
Le show porté par Aimee Lou Wood, Jodie Whittaker et Claudia Jessie relate le combat judiciaire de trois mères face à l’un des plus grands scandales environnementaux du Royaume-Uni.
Netflix excelle dans l’art d’adapter des histoires vraies en séries addictives. De Mon petit renne à Dahmer en passant par Apple Cider Vinegar, les récits inspirés de faits réels trouvent un écho particulier chez les spectateurs. Le dernier en date ? Toxic Town. Diffusée depuis le 27 février sur la plateforme, la production imaginée par Jack Thorne (His Dark Materials: À la croisée des mondes, Wonder), s’est hissée dans le classement des programmes les plus visionnés de son catalogue en seulement quelques heures.
La série suit la bataille juridique de trois jeunes mères ordinaires : Tracey Taylor (Aimee Lou Wood, vue dans Sex Education et The White Lotus), dont la petite fille n’a vécu que quelques jours, Maggie Mahon (Claudia Jessie, connue pour son rôle d’Éloïse dans La chronique des Bridgerton), dont le fils a une malformation au pied et Susan McIntyre (Jodie Whittaker, qui a joué dans Doctor Who et Black Mirror) dont le deuxième fils est né avec une main droite sans doigts. Une histoire qui a bouleversé le public, et qui s’inspire d’un récit bien réel.
Le combat d’une vie
Si l’affaire des empoisonnements de Corby est l’un des plus grands scandales environnementaux du Royaume-Uni, il n’est pas connu de tous – et le créateur de Toxic Town est le premier à avouer son ignorance. « Je ne connaissais pas cette histoire, confie Jack Thorne au site de Netflix, Tudum. Je n’avais jamais entendu parler des personnes impliquées, et je n’avais jamais entendu parler de l’affaire jusqu’à ce qu’elle me soit présentée par [mes coproducteurs exécutifs Annabel Jones et Charlie Brooker]. »

En réalité, le combat présenté dans la série a été long et ardu. Le scandale, survenu dans les années 1980 et 1990, trouve son origine dans la fermeture d’un site sidérurgique qui a laissé derrière lui des déchets toxiques. La municipalité a entrepris des travaux de réhabilitation entre 1984 et 1999, mais la gestion désastreuse de ces déchets a exposé la population à des substances dangereuses. Conséquence tragique : un nombre anormalement élevé de malformations congénitales chez les enfants nés à Corby.

« J’étais à l’hôpital avec beaucoup d’autres mères qui avaient des bébés, et certains d’entre eux avaient des déformations, se souvient la vraie Susan McIntyre dans une interview accordée à Tudum. Je leur disais : “Tout ira bien” et je les réconfortais puis, quatre mois plus tard, la même chose m’est arrivée. J’ai eu un bébé avec exactement la même chose. Et j’ai trouvé ça étrange. »
En 2005, les mères d’une trentaine d’enfants atteints de malformations saisissent la Haute Cour de Londres afin de prouver que l’exposition aux déchets issus de l’ancienne usine lors de leur grossesse a eu un impact réel sur leur progéniture. Leurs avocats présentent alors des rapports scientifiques reliant ces anomalies à l’inhalation de ces déchets toxiques.

Le procès est marqué par des tentatives du conseil municipal d’entraver la divulgation d’informations clés, mais en juillet 2009, la justice reconnaît finalement la négligence de la municipalité, ouvrant la voie à une indemnité financière pour les familles.
Toutefois, et comme l’a souligné l’avocat des plaignants, aucune somme ne pourra compenser les souffrances des enfants concernés. Touchée par cette affaire, l’équipe derrière Toxic Town a tenu à mettre en avant la responsabilité écologique et la négligence des institutions, tout en rendant hommage au courage de ces femmes qui ont refusé de se taire face à l’injustice.