
En analysant le parcours de la jeune youtubeuse américaine Piper Rockelle, ce documentaire en trois parties révèle les coulisses galçantes du monde de l’influence.
En 2022, Delphine de Vigan nous alertait sur les dérives des enfants influenceurs. Véritable page-turner, son roman Les enfants sont rois contait la disparition d’une fillette aux millions d’abonnés. Un récit glaçant, porté à l’écran dans une série Disney+ incarnée par Doria Tillier, Panayotis Pascot ou encore Géraldine Nakache.
« Les réseaux sociaux sont inquiétants », nous confiait alors cette dernière dans une interview. Aussi dérangeant que passionnant, ce sujet fascine. Conscient de son potentiel, Netflix analyse ces dangers et le manque de régulations et de protections pour ces jeunes créateurs dans son documentaire Mauvaise influence : les dérives du kidfluencing.
Des « pantins » aux millions de dollars
En avril 2023, le procès de Tiffany Smith s’ouvre aux États-Unis. Productrice et mère de Piper Rockelle, une influenceuse révélée très jeune sur Internet, elle est accusée de maltraitance physique et psychologique envers 11 adolescents. Tous faisaient partie du « Squad », une équipe de jeunes créateurs de contenus formée autour de sa fille. Ce 10 avril, le géant du streaming décortique l’affaire à travers trois épisodes immersifs qui donnent la parole aux victimes.

« Piper Rockelle, youtubeuse très populaire, est devenue une star d’Internet en élaborant des canulars, en participant à des défis absurdes et en créant des vidéos de crush naïves avec son groupe d’amis soigneusement sélectionnés baptisé “Le Squad”, détaille le synopsis. Délaissant les paillettes et le glamour, Mauvaise influence : Les dérives du kidfluencing se penche sur les récits douloureux des anciens membres du Squad de Piper pour révéler l’exploitation, les manipulations dignes d’une secte et la maltraitance exercée par la “mamanager” de Piper, Tiffany Smith. À travers leurs témoignages, cette série documentaire expose la sombre réalité de la célébrité sur les réseaux sociaux et dévoile la lutte menée pour protéger la prochaine génération de créateurs de contenu de l’exploitation. »

Intimidation, harcèlement moral et sexuel, manipulation… Le documentaire révèle la face cachée de ces vidéos joyeuses et innocentes. Si Piper se dit « épuisée », d’autres membres estiment qu’ils étaient des « pantins » qui devaient filmer « entre 10 et 15 vidéos par jour ». Une course à la productivité qui permettait à la chaîne d’enregistrer des milliards de vues, et d’engranger des millions de dollars.