Inspiré du roman de Viola Ardone, ce drame italien poignant, réalisé par Cristina Comencini, plonge dans l’Italie dévastée de l’après-guerre, où solidarité et sacrifice se rencontrent à bord des « trains du bonheur ». Un récit universel et émouvant qui touche en plein cœur.
Depuis sa sortie le 4 décembre, Le train des enfants s’est imposé parmi les films les plus regardés sur Netflix. Réalisé par Cristina Comencini, ce drame italien, inspiré du roman éponyme de Viola Ardone, revisite une page méconnue de l’histoire d’après-guerre avec une puissance émotionnelle rare.
Un roman au cœur de l’après-guerre
Publié en 2019, Le train des enfants (Il treno dei bambini) plonge dans l’Italie de 1946, dévastée par la guerre. Amerigo, 7 ans, grandit dans un quartier pauvre de Naples, élevé seul par sa mère, Antonietta. Pour lui offrir un avenir, elle rejoint une initiative du Parti communiste : envoyer des enfants du Sud vivre temporairement dans des familles du Nord. Le « train des enfants » conduit Amerigo à Modène, où il découvre une vie bien différente, accueillie avec tendresse par Derna, une femme sans enfants. Ce séjour remet en question tout ce qu’il connaissait, entre le lien indéfectible à sa mère et la possibilité d’un ailleurs.
Succès immédiat dès sa parution, le roman de Viola Ardone, acclamé pour sa finesse narrative, a été traduit en 29 langues et récompensé par plusieurs prix littéraires. Écrit du point de vue d’Amerigo, avec des touches dialectales napolitaines, il captive par son regard d’enfant sur un monde en reconstruction. « Le train des enfants est une histoire qu’il fallait absolument raconter, et Viola Ardone le fait avec passion et maestria », soulignait le quotidien italien Il Corriere della Sera, tel que partagé dans la description du livre.
Une adaptation poignante
En 2024, la réalisatrice italienne Cristina Comencini s’approprie cette œuvre avec délicatesse. Tourné entre Naples, Modène et les campagnes italiennes, le film restitue la beauté des contrastes géographiques et humains. Le jeune Christian Cervone incarne Amerigo avec une intensité jugée remarquable, aux côtés de Serena Rossi, touchante dans le rôle d’Antonietta. « Ma grand-mère était une petite fille qui était dans le train des enfants en 1946 », confie l’actrice (Télé-Loisirs). « J’avais déjà entendu cette histoire à la maison, ma grand-mère ne m’en a jamais dit autant, parce qu’elle gardait jalousement ces histoires, mais elle m’a dit que cela avait été les trois meilleurs mois de sa vie. »
Fidèle à l’essence du roman tout en prenant quelques libertés, le film interroge le déracinement et les choix impossibles. Comencini élargit la portée de cette histoire individuelle pour en faire une réflexion universelle sur l’amour, le sacrifice et la quête d’un avenir meilleur. La mise en scène, sobre et élégante, magnifie ce récit profondément humain.
Une œuvre universelle
Le train des enfants se présente comme un vibrant hommage à la résilience et à la solidarité. Porté par des performances authentiques et une réalisation soignée, il séduit les spectateurs par sa profonde capacité à émouvoir. Ce récit poignant célèbre également la mémoire des 70 000 enfants qui, entre 1945 et 1947, ont emprunté les « trains du bonheur » pour échapper à la misère.