Critique

Elden Ring, une invitation puissante et mélancolique à l’exploration

27 février 2022
Par Alexandre Manceau
Après “Dark Souls”, le studio FromSoftware offre un univers aussi riche que “Game of Thrones” ou “Le Seigneur des Anneaux”.
Après “Dark Souls”, le studio FromSoftware offre un univers aussi riche que “Game of Thrones” ou “Le Seigneur des Anneaux”. ©Bandai Namco Entertainement

Vaste, riche, mystérieux, intriguant ou complexe, les qualificatifs ne manquent pas pour évoquer Elden Ring, dernière idée de FromSoftware. Nous l’avons testé.

Un jeu né de l’esprit de George R.R. Martin, créateur de Game of Thrones, et de celui d’Hidetaka Miyazaki, président de FromSoftware et créateur de la saga Dark Souls, entre autres. Un titre de Jeu le plus attendu à la dernière édition des Game Awards. C’est peu dire qu’Elden Ring était l’un des titres les plus convoités de ce début d’année, voire de 2022 en général.

Un savant mélange de Game of Thrones, Dark Souls et du Seigneur des Anneaux

Bonne nouvelle, cette attente est enfin terminée. Ce jeu d’action-RPG nous plonge pour rappel au sein des Entre-Terres, une vaste région dont la tribu de notre protagoniste a fui les champs et les prairies lorsque la lumière d’Elden a quitté l’Arbre-Monde. Aujourd’hui y règnent des âmes errantes qui partagent leur hostilité, mais aussi des esprits que la peur n’a pas encore touchés. Sur les Entre-Terres sont également situés des donjons Héritage, de grands bâtiments hostiles gouvernés par les différents descendants de la Reine.

Dans ce monde gothique, où une forte ambiance de dark fantasy règne, le joueur est donc amené à créer son propre personnage, lui attribuer un style et des compétences, avant de partir déchaîner sa puissance sur des ennemis et des boss tous plus différents les uns que les autres. Dragons immenses, gardiens de temple, chevaliers puissants, créatures étranges et féroces… Un vaste univers attend le joueur et, autant prévenir tout de suite, il faudra un paquet incommensurable d’heures pour en découvrir les moindres recoins.

Tant de recoins et régions à explorer…

Un vaste monde à parcourir comme bon nous semble

Lors de la promo, les équipes de FromSoftware et Bandai Namco avaient promis un monde ouvert gigantesque et force est de constater qu’ils n’ont pas menti. Entre les terres isolées, les grottes, les ruines plus ou moins occupées et les vastes forêts, le monde des Entre-Terres est un formidable écosystème. Si l’ensemble est un peu trop sombre, explorer les moindres recoins est fortement conseillé, puisque, comme tout bon RPG qui se respecte, il est possible de trouver assez fréquemment des ressources ou autres objets pouvant être utiles pour la suite. Si, en début d’aventure, on ne voit qu’un minuscule aperçu des Entre-Terres et qu’il est impossible de dézoomer pour appréhender la taille de ce monde, c’est parce qu’il s’agit d’une habile manipulation de FromSoftware.

Le joueur est invité à parcourir cet endroit aussi enchanteur que dangereux et ce n’est qu’au fil de ses aventures que le monde s’ouvrira à lui. Contrairement à la plupart des jeux en monde ouvert, Assassin’s Creed par exemple, Elden Ring ne propose aucun point d’intérêt pour guider le joueur, sauf raison exceptionnelle. Ainsi, ce sont essentiellement les repères visuels (une énorme tour, un site en ruines) qui permettent de se repérer et, surtout, de s’orienter. Un choix étonnant, mais bénéfique : nous voici plongés dans un monde dont on ignore presque tout et il est essentiel de rester attentif à ce qui nous entoure pour avancer et survivre.

Tours abandonnées, églises en ruines, camp de base regorgeant de richesses, l’Entre-Terres ne manque pas de mystères.

Un gameplay aussi riche et varié que l’univers du jeu

Se frayer un chemin dans ce vaste monde et ne pas mourir va très vite devenir un challenge excitant. Car, si les premiers ennemis peuvent facilement être éliminés une fois que l’on connaît les touches, se débarrasser des plus gros adversaires et des boss monstrueux demandera plus de temps. Bien entendu, le côté exploration encourage le joueur à parcourir la map si battre un boss est impossible pour le moment, et l’on apprécie toute cette liberté offerte. Toutefois, un peu de clémence aurait sans doute été la bienvenue, puisque même les tout premiers adversaires monstrueux sont difficiles à vaincre. De plus, il leur suffit souvent de deux attaques pour mettre fin à notre vie.

Si le jeu peut parfois prendre des airs de Dark Souls, énorme hit du studio FromSoftware, toute confusion se dissipe très vite une fois le gameplay dévoilé. Outre le saut vertical, qui permet de bondir d’une corniche ou d’accéder à un point stratégique, et le fait de s’accroupir pour prendre à revers ses ennemis et varier les façons d’attaquer, Elden Ring brille aussi grâce aux Esprits. Des êtres fantomatiques que l’on peut trouver au fur et à mesure de son aventure, et qu’il est possible d’invoquer dans des camps, des champs de bataille ou lors d’un combat face à un boss. Ces esprits vont alors détourner l’attention de l’adversaire ou faire office de soutien au combat, mais attention à ne pas en abuser !

Un mystérieux personnage à qui l’on peut parler, un grand classique du RPG que l’on retrouve dans Elden Ring.

Pas le plus beau voyage, mais assurément l’un des plus riches

Visuellement, Elden Ring est toutefois loin d’être la claque que l’on pouvait espérer, tant certaines textures et modèles 3D ne font pas honneur à un jeu sorti en 2022. Heureusement, le titre se rattrape du côté du panorama avec, encore une fois, des horizons variés et attirants, qui ne demandent qu’à être explorés. Dans le plus pur esprit du jeu, la musique qui nous accompagne tout au long de l’aventure est douce, lointaine et presque mystérieuse.

Côté gameplay, on regrettera toutefois un manque d’assistance au début du jeu : les touches pour attaquer, se défendre ou sauter sont esquivées et c’est finalement au joueur de le découvrir. De même pour débloquer la Servante, ce personnage féminin qui guidera ou attribuera de la puissance : c’est finalement en choisissant de se reposer sur un Site de grâce que celle-ci apparaît.

Dommage que cela n’ait pas été expliqué, même si cela met une fois de plus en avant le côté exploration et la débrouille par soi-même. De plus, le jeu peut vite se révéler répétitif : parcourir une région, affronter quelques ennemis, tomber sur un boss, regagner de l’expérience en cas de défaite et ainsi de suite. Mais qu’importe, finalement. Elden Ring est une vaste aventure qu’il faut prendre étape par étape et qui démontre bien que le plus important ce n’est pas la destination, mais bien le voyage.

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Alexandre Manceau
Alexandre Manceau
Journaliste
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