » ou dangereux » pour les enfants, est scandalisé. De nombreuses associations expriment leur indignation, reprochant à la série de « glamouriser les rapports sexuels et la consommation de drogue chez les adolescents ».

©The CW

Offusquées par un épisode qui met en scène un plan à trois entre Dan, Vanessa et Olivia, elles ont même demandé à The CW de ne pas le diffuser, en vain. En réalité, ces revendications ont provoqué l’effet inverse et la polémique a piqué la curiosité des spectateurs.

Penn Badgley, connu pour avoir incarné le rôle de Dan Humphrey dans la série, a invité Leighton Meester dans son podcast. Les acteurs sont revenus sur cet événement, et sur la potentielle dangerosité des scènes de sexe dans la série. L’interprète de Blair Waldorf a déclaré qu’elle avait 20 ans au moment de Gossip Girl, et qu’elle tournait « non seulement des relations sexuelles, mais aussi des fantasmes ».

©The CW

Elle a poursuivi en expliquant que les acteurs avaient une vingtaine d’années, mais « qu’aux yeux de celles et ceux qui regardaient, et notamment des filles de 16 ans, [elle] jouai[t] une ado. (…) Ils regardaient Blair faire l’amour, porter de la lingerie, en se disant que c’était ce à quoi une jeune de 16 ans devait ressembler ». L’actrice a conclu en précisant que cette idée la dérangeait.

Son ancien camarade de tournage a complété ses propos en confiant que « si nous avions mis des jeunes de 15 ou 16 ans dans ces séries et films pour ados, nous serions tous choqués. Ce ne serait ni drôle, ni sexy. » Aujourd’hui, le show est vivement critiqué pour une autre raison qui tient en neuf lettres : Chuck Bass.

©The CW

La toxicité de ce personnage, pourtant emblématique, est montrée du doigt. Tentatives de viol à répétition, manipulation, égoïsme, humiliations publiques, violences physiques… En 2023, les actions du héros de Gossip Girl ne passent plus et créent de nouvelles polémiques, presque 20 ans après le lancement de la série.

2 13 Reasons Why ou « l’apologie du suicide »

Si vous avez vu la série, vous avez forcément été choqué par une scène en particulier – et c’est bien celle-ci qui est au cœur des polémiques. Après avoir énuméré les 13 raisons qui l’ont poussée à se donner la mort (le comportement humiliant de Justin et de Marcus, l’abus sexuel, les photos divulguées par Tyler…), Hannah Baker décide de mettre fin à ses jours dans sa baignoire.

Dans les teen dramas, les suicides peuvent être évoqués, mais ils ne sont jamais montrés de manière explicite. Du moins, jusqu’à 13 Reasons Why. Netflix a en effet pris le parti de filmer toute la scène durant laquelle l’adolescente se taille les veines.

©Netflix

Aux États-Unis, des associations comme la Fondation pour la prévention du suicide ont annoncé que « le nombre de suicides augmentait lorsque l’histoire décrit de manière explicite la méthode, utilise des images crues et spectaculaires […] ou rend la mort attirante », études et chiffres à l’appui.

Selon elles, la série Netflix a glorifié cet acte et poussé de nombreux jeunes à sauter le pas. Une étude publiée dans le Journal of the American Academy of Child and Adolescent Psychiatry aurait même démontré un pic de suicide chez les jeunes après la mise en ligne de cette première saison.

Face à ces nombreuses critiques, l’un des scénaristes (Nic Sheff) a pris la parole sur Vanity Fair. Dans une lettre ouverte, il explique que ces controverses l’ont « vraiment étonné ». Il poursuit en expliquant que l’équipe était certaine qu’il fallait décrire l’acte avec le plus de détails possible.

©Netflix

« Je me suis même battu pour ça, en prenant pour exemple ma propre tentative. (…) C’était pour moi l’occasion rêvée de montrer comment ça se déroule et de mettre fin au mythe de la mort tranquille, de mettre les spectateurs face à la réalité. (…) La chose la plus irresponsable pour moi aurait été de ne pas montrer du tout sa mort. (…) Rejouer la scène, c’est se rendre compte que le suicide n’est pas un soulagement, c’est les cris, l’agonie et l’horreur. (…) Donc je soutiens à 100% ce que nous avons fait. Je sais que c’est le bon choix, parce que ma vie a été sauvée lorsque j’ai compris toute l’horreur de cet acte. »

Deux ans plus tard, la plateforme a décidé d’éditer la scène et d’ajouter une mention pour le site 13ReasonsWhy.info (qui nous indique l’organisme spécialisé dans le harcèlement scolaire de notre pays).

3 Dahmer ou la double peine des familles

La fascination des spectateurs pour les serial killers n’est pas nouvelle. Des livres aux podcasts, en passant par les séries, ces histoires sordides se racontent sur tous les supports. Aujourd’hui, le true crime cartonne sur les plateformes et Netflix a décidé d’en profiter. Ses documentaires sur le petit Grégory et sur Ted Bundy avaient beaucoup fait parler d’eux, mais c’est sa série sur Jeffrey Dahmer qui a créé la polémique.

Sortie en septembre 2022, elle s’est rapidement invitée dans le top 10 des programmes les plus vus de la plateforme. Durant ses 28 premiers jours, elle a été visionnée plus de 800 millions d’heures. Pour comparaison, le score de la quatrième saison de Stranger Things est de 1,3 milliard.

©Netflix

Les abonnés ont été fascinés par l’histoire (vraie) de ce serial killer, surnommé le « cannibale de Milwaukee » dans les années 1980. En 13 ans, il a commis 17 crimes (tous plus glauques les uns que les autres). De nombreux spectateurs se sont dits mal à l’aise face aux images de la série, mais la principale critique vient des familles des victimes.

Selon elles, Netflix a manqué de précision et de respect envers leurs proches disparus. Shirley Hughes, la mère d’un jeune homme sourd tué par Jeffrey Dahmer, a par exemple révélé dans le Guardian que les scènes concernant son fils n’étaient pas exactes, et qu’elle ne comprenait pas comment « ils peuvent utiliser nos noms et diffuser de tels éléments publiquement ».

©Netflix

Une autre famille a quant à elle reproché à la plateforme de ne pas avoir été prévenue ni consultée par les créateurs de la série pour donner sa version des faits. En réalité, ils ont tous découvert les images en même temps que les spectateurs. De son côté, Ryan Murphy (à l’origine du show, mais aussi connu pour avoir piloté American Horror Story et Glee) conteste ces accusations et maintient le fait qu’il a contacté « 20 amis et proches des victimes pour leur parler, avoir leur ressenti ». Résultat : « Pas une seule personne ne nous a répondu ».

Qu’il s’agisse de Gossip Girl, 13 Reasons Why ou Dahmer, les polémiques qui ont accompagné les sorties de ces séries n’ont fait qu’attiser la curiosité des spectateurs. The Idol pourrait finalement connaître le même destin, tant les premières critiques qui entourent son lancement sont mauvaises. Sont-elles réellement justifiées ? La réponse ce 5 juin, sur le Pass Warner de Prime Video.

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Article rédigé par
Agathe Renac
Agathe Renac
Journaliste