
Netflix a décidé d’offrir une suite à un épisode culte de la saison 4 de Black Mirror, diffusé en 2017.
C’est du jamais vu dans l’histoire de Black Mirror. Pour la première fois depuis sa création, la série dystopique de Charlie Brooker rompt avec son format d’anthologie en offrant une suite directe à l’un de ses épisodes les plus marquants.
L’épisode final de la saison 7, mis en ligne sur Netflix le 10 avril, revient sur le destin des clones numériques d’USS Callister, cet épisode culte de la quatrième salve qui avait séduit les téléspectateurs par son mélange de science-fiction rétro et de satire sociale. Intitulée Au cœur d’Infinity, cette nouvelle aventure marque un tournant dans l’univers de la série, en étendant la réflexion sur l’IA, le pouvoir et la liberté numérique.
Retour à bord du Callister
Diffusé en 2017, USS Callister s’intéressait au personnage de Robert Daly. Un programmeur de génie et cofondateur du jeu Infinity humilié dans sa vie réelle, qui s’octroyait une revanche cruelle dans une version pirate du jeu.

À bord du vaisseau spatial USS Callister, il régnait en despote sur des clones numériques de ses collègues, fabriqués à partir de leur ADN et contraints de lui obéir dans un univers inspiré de Star Trek. L’arrivée de Nanette Cole, brillante recrue fraîchement clonée, venait bouleverser l’équilibre du vaisseau et initier une rébellion interne.
Cet épisode, unanimement salué par la critique, a remporté quatre Emmy Awards en 2018, dont ceux du « Meilleur téléfilm » et du « Meilleur scénario ». Sur le site spécialisé Rotten Tomatoes, il affiche un taux d’approbation de 95 %, devenant l’un des épisodes les mieux notés de la série.
Une suite dans un univers persistant
Dernier épisode de la saison 7, USS Callister : au cœur d’Infinity se présente comme une suite directe. Robert Daly est mort, piégé dans sa propre simulation, mais les clones qu’il a créés survivent dans le jeu en ligne devenu massif : Infinity compte désormais plus de 30 millions de joueurs actifs. Nanette Cole, capitaine de l’équipage, tente de maintenir l’unité alors que le vaisseau dérive dans un monde où leur conscience numérique n’a aucune existence légale.

Le danger n’est plus incarné par un seul homme, mais par l’immensité du système lui-même. Pour subsister, ces clones – des êtres dotés de souvenirs, d’émotions et de volonté propre – doivent composer avec les règles opaques d’un jeu où ils ne sont que des anomalies.
Clones, avatars et légitimité numérique
La suite reprend les enjeux philosophiques de l’épisode originel et les pousse plus loin. Elle interroge le statut ontologique de ces êtres créés artificiellement : sont-ils des intelligences autonomes, des reflets de leurs originaux, ou de simples artefacts ?

Elle explore la frontière ténue entre conscience, avatar et clone, dans un monde où la notion même d’existence devient relative. Moins corrosif et étonnant que son premier chapitre, Au cœur d’Infinity s’impose malgré tout comme une suite élégante, rythmée et audacieuse.