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Comment un anime produit par Netflix va utiliser une IA pour sa création

07 février 2023
Par Vincent Oms
Comment un anime produit par Netflix va utiliser une IA pour sa création
©Netflix

L’intelligence artificielle s’invite dans toutes les tâches créatives, et le diffuseur a décidé de l’utiliser dans un but précis.

Qui n’a jamais entendu parler d’IA qui créent du contenu à la demande ? Ces derniers temps, c’est surtout ChatGPT qui tient le devant de la scène, avec sa capacité d’écrire un texte sur n’importe quel sujet, comme le démontre notre article sur sa révision de la fin de Game Of Thrones. A priori, George R.R. Martin peut dormir tranquille… Mais le premier domaine où les IA ont fait sensation est celui de l’artistique, avec des programmes tels que Jasper Art ou DALL-E 2.

Là encore, il suffisait de demander n’importe quelle scène, dans n’importe quel style graphique, pour obtenir des résultats souvent bluffants. Mais les artistes ont immédiatement vu cette émergence comme une menace, et s’y sont opposés.

WIT fait, bien fait ?

Pourtant, d’autres s’en sont amusés, décidant même de les mettre à contribution dans leurs propres projets. C’est notamment le cas pour le manga Cyberpunk : Momotarô qui paraîtra en mars prochain. Le mangaka Rootport se contente de donner ses idées à l’IA Mid-Journey qui les transforme en planches complètes.

Mais dans le cas qui nous intéresse aujourd’hui, la raison invoquée est tout autre. Porté par un grand nom de l’animation japonaise, WIT Studio (Spy X Family), The Dog and The Boy verra ses arrière-plans et décors dessinés par une IA dès qu’un plan dépassera trois minutes. La société japonaise Rinna, spécialiste du genre, sera chargée de ces réalisations.

©Netflix

L’IA « morale »

Pourquoi cette démarche se démarque-t-elle des exercices précédents ? Parce qu’elle répond à une double problématique touchant les studios d’animation japonaise depuis quelques années déjà. La demande a explosé avec les plateformes de streaming (sur lesquelles les anime ont un succès grandissant) et donne lieu à une pénurie de main-d’œuvre. Par ailleurs, cette dernière souffre de plus en plus d’un rythme infernal et de cadences inhumaines – tout comme les mangakas. Si l’on comprend l’intérêt logistique et humain à court terme, on peut aussi y voir un gage d’économies à peu de frais dans les années à venir… La boite de Pandore est ouverte, attendons de voir ce qu’il en sortira.

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Article rédigé par
Vincent Oms
Vincent Oms
Journaliste