Critique

Que vaut One Piece – Episode A, le spin-off sur Ace dessiné par Boichi ?

01 février 2023
Par Laurent Frey
Que vaut One Piece - Episode A, le spin-off sur Ace dessiné par Boichi ?
©Glénat

Le premier volume de One Piece – Episode A sort ce 1er février. Série bouclée en deux tomes, c’est l’adaptation du roman du même nom. L’œuvre est dessinée par Boichi et scénarisée par Ryo Ishiyama ; voici ce qu’on en a pensé.

Magazines, romans, jeux vidéo… Les œuvres dérivées de One Piece sont assez nombreuses, mais les spin-offs sous forme de manga sont rares. C’est pour cette raison que la sortie de One Piece – Episode A est aussi importante. Initialement publié dans le One Piece Magazine, le premier volume de ce titre écrit par Ryo Ishiyama et dessiné par Boichi (Sun-Ken Rock, Docteur Stone, Origin…) arrive ce 1er février dans les librairies.

Ce manga, adapté du roman du même nom (écrit par Shou Hinata et Tatsuya Hamazaki), se concentre sur Portgas D. Ace, le frère de Luffy, qui détient le pouvoir du feu. Ce choix n’est pas anodin quand on sait que ce personnage est l’un des favoris des lecteurs. Mais cet Episode A est-il une vraie réussite, ou un énième produit qui surfe sur le fan-service pour vendre toujours plus de livres ?

Un personnage aussi explosif que le dessin

Ce premier volume comporte deux chapitres et un bonus. On y découvre un jeune Ace, perdu au milieu d’une île hostile, avec Deuce, un écrivain tout aussi perdu. Tous les deux font connaissance et tentent de se sortir de ce bourbier par tous les moyens.

L’histoire est simple, mais efficace. Elle sert d’origin story pour le pouvoir d’Ace, et par conséquent, sa trouvaille du fruit du démon du feu. Par la suite devenu un grand pirate, on suit sa croisade à la recherche de Barbe Blanche, qu’il veut abattre pour devenir le roi des pirates.

©Glénat

Le principal intérêt de ces deux chapitres, il faut le dire, c’est le magnifique dessin de Boichi. Auteur très prolifique (il a signé les dessins d’une dizaine de mangas depuis ses débuts en 2006), il est connu pour son trait vif et son talent pour dessiner les corps musclés.

Certes, il ne se fait pas autant plaisir que dans Sun-Ken Rock. Mais il faut se rendre à l’évidence : son dessin dépasse en tous points celui d’Eiichiro Oda, l’auteur de One Piece. Découvrir cet univers avec ce dessin-là est encore plus appréciable. D’autant plus que Boichi ne cherche pas à singer le style d’Oda, mais dessine le sien, propre et reconnaissable entre mille.

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De plus, l’histoire n’a rien d’un fan-service. On prend plaisir à croiser, au détour des aventures du protagoniste, les personnages les plus emblématiques de cet univers (Shanks le Roux, Barbe Blanche, Barbe Noire ou encore Jinbe), mais l’histoire se tient.

Non dénué d’humour, ce récit est celui d’une initiation, d’un personnage qui part de zéro pour arriver vers les sommets. C’est un shonen pur jus. On regretterait presque sa brièveté. Le personnage d’Ace comporte encore de nombreux mystères, et on ne serait pas du tout contre l’idée d’une série plus longue, toujours dessinée par Boichi.

Le chapitre bonus, la cerise sur le gâteau

Depuis quelques années, de nombreux auteurs participent au One Piece Cover Comics. Le concept ? Des auteurs plus ou moins connus proposent leur interprétation d’un chapitre culte du manga culte. Boichi y a participé et a livré sa version du célèbre chapitre 51, un épisode emblématique – celui de l’affrontement entre Roronoa Zoro et Darcule Mihawk. Cet épisode spécial est justement le chapitre bonus du premier volume de One Piece – Episode A.

©Glénat

Même si la scène est connue, on prend un immense plaisir à la (re)découvrir, tant le génie de Boichi au dessin prend toute son ampleur. La figure de Mihawk, l’un des personnages les plus impressionnants du manga d’origine, prend une tout autre saveur sous le trait de l’auteur.

C’est d’ailleurs en voyant les planches de ce chapitre spécial qu’Eiichiro Oda a eu l’idée de confier ce projet au mangaka. On ne peut que le comprendre, tant ce premier volume est plaisant. Verdict : on a déjà hâte que le deuxième (et dernier) sorte.

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Article rédigé par
Laurent Frey
Laurent Frey
Journaliste