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Chronique arctique : une sitcom dans le froid mordant du Grand Nord

10 avril 2025
Par Sarah Dupont
“Chronique arctique”, le 10 avril sur Netflix.
“Chronique arctique”, le 10 avril sur Netflix. ©Netflix

Une jeune mère inuite cherche à se réinventer dans une communauté où tout se sait. Diffusée depuis le 10 avril sur Netflix, cette série canadienne jette un regard rare et bienvenu sur la vie contemporaine dans l’Arctique.

Dans le paysage saturé des séries contemporaines, Chronique arctique (North to North en version originale) pourrait bien faire figure d’exception. Sitcom tournée à Iqaluit, au Nunavut – région la plus au nord du Canada –, cette nouvelle production offre une incursion dans le quotidien d’une communauté inuite. Diffusée depuis janvier outre-Atlantique, l’œuvre fait son arrivée dans le catalogue mondial de Netflix le 10 avril, attirant l’attention par son originalité autant que par sa rareté.

Siaja, l’inuk moderne

Au cœur du récit, Siaja – interprétée par Anna Lambe – tente de se reconstruire après une rupture amoureuse. Mère d’un petit garçon, Bun, elle vit dans le village fictif d’Ice Cove. Là où les nouvelles se propagent plus vite qu’une tempête de neige, chaque faux pas est public. Siaja, autrefois mariée au golden boy du coin, Ting, veut désormais écrire sa propre histoire.

Anna Lambe, Kelly William dans Chronique arctique.©Jasper Savage/Netflix 2025

Créée par Stacey Aglok MacDonald (Twice Colonized, film sur les peuples indigènes) et Alethea Arnaquq-Baril, Chronique arctique conjugue légèreté et ancrage documentaire. Chaque détail – des vêtements cousus main aux dialogues ponctués d’inuktitut – trahit l’implication de toute une communauté. Si la série mise sur le format classique de la sitcom (huit épisodes de 30 minutes), elle cherche à s’en distinguer par la finesse de son regard et l’humour discret qui traverse chaque scène.

Un casting à l’image de la communauté

Aux côtés d’Anna Lambe, on retrouve Keira Cooper dans le rôle de Bun, Maika Harper en amie fidèle et Mary Lynn Rajskub. Ensemble, ils tissent une galerie de personnages tendres et nuancés, sans sombrer dans une quelconque caricature.

Anna Lambe et Tanya Tagaq dans Chronique arctique.

Si cette production a toutes les chances de séduire les abonnés de la plateforme, c’est aussi parce qu’elle comble un vide. Les récits centrés sur les peuples autochtones, et plus encore sur les Inuits, restent extrêmement rares. Parmi les quelques exceptions notables, on peut citer Reservation Dogs, produite par Taika Waititi, qui suit quatre adolescents autochtones dans l’Oklahoma rural ; Little Bird, primée à Séries Mania, centrée sur le destin d’une jeune femme autochtone au Canada ; ou encore Pour toi Flora, série québécoise traitant des pensionnats autochtones.

Mais rares sont les œuvres qui, comme Chronique arctique, placent une communauté inuite entière au cœur du récit, sans filtre exotisant. En ajoutant cette série à son catalogue, Netflix poursuit donc sa stratégie d’internationalisation tout en braquant la lumière sur des voix trop longtemps restées dans l’ombre.

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