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10 Palmes d’or qui ont marqué le Festival de Cannes

24 mai 2023
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10 Palmes d’or qui ont marqué le Festival de Cannes
©Arkhipenko Olga/Shutterstock

La 76e édition du Festival de Cannes s’apprête à dévoiler la Palme d’or. À cette occasion, nous revenons sur dix prix qui ont marqué l’histoire de la Croisette.

Selon Thierry Frémaux, le délégué général du Festival de Cannes : « Chaque remise de Palme est singulière et belle. Et je pourrais égrener chaque moment de chaque année. Je souhaite qu’elle soit toujours ce Graal qui rend les cinéastes fous de désir pour elle. »

Alors que le jury présidé par Ruben Östlund décernera ce samedi 27 mai la Palme d’or de la 76e édition, revenons sur dix prix qui ont marqué l’histoire du Festival.

1 La première Palme d’Or : Marty, de Delbert Mann, 1955

Ernest Borgnine dans Marty.©DR

Marty et Clara sont deux célibataires endurcis. Blessés par plusieurs déconvenues amoureuses, les personnages respectivement incarnés par Ernest Borgnine et Besty Blair devant la caméra de Delbert Mann ont depuis longtemps fait le deuil du mariage. Cependant, lorsque le destin les réunit à l’occasion d’un bal, l’espoir renaît dans le cœur des deux tourtereaux, malgré la défiance de leur entourage.

Si son pitch peut étonner aujourd’hui par sa simplicité, le long-métrage a été salué pour sa tendresse et sa représentation inédite de la masculinité. L’homme n’est pas toxique ou dénué de sentiments, mais assume son côté romantique. En 1955, cette représentation témoigne déjà de la volonté du Festival de Cannes de se faire le reflet d’un cinéma d’avant-garde. Autre fait inédit : Marty a été non seulement couronné de la Palme d’Or, mais aussi de l’Oscar du meilleur film. Seul deux autres longs-métrages ont, à ce jour, réalisé cette prouesse ; il s’agit du Poison (1945) de Billy Wilder et de Parasite (2019) de Bong Joon-ho.

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2 La plus sulfureuse : La Dolce Vita, de Federico Fellini, 1960

Difficile d’oublier la scène de la baignade de Marcello Mastroianni et Anita Ekberg dans la Fontaine de Trevi, à Rome, dans La Dolce Vita. Pourtant, la séquence devenue culte aujourd’hui est loin d’avoir fait l’unanimité à l’époque de sa présentation à Cannes. Dans son film, Federico Fellini dresse le portrait d’une société romaine débauchée et désespérée. Une perspective qui, en 1960, crée le scandale sur la Croisette, mais aussi au Vatican, qui jure d’excommunier le réalisateur.

Considéré comme un classique du cinéma italien et du septième art, La Dolce Vita a finalement remporté la Palme d’Or grâce son point de vue inédit et osé. Il marque aussi un tournant dans la filmographie de Fellini, le cinéaste s’orientant vers un cinéma plus personnel après sa trilogie néoréaliste.

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3 La plus drôle : M.A.S.H, de Robert Altman, 1970

Rares sont les comédies à avoir été récompensées durant le Festival de Cannes. Parmi elles, on retrouve le film satirique M.A.S.H réalisé par Robert Altman en 1970. Dans ce long-métrage, le réalisateur américain prend pour toile de fond la guerre de Corée pour suivre trois médecins du 4077e M.A.S.H. (Medical Army Surgical Hospital), incarnés respectivement par Donald Sutherland, Elliott Gould et Tom Skerritt.

Irrévérencieux, irrespectueux de la hiérarchie, très attirés par le sexe, ils dynamitent l’ordre militaire. Drôle et acerbe, M.A.S.H étonne par la force comique de ses personnages à une époque où les Américains s’embourbent dans la guerre du Vietnam. À ce propos, le film réussit à se moquer non pas du conflit, mais plutôt de ses acteurs en dressant un portrait de ces derniers aussi joyeux que jouissif pour les spectateurs.

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4 La plus culte : Taxi Driver, de Martin Scorsese, 1976

Killers of the Flower Moon signera le retour de Martin Scorsese sur la Croisette, 47 ans après son sacre pour Taxi Driver. Considéré aujourd’hui comme l’un des films les plus cultes de l’histoire du cinéma, ce drame contemporain raconte l’histoire de Travis Bickle (Robert De Niro), un chauffeur de taxi new-yorkais, et de ses déambulations nocturnes.

Traumatisé par la guerre du Vietnam, il sombre dans une spirale violente et solitaire au cours de laquelle il fait la rencontre de Betsy, l’assistante d’un sénateur, mais aussi d’Iris, une prostituée de 12 ans, incarnée par Jodie Foster. Taxi Driver a marqué les esprits par son traitement inédit du syndrome post-traumatique, mais a surtout signé l’une des collaborations les plus emblématiques du cinéma entre Scorsese et De Niro, trois ans après Mean Streets (1973) et quatre ans avant Raging Bull (1980).

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5 La plus politique : Sous le soleil de Satan, de Maurice Pialat, 1987

« Si vous ne m’aimez pas, je peux vous dire que je ne vous aime pas non plus. » C’est avec ces mots que Maurice Pialat est venu récupérer sa Palme d’or sur scène en 1987 pour Sous le soleil de Satan. Cette œuvre sombre raconte le parcours d’un prêtre, incarné par Gérard Depardieu, essayant d’échapper à la tentation.

