Entre polar glaçant et critique sociale, cette mini-série signée Álex de la Iglesia revisite les fantômes de l’Exposition universelle de Séville à travers une traque inquiétante et brûlante.
Avec sa mascotte bariolée devenue symbole de mort, 1992 frappe fort. Arrivée sur Netflix le 13 décembre, cette mini-série espagnole a immédiatement trouvé son public et s’impose déjà dans le top 5 des contenus les plus regardés. Signée Álex de la Iglesia, maître du cinéma de genre – notamment reconnu pour ses comédies horrifiques comme Le Jour de la bête (1995) et Mes chers voisins (2000) – et son complice Jorge Guerricaechevarria, cette œuvre en six épisodes mêle thriller sombre et critique sociale, le tout dans un cadre historique qui hante encore l’Espagne contemporaine.
Un meurtrier dans l’ombre du passé
Trente ans après l’Exposition universelle de Séville, un tueur en série sème la terreur en réduisant ses victimes en cendres, laissant à chaque fois une poupée de Curro, mascotte de l’événement, sur les lieux des crimes. Au centre de cette intrigue, Amparo (Marian Álvarez), veuve d’une des premières victimes, refuse de se contenter des réponses officielles et décide de mener sa propre enquête.
Aidée de Richi (Fernando Valdivielso), un ex-policier reconverti en agent de sécurité, elle se lance dans une traque haletante pour démêler les fils d’une conspiration où le feu, la violence et la vengeance semblent étroitement liés.
Entre fiction et réalité
Si le scénario est une pure invention, 1992 s’appuie sur des faits historiques réels pour nourrir son atmosphère. L’Exposition universelle, symbole d’un âge d’or espagnol, devient ici le théâtre d’une critique amère. Les décors oscillent entre la grandeur passée des pavillons, aujourd’hui abandonnés, et une Séville dystopique qui amplifie la tension. Télérama y voit une « série d’épouvante en forme de brûlot anticapitaliste », dénonçant les dérives d’un système gangrené par la corruption et le cynisme.
Le duo principal est porté par les performances de Marian Álvarez et Fernando Valdivielso, dont l’intensité magnétique a été saluée par Première. Le reste du casting, composé notamment de Paz Vega et Carlos Santos, renforce la crédibilité d’une intrigue complexe, où chaque personnage semble dissimuler ses propres failles.
Une réception critique globalement positive
Visuellement, Álex de la Iglesia signe une réalisation à la croisée des genres, entre polar glaçant et horreur viscérale, tout en intégrant des éléments vintage qui ancrent l’histoire dans son époque.
Bien que certaines critiques, comme celle de Première, regrettent une « ambiance de télénovela déconcertante », d’autres louent l’audace de la série. Pour Télérama, 1992 ne se contente pas d’être un thriller efficace : il « terrifie autant qu’[il] interroge », explorant des thèmes tels que la misogynie ou la violence d’une société en mutation. Télé-Loisirs, de son côté, qualifie cette mini-série de « moment haletant », idéale pour les amateurs de mystères captivants.