Critique

La Voie Dragon : que vaut la nouvelle bande dessinée d’Ethan Young ?

06 mars 2024
Par Robin Negre
La couverture de “La Voie Dragon”.
La couverture de “La Voie Dragon”. ©Glénat

Cette nouvelle aventure signée Ethan Young suit la découverte par un jeune Prince d’un royaume ancestral oublié.

Ce 6 mars sort aux éditions Glénat la bande dessinée La Voie Dragon, écrite et dessinée par Ethan Young. Récit initiatique au folklore appuyé, l’album suit les aventures du jeune Prince Sing alors qu’il découvre une ancienne citée liée à ses origines. Entre l’acceptation de sa propre destinée et les dangers rencontrés en chemin, le jeune héros doit apprendre à se connaitre pour espérer rendre l’éclat au royaume oublié. Par de nombreux éléments, La Voie Dragon se rapproche d’œuvres récentes telles que Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux (2021) ou même la série Avatar : Le Dernier Maître de l’Air, actuellement disponible sur Netflix.

En quelques pages, l’auteur parvient à poser des enjeux limpides tout en développant un univers folklorique et mythologique identifiable. C’est la force de l’œuvre : ne pas perdre le lecteur, malgré les nombreuses pages d’expositions ou de présentations. Ethan Young — auteur américain d’origine chinoise — adopte un style jeunesse alors que toute la BD accentue l’importance des valeurs défendues, à commencer par le respect de soi et de l’autre. