
Quels films ont marqué ce premier quart de XXIe siècle ? Le New York Times a livré son palmarès : six œuvres françaises y figurent, entre drames intimes et fresques sociales.
Le New York Times vient de publier son classement des cent meilleurs films du XXIe siècle. Basé sur les votes de plus de 500 figures majeures du cinéma mondial, ce palmarès offre un panorama des œuvres qui ont le plus marqué les esprits depuis 2000. Et sur ce terrain d’excellence cinématographique, la France parvient à tirer son épingle du jeu avec six longs-métrages, salués pour leur puissance narrative, leur audace formelle et/ou leur portée émotionnelle.
La France bien placée
Le podium sacre Parasite (2019) de Bong Joon-ho, suivi par Mulholland Drive (2001) de David Lynch et There Will Be Blood (2007) de Paul Thomas Anderson. Dans ce classement dominé par les productions anglo-saxonnes, la première œuvre française apparaît en 26e position : Anatomie d’une chute de Justine Triet, Palme d’or 2023, portée par l’interprétation magistrale de Sandra Hüller. Le New York Times souligne « sa fureur contenue et les vérités laides qu’elle ne dira jamais ».
Juste après, à la 35e place, figure Un prophète de Jacques Audiard, Grand Prix du jury à Cannes en 2009, sur l’ascension d’un jeune détenu maghrébin dans l’univers carcéral. Le journal américain y voit une œuvre toujours plus pertinente, soulignant « l’absence d’opportunités pour les jeunes des banlieues françaises ».
Sciamma et Jeunet
Trois rangs plus haut, à la 38e place, Portrait de la jeune fille en feu (2019) de Céline Sciamma, qui tisse une romance aussi charnelle que silencieuse entre deux femmes au XVIIIe siècle. Prix du scénario à Cannes, ce film est décrit comme une exploration du regard féminin et de la création artistique.
À la 41e position, c’est l’univers poétique du Fabuleux destin d’Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet avec Audrey Tautou qui s’impose. Véritable ambassadeur du cinéma français à l’étranger, il reste à ce jour l’un des films français les plus vus dans le monde.
Varda et Haneke complètent la sélection
Le classement cite également Amour de Michael Haneke, coproduction franco-autrichienne avec Emmanuelle Riva et Jean-Louis Trintignant, sortie en 2012, Palme d’or de la même année, qui occupe la 75e place.
Enfin, Les glaneurs et la glaneuse d’Agnès Varda ferme le cortège français à la 88e place. Dans ce documentaire poétique, la cinéaste arpente les routes de France à la rencontre de ceux qui récupèrent ce que la société délaisse, une réflexion à la fois sociale, écologique et profondément intime.
Si Eternal Sunshine of the Spotless Mind (2004) de Michel Gondry, classé 7e, n’est pas à proprement parler un film français, sa présence dans le Top 10 consacre malgré tout le savoir-faire d’un cinéaste hexagonal ayant conquis Hollywood avec une sensibilité bien française.