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Cimetière indien sur Canal+ : les fantômes de l’Histoire ressurgissent

07 avril 2025
Par Sarah Dupont
“Cimetière indien”, le 7 avril sur Canal+.
“Cimetière indien”, le 7 avril sur Canal+. ©Canal+

Dans une France tiraillée entre souvenirs et blessures encore vives, la nouvelle série de Canal+ impose une fresque à double temporalité, où l’intime croise le politique au rythme d’un thriller incendiaire.

Création originale française, Cimetière indien fait son arrivée sur Canal+ à partir de ce 7 avril. Mêlant enquête policière, drame psychologique et thriller historique, la série imaginée par Thomas Bidegain et Thibault Vanhulle se compose de huit épisodes de 52 minutes, portés par une mise en scène tendue et une atmosphère magnétique. À travers deux époques entrelacées, elle sonde les séquelles invisibles de la guerre d’Algérie dans la France contemporaine, interrogeant la mémoire collective et les cicatrices mal refermées.

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Entre 1995 et aujourd’hui, les deux visages de Peranne

À Peranne, ville fictive de la région marseillaise, le meurtre d’un imam en 1995, retrouvé scalpé, a secoué la communauté. L’enquête était alors confiée à Jean (interprété par Olivier Rabourdin), gendarme mutique rongé par ses souvenirs d’Algérie, épaulé par Lidia (Mouna Soualem), jeune recrue de l’antiterrorisme.

Mouna Soualem dans Cimetière indien.©Ulrich Lebeuf/Mintee Studio/CANAL+

Vingt-cinq ans plus tard, l’ancien maire de la commune subit le même sort. Jean disparaît, et Lidia, désormais haute fonctionnaire, est à nouveau mêlée à l’affaire. Le jeune lieutenant Adrien (Denis Eyriey) tente de comprendre les liens entre ces crimes. L’œuvre navigue ainsi entre générations, secrets et fractures idéologiques, autour du spectre d’un groupuscule paramilitaire, nommé Patria Nostra.

La presse partagée entre admiration…

Les critiques saluent unanimement la portée ambitieuse de cette production, mais divergent sur sa forme. La Provence y voit « une série sous influence True Detective », soulignant « une autopsie d’un monde et d’une France qui doit faire face à son passé », portée par un scénario qui « ne souffre d’aucun temps mort ». Le quotidien met en avant le rôle d’Idir Azougli (dans le rôle de Nicolas, un personnage mystérieux), qualifié d’« épatant », dans une partition clé.

Hafsia Herzi dans Cimetière indien.©Ulrich Lebeuf/Mintee Studio/CANAL+

Plus nuancé, Le Monde estime qu’il « faut du temps (deux épisodes) à Cimetière indien pour trouver son allure », mais salue « la matière d’un cauchemar éveillé, dans lequel des souvenirs que l’on croyait enterrés très profond ne cessent de reprendre vie ».

… et réserves

Du côté de Télérama, les réserves sont plus franches. Si la série est saluée pour son « atmosphère originale » et son audace à « fouiller les entrailles poisseuses de l’histoire française », elle est également jugée « inutilement chargée et étirée », plombée par « des figures imposées du polar exécutées sans grande conviction ».

À l’inverse, Télé-Loisirs se montre enthousiaste : « Le scénario aux ramifications multiples » est porté par « des comédiens impressionnants de vérité, qui avancent sans égo ». Le média salue la mise en scène, qualifiée de « western moderne », et l’esthétique « suspendue » qui capte « une chape de désœuvrement » pesant sur les personnages.

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