Critique

Elden Ring Nightreign est-il à la hauteur du premier opus ?

28 mai 2025
Par Samuel Leveque
“Elden Ring Nightreign”, le 30 mai 2025 sur PlayStation 5, Xbox Series, PC, PlayStation 4 et Xbox One.
“Elden Ring Nightreign”, le 30 mai 2025 sur PlayStation 5, Xbox Series, PC, PlayStation 4 et Xbox One. ©Bandai Namco

Elden Ring Nightreign est une nouvelle virée dans l’Entre-Terre qui met l’accent sur la rapidité, la mobilité et la coopération en multijoueur. Un spin-off modeste, mais qui réussit pleinement ce qu’il entreprend.

Depuis quelques années, le studio japonais FromSoftware s’est imposé comme l’un des acteurs majeurs du jeu d’action et d’aventure hardcore, avec des succès mondiaux comme Dark Souls, Bloodborne ou encore Armored Core VI. C’est une entreprise dont on se dispute les faveurs : Nintendo a par exemple récemment annoncé The Duskbloods, une exclusivité à destination de sa Switch 2. Mais son triomphe le plus spectaculaire est sans conteste Elden Ring. Lancé en 2022, ce RPG d’action monumental s’est écoulé à plus de 30 millions d’exemplaires.

L’une des forces de FromSoftware a toujours été sa capacité à alterner entre des œuvres majeures de très grande ampleur et des expériences plus modestes, mais ramassées sur quelques idées directrices très fortes. C’est dans ce contexte qu’Elden Ring Nightreign débarque le 30 mai prochain, avec sa promesse de retourner dans le monde impitoyable de l’Entre-Terre, mais avec cette fois-ci une forte dimension multijoueur – puisque les parties se jouent ici soit en solo, soit en équipe de trois.

Un jeu moins attendu que le premier Elden Ring

S’il est l’un des jeux en coop les plus attendus de l’année, le nouveau titre de la firme nippone n’a cependant pas créé l’enthousiasme monumental du premier épisode de la licence. Ou même de son DLC, Shadow of the Erdtree. Rédacteur pour le site The Pixel Post, Shift a consacré des dizaines d’heures à streamer les jeux FromSoftware et il ne place pas de grandes attentes sur cette sortie.

« Sur le papier, ça ne me branche pas tellement, car en termes de philosophie de gameplay, c’est aux antipodes de ce que j’aime dans ces jeux : jouer tout seul et prendre mon temps, explique-t-il. Mais, en même temps, ce n’est pas complètement absurde comme concept, car le multijoueur a toujours partiellement été présent dans les Souls. Je suis quand même très curieux de tester ! »

©Bandai Namco

Même son de cloche pour Axel, un fan de jeux multijoueurs coopératif qui travaille au studio de jeux vidéo parisien Playdigious : « Je suis curieux, mais encore faut-il que je trouve deux personnes pour y jouer sérieusement avec moi. C’est comme pour Helldivers II : il faut que j’arrive à faire une équipe solide pour que ce soit intéressant. »

La plupart des autres joueurs que nous avons interrogés pour l’occasion sont du même avis. Les productions du studio ont en effet toujours permis d’invoquer d’autres utilisateurs, soit pour les combattre, soit pour s’allier le temps d’un combat. Mais c’est la première fois qu’une de ses créations se base avant tout sur une expérience presque intégralement multijoueur.

©Bandai Namco

Le réalisateur du jeu, Junya Ishizaki, est d’ailleurs très longuement revenu sur le fait qu’il s’agissait d’un projet plus petit, moins ambitieux et plus concentré qu’Elden Ring, mais aussi plus abordable pour les nouveaux venus, grâce à une prise en main plus immédiate et une difficulté moins impitoyable.

L’idée est d’offrir une expérience multijoueur fun et différente, avec un modèle économique différent de la plupart des jeux du genre. Ici, pas de microtransactions ou de season pass : vous achetez l’œuvre une bonne fois pour toutes et vous la possédez dans son ensemble. Pour autant, l’ambiance n’est pas morose dans ce spin-off : pour Étienne, un joueur canadien qui a pu passer du temps sur la version bêta du jeu, les voyants sont plutôt au vert.

©Bandai Namco

« C’est différent d’une grande épopée solo contemplative comme Elden Ring, mais pour le moment, Nightreign est très amusant et aussi très beau. En solo, c’est parfois un peu limité, mais dès qu’on est dans une équipe de trois joueurs, les combats deviennent très intenses et le bestiaire et les monstres qu’on affronte sont plus variés que ce à quoi je m’attendais. » Même son de cloche du côté de la presse spécialisée, dans l’ensemble très convaincue par l’expérience.

Une expérience déroutante, mais impressionnante

Après avoir pu passer quelques heures dans cette version (encore plus) cauchemardesque de la Nécrolimbe, notre verdict est sans appel : Elden Ring Nightreign est une expérience dans l’ensemble très réussie. Le concept est effectivement fort instinctif. Seul ou en trio (aucune équipe de deux joueurs n’étant possible), on se retrouve projeté sur une carte avec l’objectif de survivre trois jours et trois nuits.

©Bandai Namco

Impossible de rester statique : à mesure que la journée avance, le terrain de jeu se réduit, et il est obligatoire d’explorer la région pour trouver des armes et gagner de précieux niveaux pour survivre aux affrontements obligatoires de la nuit. Une partie s’achève par la confrontation d’un adversaire redoutable, le tout à un rythme assez frénétique. Pas le temps de se reposer ou de contempler le paysage. Ici, chaque seconde compte.

Pour qui a passé plus d’une centaine d’heures sur Elden Ring et son DLC, l’expérience est relativement dépaysante. Les différentes classes de personnage partagent leur extrême mobilité : puisqu’il faut parcourir la carte très vite et fuir l’avancée de ténèbres délétères, on incarne de véritables cabris capables d’escalader, de sauter et de courir presque à volonté, comme pouvait le faire la monture du jeu d’origine.

©Bandai Namco

Idem pour la montée en puissance : comme une chasse ne dure qu’environ une demi-heure, on monte en niveau à la vitesse de l’éclair et on déniche des armes à gogo pour pouvoir se construire un combattant redoutable en quelques minutes. Et c’est absolument nécessaire, car si Elden Ring Nightreign est un peu moins difficile que son illustre modèle, survivre aux confrontations contre les ennemis majeurs demande énormément de compétences et d’entraînement.

Le seul bémol à relever tourne selon nous autour de la dimension solo du jeu. On ne remerciera jamais assez FromSoftware d’avoir laissé la possibilité de parcourir les différentes missions en solo et d’avoir mis assez de contenu scénaristique et d’environnements variés pour que l’on ne s’ennuie jamais, même seul.

Après tout, on n’a pas forcément deux sidekick disponibles à toute heure du jour ou de la nuit, ou envie de partager cette quête avec des inconnus. Mais il apparaît assez clairement que l’expérience est avant tout taillée pour des escouades de trois joueurs, tant il est important de pouvoir couvrir une grande surface de jeu en début de partie.

Et tant il semble évident que de nombreux ennemis rencontrés en route ont un comportement adapté à la lutte contre plusieurs assaillants à la fois. Elden Ring Nightreign est en conséquence parfaitement taillé pour vous si vous avez pas mal de temps, pas mal de persévérance, et surtout deux amis prêts à mourir à vos côtés, encore et encore.

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