
L’œuvre culte de Charlie Brooker fera bientôt son retour avec une septième saison annoncée comme étant plus noire, plus technologique, et plus ambitieuse que jamais.
C’est un miroir que l’on évite souvent de regarder en face. Depuis 2011, Black Mirror s’échine pourtant à nous forcer la main. La série dystopique signée Charlie Brooker, initialement diffusée sur Channel 4, puis reprise par Netflix dès le troisième chapitre, revient avec six nouveaux épisodes dans une septième saison. Lancement prévu le 10 avril sur la plateforme, en exclusivité.
Chaque volet de cette anthologie fonctionne – toujours – comme une table technologique autonome, mais thématiquement connectée à un fil rouge : les dérives du progrès. Si la sixième saison, sortie en 2023, avait surpris en s’éloignant du registre techno-futuriste, Brooker promet cette fois un véritable retour à l’ADN original de la série.
Une saison tournée vers le passé
Dans une interview accordée au Guardian, le créateur évoque une saison avec davantage « d’épisodes émouvants ». « Une part importante de la technologie sert ici à revivre le passé ou à le ramener dans le présent, précise-t-il. Je dirais qu’il y a un peu moins de dystopie. Si c’est ce que vous cherchez, il existe un panneau d’affichage permanent pour ça, qu’on appelle votre fenêtre. »

Et pour preuve : dans Eulogie, Paul Giamatti replonge dans ses souvenirs à travers de vieilles photographies. De son côté, De simples jouets flirte avec l’univers du jeu vidéo et rappelle les jeunes années de Brooker dans la presse spécialisée. La nostalgie est un moteur central de cette saison, sans pour autant éclipser la critique sociale.
Suite d’un épisode culte
La série s’autorise même une exception à sa règle d’anthologie : USS Callister : Au cœur de l’infini prolonge l’un des épisodes les plus marquants de la saison 4. Cristin Milioti et Jimmi Simpson y reprennent leurs rôles, dans un univers virtuel qui a perdu ses illusions. « Ils se battent à tout instant pour leur survie », résume Brooker.

Parmi les autres épisodes, Des gens ordinaires aborde la marchandisation de la santé à travers le sort tragique d’un couple confronté à un traitement salvateur devenu insoutenable. Hôtel Rêverie met en scène une romance vintage réinventée par l’IA, avec Emma Corrin et Issa Rae. Enfin, Bête noire confronte une chocolatière à la culpabilité de son passé.
Une distribution cinq étoiles
Fidèle à son habitude, la série s’entoure d’un casting impressionnant : Paul Giamatti (Sideways), Emma Corrin (The Crown), Rashida Jones (Parks and Recreation), Awkwafina (Crazy Rich Asians), Tracee Ellis Ross (Black-ish), Peter Capaldi (Doctor Who) ou encore Siena Kelly (Adult Material) incarnent ces personnages pris dans les rets du progrès.
Plus introspective, moins glaçante, cette septième saison ne renonce pas pour autant à surprendre. Car, comme le rappelle Brooker, Black Mirror est attendu là où on ne l’attend pas. Et cette fois, il choisit d’appuyer sur les souvenirs.