
Annoncée il y a seulement quelques jours, la série culte fait son grand retour le 14 février 2025 sur Disney+. Nous y retrouvons le casting original, dont Kyan Khojandi et Bérengère Krief, qui nous ont raconté les coulisses de ce come-back surprise.
Ils sont de retour. Presque 15 ans après son lancement, la série culte au format ultracourt revient avec une nouvelle saison tout aussi drôle, moderne et émouvante que la première. Rien ne change, sauf la durée : six épisodes de 30 minutes seront à découvrir. Un nouveau format qui permet d’approfondir les problématiques du personnage de JE, incarné par Kyan Khojandi, et ses relations complexes avec son entourage. À l’occasion de la sortie de Bref.2, le vendredi 14 février 2025, l’acteur et Bérengère Krief (Marla) ont accepté de se confier sur cette suite inattendue. Rencontre.
Comment est née la suite de Bref, plus de dix ans après le succès de la shortcom ?
Kyan Khojandi : L’envie de raconter une tranche de vie de dix ans qu’on a vécue avec Bruno Muschio, mon co-auteur, et le fait de se dire : “Je crois qu’on a plein de matière pour faire quelque chose de super et qu’on a envie de voir, avec plein d’idées visuelles, narratives et d’amélioration de personnages.” Et puis, surtout, une quête de ce héros qu’on a trouvé alors qu’on ne l’avait pas, il y a dix ans. On s’est dit : “Ça y est, on a quelque chose de solide pour entamer un scénario !” C’était le bon moment, finalement.
Bérengère, comment avez-vous réagi lorsqu’on vous a proposé de reprendre le rôle de Marla ?
Bérengère Krief : Tout était déjà écrit. Ils ont vraiment attendu la fin du processus pour m’appeler et me dire : “Allo, on a écrit une saison 2 ! Je te l’envoie !” Très bien, je vais mettre mes lunettes.
K. K. : [Rires] On déteste les effets d’annonces. Au contraire, on adore faire de belles surprises aux gens. J’offre des cadeaux en permanence. J’aime arriver avec un petit truc, quelque chose qui surprend. Le maître-mot de cette saison, c’est “surprendre”. Et ça a commencé avec les acteurs.
B. K. : C’est bien, parce que ça ne fait pas de fausses joies ! J’étais curieuse de savoir ce qu’ils avaient fait avec ce nouveau format. Je mets du temps à lire les choses, il faut vraiment que je sois concentrée. Là, c’était comme avec un roman. J’allais me coucher avec mon petit scénario… J’ai trouvé ça très réussi et j’étais très heureuse pour eux, surtout, d’avoir pris le temps, mûri leur projet et proposé une autre forme, tout en restant dans l’ADN des débuts.
Avez-vous participé à l’évolution de votre personnage de Marla ?
B. K. : Je leur ai dit une seule chose. Le personnage a gagné en sagesse, ce que je trouve formidable, mais je trouvais qu’elle avait un peu perdu de sa folie. Je leur ai dit : “Attendez, quand même. Cette meuf, elle avait un truc badass ! Elle mange du chocolat et elle le jette ensuite au supermarché. Je ne retrouve pas ça dans la suite.” J’ai été entendue, ça a été réécrit avec ce côté de Marla que je trouvais génial. J’étais contente de la retrouver.
Marla évolue beaucoup dans cette saison, comme le reste des personnages.
B. K. : Entre 30 et 40 ans, c’est vraiment là où tu changes beaucoup de choses !
K. K. : Oui, tu te poses beaucoup de questions. Il y a vraiment un gap. Tout ce que tu n’aimes pas, tu commences à l’enlever.
B. K. : Un vrai ménage de printemps, cette histoire ! [Rires]

Kyan, vous êtes-vous inspiré une nouvelle fois de votre propre vie ?
K. K. : C’est un peu le nerf de la guerre. C’est de l’autofiction, mais ça n’est pas que moi. On crée ce personnage ensemble avec Bruno Muschio, ce qui lui donne justement cette non-linéarité et le fait de ne pas être prévisible. Il faut quand même qu’il ait une profondeur. L’idée n’est pas de calquer la réalité, mais de mettre aussi un peu de chacun de nous pour avoir une sorte de complexité et d’ambivalence. Le but est de nourrir le scénario et l’histoire. On voulait parler d’un mec qui était bloqué dans une boucle depuis trop longtemps et qui se dit : “Je ne me suis jamais posé la question, finalement, mais ça commence par quoi ? Peut-être par faire des choix. Est-ce que j’ai déjà fait des choix dans ma vie ?” La réponse est dans la série…
B. K. : C’est trop deep… J’adore ! [Rires]
L’épisode père-fils, qui est très touchant, est-il un hommage à votre propre père ?
[Attention, spoilers.]
K. K. : Oui, complètement. Harry Tordjman, le producteur, a vécu une situation similaire. On voulait rendre hommage à nos pères. On traite le sujet de la maladie. Ça peut paraître un peu dur comme ça, mais ce qu’on voulait, c’était surtout parler du rapport qu’on a à cette dernière. Parce qu’on ne peut rien y faire. Il n’y a que les médecins qui puissent faire quelque chose, et encore ! La vraie question, c’est comment on évolue, nous, par rapport à cet inévitable. C’est justement sur ce point qu’on a travaillé pour essayer de trouver des choses touchantes, mais aussi de la comédie. On peut parler de la guerre contre le cancer, comme de l’académie des oncles ! Le format allongé de Bref nous permet de le faire.

Comment s’est déroulé le tournage dans ce nouveau format ?
K. K. : Quatre-vingts jours de tournage. Une équipe de personnes talentueuses à tous les postes. Un tournage très apaisé et calme. Beaucoup de choses à faire. C’est déjà une sacrée entreprise, donc on ne va pas rajouter du stress dessus. C’était très créatif. L’objectif était d’avoir une idée par plan. Ajouter quelque chose, soit avec l’acteur, soit avec la mise en scène. Et le maître-mot : la confiance aux acteurs.
Bérengère, comment avez-vous vécu ce retour aux sources ?
B. K. : Pour moi, c’est toujours quelque chose qui est à part. Le tournage d’il y a 13 ans, c’était la première fois. C’était l’été, en plein mois d’août, un peu à l’arrache. Durant les tournages, tu t’ennuies souvent quand tu ne joues pas, mais ce n’était pas le cas pour Bref. Et ça s’est revérifié ! [Rires] On ne voyait pas le temps passer. C’était vraiment un bonheur de venir à chaque fois. C’est rare ! Il y a ce côté un peu familial, qu’il y avait déjà à l’époque, et là, on était en plus en retrouvailles.

K. K. : On ne spoile pas, mais il y a un groupe de musique qui apparaît à un moment donné. Tout le monde pouvait partir, mais ils sont tous restés jusqu’à la fin de la journée pour voir la scène. Il y avait un vrai soutien ! Personne ne se forçait à venir.
B. K. : C’est un projet de cœur !
K. K. : C’est ça. On ne fait pas ça parce qu’on a l’occasion de le faire, mais parce que c’est cool à faire.
Y aura-t-il une suite ou un spin-off ?
K. K. : C’est une super idée, est-ce que je peux vous la piquer ? [Kyan sourit] S’il y a une bonne histoire, on reviendra. Si on n’a pas de bonne histoire, on attendra d’évoluer. On fait attention. On est quand même les “gardiens des clés” de quelque chose qu’on aime faire. Il faut que ça reste le cas.
B. K. : Il faut que ça reste une fête !