Véritable scandale cannois, il est reparti avec la Palme d’or alors qu’à l’époque Les Yeux noirs, de Nikita Mikhalkov, était donné gagnant. Mais le cinéaste russe membre du jury Elem Klimov est, pour des raisons d’ordre idéologique, farouchement opposé à ce que Mikhalkov remporte la Palme. Le président Yves Montand cède finalement et la Palme d’or est décernée au film de Pialat, sous les sifflets et les huées du Palais des festivals.

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6 La plus récompensée : Barton Fink, des frères Coen, 1991

En 1991, les frères Coen débarquent sur la Croisette pour présenter le thriller psychologique Barton Fink. Le film prend pour toile de fond le Hollywood des années 1940 et suit un jeune auteur de pièce de théâtre, incarné par John Turturro, embauché par un grand studio en tant que scénariste.

John Turturro dans Barton Fink.©DR

Arrivé à Los Angeles, Capitol Pictures lui demande de scénariser un film de série B sur le monde des lutteurs. Barton Fink accepte alors qu’il ne connaît pas du tout cet univers sportif. L’auteur s’installe dans un hôtel miteux, mais, dès les premières heures, l’angoisse de la page blanche l’envahit. C’est à ce moment que le jeune auteur rencontre Charlie Meadows (John Goodman), un étrange voisin. Le long-métrage a reçu la Palme d’or, donc, mais aussi le prix d’interprétation masculine et le prix de la mise en scène. Carton plein.

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7 La plus badass : Pulp Fiction, de Quentin Tarantino, 1994

Fort d’un premier long-métrage, Reservoir Dogs (1992), Quentin Tarantino fait ses premiers pas sur la Croisette en 1994 afin de présenter Pulp Fiction. Film de gangster porté par un John Travolta sur le retour, Samuel L. Jackson, Uma Thurman – deux muses du cinéaste – et Bruce Willis, Pulp Fiction a marqué le Festival par sa narration non-linéaire et le rythme si particulier qui fonde le ton de Tarantino aujourd’hui.

Violence sanglante, parfois gratuite, dialogues aussi drôles qu’ahurissants et bande-originale désormais culte… Le film est une véritable claque pour le jury présidé par Clint Eastwood, qui lui décerne la Palme d’or. Cependant, cette décision ne fait pas l’unanimité. Quentin Tarantino reçoit lui aussi son prix sous une pluie de huées. Fidèle à lui-même, le cinéaste a gratifié le public d’un sourire et d’un simple « Fuck you ».

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8 La plus engagée : Farenheit 9/11, de Michael Moore, 2004

Il n’y a pas que les films de fiction qui ont été récompensés par le Festival de Cannes. Les documentaires, eux aussi, ont eu le droit à leur Palme d’or. C’est notamment le cas de Farenheit 9/11, réalisé par Michael Moore. Quarante-huit ans après Le Monde du silence, documentaire français réalisé par Jacques-Yves Cousteau et Louis Malle racontant les explorations sous-marines du Calypso, le cinéaste américain a remporté la Palme d’or pour son réquisitoire contre George W. Bush.

Réalisateur engagé, Michael Moore livrait dans Farenheit 9/11 une enquête sur l’élection controversée de 2000 de George W. Bush à la tête des États-Unis, mais aussi sur les conséquences de la guerre en Irak. Défiant le Président et son Administration en révélant ses liens personnels et financiers avec la famille Ben Laden, Michael Moore signe un documentaire coup de poing, bien que son récit n’ait pas empêché la réélection de Bush en 2004.

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9 La plus grand public : Parasite, de Bong Joon-ho, 2019

Parasite a marqué l’histoire du Festival de Cannes en 2019. Pour la première fois en 76 ans d’existence, un film sud-coréen remportait la Palme d’or. Le jury d’Alejandro González Iñárritu a sacré le réalisateur Bong Joon-ho pour son polar social racontant l’histoire d’une famille pauvre, prête à tout pour infiltrer la maison et le mode de vie d’une riche famille.

Depuis son triomphe cannois, le long-métrage a connu une trajectoire exceptionnelle : Oscar du meilleur film en 2020, il est également le lauréat du Golden Globes et du BAFTA du meilleur film en langue étrangère. Avec le recul et alors que le divertissement sud-coréen est de plus en plus installé sur nos écrans, on constate que Parasite a représenté un véritable tournant pour le cinéma asiatique, le Festival de Cannes ayant joué un rôle déterminant dans cette reconnaissance internationale. Avec cette Palme d’or, le Festival montre aussi qu’il est capable de s’ouvrir à tous les publics cinéphiles, Parasite ayant récolté un score au box-office mondial inédit pour une Palme d’or cannoise (258,7 millions de dollars).

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10 La plus film de genre : Titane, de Julia Ducourneau, 2021

Réalisé par Julia Ducourneau, Titane raconte la relation paradoxale d’Alexia et de Vincent, entre attirance et répulsion, après qu’une série d’événements aussi perturbants que violents les ont réunis. Si au moment de sa projection officielle, le film suscite des avis clivants parmi la presse et les spectateurs, son sacre en 2021 a permis la reconnaissance du cinéma de genre en tant que courant primordial du septième art.

Après Parasite, le Festival de Cannes sort des sentiers battus et réaffirme une prise de risque qui lui a longtemps manqué grâce au jury de Spike Lee. Par ailleurs, Julia Ducourneau est seulement la seconde réalisatrice à recevoir la Palme d’or depuis l’inauguration du Festival. Avant elle, seule Jane Campion avait remporté le célèbre prix pour La Leçon de piano, en 1993.

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Les autres Palmes d’or coup de cœur : Les Parapluies de Cherbourg (1964), Apocalypse Now (1979), Paris, Texas (1984), Mission (1986), The Tree of Life (2011), Amour (2012), La Vie d’Adèle (2013), Moi, Daniel Blake (2016) et Sans filtre (2022).

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