
En six épisodes, la série australienne capture l’ascension fulgurante et la chute violente d’une influenceuse gourou du bien-être. Inspirée de faits réels, elle interroge (aussi) notre rapport aux réseaux sociaux.
C’est l’une des séries les plus attendues de ce début d’année, et pour cause. Reposant sur le même principe qu’Inventing Anna – qui relatait les (vraies) mésaventures d’une fausse héritière ayant escroqué des centaines de milliers de dollars à des personnalités new-yorkaises, des banques, des fondations et ses propres amis –, Apple Cider Vinegar nous conte l’histoire bien réelle d’une influenceuse qui a menti et arnaqué ses abonnés. Diffusés dès le 6 février sur Netflix, les six épisodes de cette production australienne reviennent sur ces événements qui se sont déroulés au début des années 2010.
Remède miracle
Imaginée par Samantha Strauss (Nine Perfect Strangers), la série peut compter sur un casting de renom. En effet, elle est portée par des visages familiers du petit et grand écran, dont Kaitlyn Dever (Unbelievable, The Last of Us), Ashley Zukerman (Manhattan), Aisha Dee (De celles qui osent), Alycia Debnam-Carey (Fear the Walking Dead), Thom Green (Halo 4 : Forward Unto Dawn), Mark Coles Smith (Mystery Road), Tilda Cobham-Hervey (I Am Woman), Phoenix Raei (Clickbait), Essie Davis (Mister Babadook), Chai Hansen (Les Sirènes de Mako) et Susie Porter (D’or et de sang).

Bien qu’intrigant, le titre du show fait référence au cidre de pomme, souvent vanté pour ses prétendus bienfaits dans la perte de poids. Un symbole fort, qui rappelle immanquablement l’histoire de Belle Gibson, une gourou australienne du bien-être. Tout commence en 2013, alors qu’Instagram n’en est qu’à ses débuts. La jeune femme d’une vingtaine d’années et maman célibataire affirme publiquement avoir une tumeur cérébrale en phase terminale. Refusant les traitements conventionnels, elle lance un régime alternatif qu’elle présente comme miraculeux.
Le nouveau phénomène de Netflix
Rapidement, elle attire une véritable communauté d’adeptes fascinés par son courage et sa méthode « naturelle ». Elle enchaîne alors les projets (livres, application pour Apple Watch, contrats juteux…), avant que la vérité finisse par éclater : Belle Gibson n’a jamais eu de cancer. La désillusion est immense, d’autant plus que des malades ont suivi ses recommandations au détriment de traitements médicaux.

Ainsi, Apple Cider Vinegar suit le parcours de l’influenceuse, mais aussi son bras droit, Milla, l’une de ses proches, Chanelle, et Lucy, une femme (réellement) malade qui suit avec minutie les conseils de Belle. Derrière la mise en scène de ces destins entremêlés, le show explore l’environnement médiatique qui a permis à l’influenceuse de prospérer.
La série analyse finement l’essor d’Instagram, où l’image parfaite prévaut sur la vérité, et pointe les rouages d’une industrie du bien-être avide de succès commerciaux. Elle soulève aussi une question essentielle : quelle part de responsabilité ont les créateurs de contenu dans ce qu’ils préconisent à leurs abonnés ? Entre succès, mensonges et désillusions, la nouvelle production de Netflix a tout pour devenir un véritable phénomène.