Chaque année commence souvent par une mise au point personnelle concernant des sujets importants, que chacun vit à sa manière : son bien-être et sa santé. Quels sont ceux qui marqueront les esprits à la recherche de l’équilibre parfait en 2025 ? Il semblerait que la quête de la longévité soit la priorité. Explications.
À chaque année sa tendance bien-être. Alors que les compteurs ont été mis à zéro depuis une dizaine de jours pour les plus joueurs et que les bonnes résolutions ont (peut-être) été prises dès le 1er janvier, d’autres objectifs supposés améliorer son bien-être et sa santé peuvent inviter à se mettre au défi.
En 2025, les experts de ces domaines en identifient plusieurs, mais un, en particulier, arrive régulièrement en tête de liste. Selon l’entreprise anglaise Euromonitor International, chargée de mener des études de marché à l’international, cinq tendances seront des piliers pour les consommateurs cette année. En tête du podium figurent donc les « plans pour l’espérance de vie en bonne santé » : 52 % des personnes interrogées ont affirmé que l’envie de vivre plus longtemps est le principal objectif de leurs 12 prochains mois, avec l’objectif d’être en meilleure santé dans les années à venir.
En 2023, l’Insee a estimé qu’en France, l’espérance de vie est de 85,7 ans pour les femmes, et 80 ans pour les hommes. Un chiffre qui pourrait franchir un nouveau seuil dans les prochaines années. En 2017, une étude publiée dans le journal scientifique The Lancet, menée par six chercheurs de l’Imperial College de Londres, expliquait que l’espérance de vie allait augmenter dans les 35 pays développés observés. D’après eux, elle attendrait 90,8 ans en Corée du Sud et 88,6 ans en France, en 2030.
Quand la course à la longévité passe par l’alimentation
Vivre plus longtemps apparaît bien séduisant sur le papier, mais comment y parvenir à l’heure où le coût de la vie devient de plus en plus élevé ? Si vous suivez l’actualité bien-être et santé, vous avez peut-être remarqué une abondance d’articles relayant des études sur les aliments ou les boissons – les produits transformés sont bien sûr les ennemis numéro 1 – qui permettraient d’augmenter son espérance de vie et à quelle fréquence il faudrait en consommer pour maximiser ses chances. Car derrière la longévité, beaucoup de choses sont à interroger, outre le régime alimentaire : le rapport à l’activité physique, le sommeil, le stress lié au travail…
La dernière en date ? Parmi les premières études scientifiques de ce début d’année 2025, celle de l’European Heart Journal avance une nouveauté : boire du café le matin, plutôt que le midi ou plus tard dans la journée, réduirait davantage le risque de mortalité, en particulier l’apparition de maladies cardiovasculaires.
De l’activité physique régulière à la méditation
Il est évident qu’avoir un rythme cadré et sain favorise une bonne santé. La sédentarité ne fait qu’accélérer le processus de vieillissement. Toute activité physique régulière – marche, marche rapide, course et autres sports – est bonne à prendre pour vieillir sereinement. D’ailleurs, les études démontrant quel sport est le meilleur et à quel âge s’y mettre ne manquent pas.
L’une des dernières en date, venue de l’université de Griffith, en Australie, montre que les personnes sédentaires de plus de 40 ans peuvent inverser la tendance. Augmenter son activité physique pour atteindre le niveau du quart de la population la plus active physiquement permettrait de vivre « en moyenne 11 ans de plus ».
Quant aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), elles restent sans appel : une activité physique insuffisante augmenterait le risque de décès de 20 % à 30 % par rapport aux personnes l’intégrant dans leur emploi du temps.
Mais d’autres techniques séduisent ces dernières années. Une étude publiée en 2022 dans le journal scientifique JAMA Neurology, réalisée pendant 18 mois par des chercheurs de l’université de Caen et de l’Inserm sur des personnes de plus de 65 ans, a montré que la méditation permettrait au cerveau de mieux vieillir et même de réduire l’apparition de maladies neurodégénératives. Cela tombe bien, puisqu’il s’agit aussi d’une tendance bien-être importante de cette année.
