
Série britannique à succès diffusée sur la BBC de 2019 à 2023, Ghosts connaît de nombreuses adaptations. Après une version américaine très remarquée, Joris Goulenok et Arthur Sanigou s’en sont emparés pour imaginer un projet 100% français.
C’était l’une de nos sitcoms coup de cœur de ce début d’année. Adaptation américaine d’une série britannique diffusée en 2019 sur BBC One, Ghosts a rencontré un succès immédiat dès son arrivée sur Netflix le 1er février 2025, trustant le top 10 des programmes les plus visionnés de la plateforme durant plusieurs semaines. Conscients de son potentiel, Disney+ et TF1 ont décidé de lancer un nouveau remake made in France.
Portée par un casting cinq étoiles (Camille Chamoux, Hafid F. Benamar, Eric Judor, Fred Testot, Natacha Lindinger, Tiphaine Daviot, François Vincentelli, Bruno Sanches, Paul Scarfoglio, Monsieur Poulpe, Paul Deby et Camille Combal), cette nouvelle production a rejoint le catalogue de Disney+ le 9 avril.
Une adaptation (trop) fidèle ?
Fidèle à son modèle britannique, la série de Joris Goulenok (Amours solitaires) et Arthur Sanigou (Un stupéfiant Noël) narre la cohabitation comique et chaotique entre des fantômes issus de différentes époques historiques et le couple d’héritiers du château, Alison – qui peut les voir et leur parler – et Nabil. Une proximité avec l’œuvre originale qui ne fait pas l’unanimité.
Les Numériques déplore : « Les intrigues des six épisodes sont identiques à ceux de la série [britannique]. Un copier-coller qu’on pourra juger au mieux sage, au pire complètement paresseux et qui enlève au programme tout intérêt pour ceux qui ont déjà visionné les précédentes versions. »

Pourtant, le média reconnaît quelques mérites : « Ce Ghosts version française affiche de savoureux arguments. Les gags et dialogues ont été adaptés à l’esprit hexagonal, oscillant entre le comique de situation et l’humour cringe, qui est la marque de fabrique du co-créateur Arthur Sanigou. »
De son côté, AlloCiné salue vivement l’efficacité humoristique du programme : « C’est une belle réussite. L’humour est fin, percutant et décalé à souhait. Non seulement le casting est composé de vedettes du petit écran, mais en plus, l’alchimie est au rendez-vous. »

Le média apprécie particulièrement la francisation réussie des personnages – une duchesse française remplace une aristocrate anglaise, un général britannique devient un militaire français et un collabo décalé interprété par Paul Deby a notamment été ajouté. Séduit par cette nouvelle version, AlloCiné conclut positivement : « Si vous cherchez une série feel-good bien menée et bien écrite, on ne peut que vous conseiller de regarder cette petite pépite. »
Une appropriation trop timide
Cependant, tous les spécialistes ne partagent pas cet enthousiasme. Plus sévère, Télérama affirme que Camille Chamoux est l’unique véritable atout de cette production. « Drôle et constante, la comédienne porte la minisérie à bout de bras et insuffle au personnage d’Alison le supplément d’âme qui manque à ceux qui hantent la demeure. »

La journaliste regrette globalement un manque de rythme et une absence d’identité claire : « Ni sitcom ni feuilleton, Ghosts : fantômes en héritage rate son adaptation et erre dans l’entre-deux-mondes. Et parce qu’on aime bien comparer, le remake américain est disponible sur Netflix. La seule chose que vous n’y trouverez pas : Éric Judor qui passe une tête au cinquième épisode (sur six), décidément le joker fétiche des productions françaises en mal d’inspiration. »
Convaincu par la performance des acteurs, Première émet néanmoins quelques réserves : « Ghosts est une comédie surnaturelle amusante, qui ne dépasse jamais le stade de la blagounette potache. On sourit souvent, on rigole parfois. (…) Pas de quoi mourir de rire donc. [Le programme] lorgne plus du côté de Casper que de Beetlejuice. »

Toutefois, le critique souligne l’aspect attachant du programme, notamment grâce à la relation humaine touchante qui s’installe progressivement entre les entités et Camille Chamoux. Ghosts, fantômes en héritage semble donc naviguer entre deux eaux : charmante et divertissante pour certains, fade et sans grande originalité pour d’autres. Si elle ne révolutionne pas le genre, elle offre néanmoins une respiration bienvenue et de qualité.