
Dès le 20 février, Netflix dévoilera les six épisodes de ce thriller politique intense. Robert De Niro y campe un ancien Président rattrapé par l’urgence d’une crise sans précédent. Entre cyberattaque, désinformation et luttes de pouvoir, la série interroge la fragilité d’un monde hyperconnecté.
C’est l’histoire d’une faille. Non pas une simple fissure, mais une brèche invisible, inscrite dans le langage du XXIe siècle : celle du cybermonde. En cybersécurité, un « zero day » désigne une vulnérabilité inexploitée, offrant aux attaquants un accès avant qu’un correctif puisse être conçu. Une menace insidieuse, qui nourrit la paranoïa d’un monde hyperconnecté et s’invite aujourd’hui au cœur de la nouvelle mini-série de Netflix.
Dès le 20 février, ce thriller politique porté par Robert De Niro orchestre une plongée dans les arcanes du pouvoir américain. À 81 ans, l’acteur incarne George Mullen, un ancien Président rappelé en urgence après une cyberattaque d’une ampleur inédite. Réalisée par Lesli Linka Glatter (Homeland) et produite par Eric Newman, Noah Oppenheim et Michael S. Schmidt, la production explore les dérives d’un système fragilisé par la désinformation, les jeux d’influence et une menace insaisissable.
Une attaque inédite dans un pays en crise
Le point de départ est déstabilisant : un black-out total paralyse les États-Unis durant une minute. Soixante secondes à l’impact cataclysmique : 3 000 morts, avec des avions en chute libre, des trains qui dérivent, des hôpitaux privés d’électricité… L’attaque la plus meurtrière sur le sol américain depuis le 11-Septembre.
Une commission spéciale est créée pour en identifier les responsables et éviter une récidive. Pour la diriger, l’Administration en place se tourne vers Mullen, figure politique emblématique, pourtant retirée de la vie publique.

Très vite, la série dépasse la simple traque des coupables. Derrière cette attaque, d’autres menaces émergent : la montée des théories complotistes, les tensions internes entre élites politiques et la mise en place de mesures d’exception qui questionnent les libertés publiques. Jusqu’où peut-on aller pour garantir la sécurité nationale ? Mullen, d’abord réticent, comprend vite qu’abandonner cette mission, c’est laisser d’autres prendre des décisions potentiellement désastreuses.
Entre réalisme et vertige
Zero Day s’ancre dans un réalisme troublant, mêlant images d’archives où Mullen côtoie des figures politiques réelles comme Sarkozy ou Poutine, et interventions de médias tels que CNN et CBS. Un cadre crédible qui renforce l’immersion, tout en brouillant les frontières entre fiction et réalité.

Mais le show ne s’arrête pas à la cybermenace. Il interroge les rouages du pouvoir : qui gouverne réellement en période de crise ? Quelles décisions sont prises dans l’ombre ? L’interprétation nuancée de Robert De Niro donne à son personnage une humanité troublante.
Entre éclairs de lucidité et moments d’égarement, Mullen incarne la figure du leader vieillissant, en proie au doute et à une mémoire vacillante. Ce flou scénaristique, qui joue avec la perception du spectateur, alimente une tension continue autour du protagoniste.
Un thriller tendu
La réalisation accentue cette atmosphère oppressante avec un jeu subtil sur les regards et les plans serrés. Mullen, constamment scruté, devient un symbole du poids du pouvoir et de la solitude qu’il engendre. Les scènes où la foule suspend ses gestes à ses paroles renforcent cette tension.

Parmi les seconds rôles marquants, Joan Allen (The Contender) livre une performance remarquable dans le rôle de Sheila Mullen, épouse du Président, entre force et loyauté. Dan Stevens (Downton Abbey) prête ses traits à Evan Green, un journaliste indépendant flirtant avec le complotisme.
Son personnage incarne à la fois l’obsession médiatique pour l’audience, quitte à façonner son discours selon ce que le public veut entendre, et le besoin irrépressible de certains citoyens d’écouter ces « vérités alternatives », souvent loin de la complexité des faits.
Un regard sur les dérives du pouvoir
Derrière son intrigue haletante, Zero Day pose des questions essentielles : où se situe la frontière entre sécurité et autoritarisme ? La mise en place de la commission, dotée de pouvoirs d’exception, devient un point de discorde. Arrêter des individus sans mandat, fouiller les données personnelles sans autorisation… Une dérive sécuritaire qui divise jusque dans les hautes sphères du gouvernement.

La série explore aussi une dimension plus intime : le poids des responsabilités et la solitude du pouvoir. Mullen, autrefois maître du jeu, voit ses failles exposées. Ses carnets, où il consigne méthodiquement chaque moment clé de sa carrière, deviennent un refuge face à une mémoire vacillante. Ces instants de trouble, entre conscience et oubli, ajoutent au suspense : sait-il vraiment ce qui se trame ou n’est-il qu’un pion dans une mécanique qui le dépasse ?
Une intrigue maîtrisée jusqu’au bout
Avec ses six épisodes de 45 minutes, la mini-série adopte un format resserré qui évite les longueurs et maintient une tension constante. Chaque épisode livre son lot de révélations, jusqu’à un dénouement qui réserve quelques surprises. Sans tomber dans le sensationnalisme, Zero Day construit un thriller politique prenant et divertissant.