Envie de binge-watcher une nouvelle série, mais vous ne savez pas laquelle attaquer ? Pour vous aider à faire le tri, voici notre sélection des meilleures séries à ne pas manquer depuis le début de l’année 2025.
Elles nous ont enthousiasmé·e·s, chamboulé·e·s, bouleversé·e·s, troublé·e·s. L’année séries 2025 s’annonce comme un beau cru, avec des propositions radicales, des essais transformés, des oeuvres capables de fédérer et d’ouvrir des débats sociétaux, des révélations emballantes. Drames, comédies, dystopies… Voici nos séries préférées à rattraper depuis le début de l’année.
Adolescence
Aux premières lueurs d’un matin frisquet, une escouade de policiers vient fracasser la porte de la maison de la famille Miller. Ils embarquent le jeune Jamie (Owen Cooper, qui fait ici ses premiers pas d’acteur), 13 ans. Choqué, apeuré, l’ado va être interrogé : a-t-il tué sa camarade de classe Katie ? Pour ses parents, c’est la sidération. Pourquoi leur garçon est-il en garde à vue ? Que s’est-il passé ? Qu’ont-ils loupé ?
Adolescence s’affirme comme l’un des plus grands chocs sériels de 2025. Portée par un dispositif cinématographique spectaculaire (quatre épisodes tournés en plan-séquence et en temps réel), cette série créée par l’excellent Stephen Graham (qui joue ici le père de Jamie) et Jack Thorne (Skins) explore la psyché distordue d’un gamin en prise avec une époque impitoyable.
Immersive, émouvante, troublante, Adolescence interroge la parentalité, l’impact des thèses masculinistes et des réseaux sociaux sur les êtres vulnérables, la fragilité des fondations. Et hante durablement. Un uppercut magistral, une réussite totale.
Adolescence, disponible sur Netflix
Severance saison 2
A quoi reconnaît-on une série en passe de devenir culte ? Lorsque le bouche-à-oreille va crescendo, jusqu’à devenir impossible à ignorer. C’est exactement ce qui se passe avec Severance, dont la saison 2 a confirmé toute la singularité et l’impact. La série créée par Dan Erickson et réalisée en partie par l’acteur-réalisateur Ben Stiller nous plonge une dystopie panaoïaque, dans laquelle certain.e.s employé·e·s de l’entreprise Lumon Industries ont choisi de subir une procédure appelée « severance ». Cette opération sépare leurs souvenirs professionnels et personnels, les menant à vivre deux existences distinctes en parallèle.
A travers cette fable aux allures rétro-futuristes, Severance livre une réflexion brutale sur la déshumanisation du monde du travail, la férocité du capitalisme, l’aliénation et une réflexion sur l’identité.
Severance saison 2, disponible sur Apple TV+
The White Lotus saison 3
Après Hawaï et la Sicile, le créateur Mike White nous embarque en Thaïlande. Le concept de The White Lotus reste inchangé : un meurtre survient dans un hôtel de luxe. Un Cluedo grandeur nature se met alors en place, prétexte pour explorer les dynamiques de pouvoir et les privilèges des riches occidentaux avec un humour mordant.
Si cette troisième saison- notamment à cause de son épisode final particulièrement brutal– aura été la plus clivante, The White Lotus continue à s’imposer comme une satire brillante épinglant la vacuité existentielle des élites. Porté par un casting toujours aussi inspiré (parmi les révélations de cette année, Aimee Lou Wood et Patrick Schwarzenegger), son univers visuel et sonore unique et sa propension à générer des répliques instantanémement cultes (« Piper, nooooo »), ce cru 2025 sera parvenu à recréer l’événement comme au bon vieux temps des « séries rendez-vous » (RIP Game of Thrones). Elu meilleur sujet de discussion de machine à café.
The White Lotus saison 3, disponible sur Canal+ et Max France
The Last of Us saison 2
Elle était attendue au tournant par les aficionados du jeu vidéo culte. Et l’adaptation de The Last of Us n’aura (finalement) pas déçu- au grand dam des esprits tatillons. Dans cette saison 2 de la série post-apocalyptique, on retrouve Joel (le génial Pedro Pascal) et la jeune Ellie (excellente Bella Ramsay), dont les relations se sont crispées, réfugiés au sein de la communauté de Jackson, dans le Wyoming. Alors qu’ils tentent de reconstruire une vie plus paisible, une nouvelle menace émerge et va tout faire basculer.
Twists dévastateurs, horde d’infestés à la tronche de chou-fleur, quêtes vengeresses… Cette nouvelle saison de The Last of Us, paranoïaque et ultra-sombre, se vit toujours la peur au ventre, la gorge nouée, les larmes au coin des yeux, le cœur en vrac. Une vraie réussite.
The Last of Us saison 2, disponible sur Max France
In My Skin
Bethan (Gabrielle Creevy) est une ado galloise qui navigue entre deux mondes : devant ses camarades de lycée, elle tente de sauver la face en jouant les filles confiantes tandis qu’une toute autre réalité l’attend à la maison. Elle doit cohabiter avec une mère atteinte de troubles bipolaires qui enchaîne les crises et un père addict, plus préoccupé par ses murges avec ses potes motards que par l’éducation de sa fille de 16 ans. Comment s’élever (seule) au cœur de ce chaos familial ? Comment vivre sa jeunesse et se construire quand on doit assumer la responsabilité de ses deux parents en roue libre ?
C’est cette dure réalité que dépeint In My Skin avec une grande sensibilité. Mais si la série britannique créée par Kayleigh Llewellyn aurait pu nous plomber, elle s’extrait du pathos grâce à son humour noir et au récit initiatique de Beth. Premiers émois amoureux et petits instants de grâce viennent ponctuer ce parcours profondément touchant. Avec ses malicieux regards « face cam », Beth s’impose ici comme la petite sœur prolo de Fleabag. On a vu pire héritage.
In My Skin, disponible sur Arte
The Pitt saison 1
Est-il encore possible de créer une série hospitalière en 2025 sans qu’elle ne semble ringarde ? Trente ans après le lancement d’Urgences, qui a brillamment ouvert la voie, son créateur John Wells prouve qu’il est encore possible d’explorer de nouvelles narrations autour d’un brancard. Et comme pour marquer l’occasion, il a reconvoqué l’excellent Noah Wyle (l’ex-Dr Carter d’Urgences, qui incarne ici le Dr Michael « Robby » Robinavitch) afin de nous plonger au cœur du bouillonnant hôpital de Pittsburgh.
La gageure de The Pitt ? Chaque épisode suit une heure en temps réel aux côtés de l’équipe d’urgentistes. Au-delà de cette immersion sous haute tension et de son lot de cas médicaux, la série dépeint un système de santé à bout de souffle, explore la charge mentale des soignant.e.s et les drames laissés dans le sillage du Covid. Une série haletante et politique qui déjoue les clichés. Bonne nouvelle : une saison 2 est d’ores et déjà prévue pour 2026.
The Pitt saison 1, disponible sur Max France
The Studio
Matt Remick (Seth Rogen) en rêvait : le voici propulsé à la tête de Continental Studios, une société de production en difficulté. Mais ce cinéphile un poil pleutre va devoir faire face aux responsabilités qui incombe à son nouveau poste : tenter de concilier ses idéaux artistiques avec les impératifs commerciaux.
The Studio s’inscrit dans la lignée des récentes séries méta qui auscultent les arcanes de l’industrie hollywoodienne, à l’instar de The Franchise (2024). Si l’exercice aurait pu se révéler vain, les showrunners Seth Rogen et Evan Goldberg s’en donnent à cœur joie en convoquant une pléiade de guests prestigieux dans un vaste numéro d’autodérision, pour mieux épingler les travers de l’industrie hollywoodienne. Cette satire aussi mordante que luxueuse (un cameo de Charlize Theron de deux secondes, qui dit mieux ?) aligne les stars et les vannes, déploie des plans-séquences audacieux, le tout sur une bande-son jazzy débridée. Un peu éreintant parfois, mais irrésistiblement fun.
The Studio, disponible sur Apple TV/Canal +
À l’aube de l’Amérique
L’air du temps est décidément au western. Alors que Yellowstone et 1883 cartonnent, Netflix a divulgué sa mini-série À l’aube de l’Amérique, réalisée par Peter Berg (Friday Night Lights) et écrite par Mark L. Smith (The Revenant). Située dans les années 1850, en pleine conquête de l’Ouest, cette fresque ambitieuse explore les tensions entre colons, mormons et tribus autochtones.
Une plongée sombre et sans concession dans la gestation de l’Amérique, qui s’est nourrie de violences raciales, sociales et religieuses. Une représentation courageuse et nécessaire dans laquelle brille l’intense Taylor Kitsch, l’inoubliable Tim Riggins de Friday Night Lights.
A l’aube de l’Amérique, disponible sur Netflix
Bref saison 2
Le héros lunaire de Bref passe le cap des 40 ans. Et il n’a pourtant pas vraiment bougé. Il est toujours sans boulot, sans copine, sans argent. Peut-être serait-il temps de réagir et d’avancer ?
Kyan Khojandi a fait le pari de relancer sa création culte douze ans après, et sous la forme d’épisodes de 30 minutes. Ce format pouvait-il fonctionner tant l’ADN de Bref reposait sur ses séquences ultra-resserrées de deux minutes ? La réponse est (un grand) oui. Portée par sa formidable observation du quotidien et une inventivité visuelle débordante, cette nouvelle mouture entremêle intimité, comédie et références pop-culturelles dans un tourbillon narratif aussi réjouissant qu’émouvant. On applaudit.
Bref saison 2, disponible sur Disney+