Un domaine d’expertise à part entière
Le sujet de la longévité passionne tellement la population, à la recherche de l’ingrédient secret pour profiter le plus possible de sa vie, désireuse de voir son cercle familial ajouter une nouvelle génération à l’arbre généalogique, de visiter tous les pays de sa liste, de vivre tous ses rêves… qu’un réseau d’experts important prodigue désormais ses conseils à qui vient les chercher. Dans les universités les plus scrutées de la planète, la longévité est même devenue un domaine d’étude.
Parmi les experts plus connus, l’Américain Dan Buettner s’est fait un nom depuis une vingtaine d’années. Le journaliste a consacré deux livres aux « blue zones », où les gens vivent plus longtemps qu’autre part (Costa Rica, Okinawa…) et partage dans des TED talks et sur ses réseaux sociaux ses secrets pour vivre plus longtemps.
La médecine de la longévité est aussi un domaine. Au Telegraph, le Dr Philip Borg en donnait sa définition : « Nous essayons d’optimiser ce que nous appelons la “durée de vie en bonne santé” en encourageant des habitudes de vie simples qui aident à prévenir les principales maladies chroniques. » Son habitude quotidienne personnelle ? Aller au travail à pied en portant un sac de 25 kilos, la technique en vogue du « rucking ».
C’est désormais sur les réseaux sociaux que beaucoup peuvent trouver les meilleurs conseils pour vivre mieux et plus longtemps. Sur TikTok, la trend est réelle. Il suffit d’écrire « live longer », « longevity » ou même « longévité » pour tomber sur des centaines (des milliers même, si vous prenez le temps de les chercher) de contenus d’experts certifiés (en médecine, nutrition, sport…), mais pas toujours, livrant leurs recommandations pour poursuivre son objectif.
La pratique est similaire sur Instagram. Leslie Kenny est une « experte de la longévité », comme le mentionne sa bio, à la tête du Oxford Longevity Project, une ONG qui mène des recherches en matière de longévité, soutenue par des médecins et universitaires d’Oxford. Elle propose presque quotidiennement du contenu à ses plus de 11 000 followers. En 2024, son expérience a été mise en avant dans plusieurs médias britanniques, y compris The Times. La cause ?
Bien qu’elle ait 59 ans, son test d’âge biologique montre qu’elle en a 21 ans. Tout cela en ayant été diagnostiquée de trois maladies auto-immunes. Terrifiée à l’idée de ne pas assez profiter de la vie, elle a changé totalement de mode de vie, il y a 20 ans, pour « inverser ce pronostic terrifiant, et a réussi à mettre ces trois maladies en rémission », relève le média britannique. Un âge qu’elle connaît grâce au test sanguin Glycan Age – là aussi, les entreprises, pas toujours vérifiées, pullulent.
La course à la longévité est tendance et, pourtant, elle ne permettra pas l’immortalité. Mais tout le monde n’est pas d’accord avec ce constat. C’est le cas du milliardaire américain Bryan Johnson qui a lancé en 2021 le projet Blueprint et qui depuis quelques jours profite d’un documentaire Netflix baptisé Don’t die : l’homme qui voulait être éternel. Objectif ? Inverser le vieillissement du corps et accéder à la jeunesse éternelle. Sa routine au rythme militaire est documentée sur ses réseaux sociaux et à travers des vidéos incarnées sur son compte YouTube. Comme celle vue par plus d’un million et demi d’utilisateurs, intitulée Pourquoi je dépense des millions pour avoir encore 18 ans, alors qu’il en a 47.
Depuis plusieurs années, les cliniques consacrées à la longévité analysant avec précision l’état de votre santé explosent, surtout aux États-Unis. À l’heure où l’intelligence artificielle prend de plus en plus de place dans notre quotidien et où les dérives liées au transhumanisme se font sentir, rappelons que si la quête de la longévité est légitime, l’immortalité ne l’est pas.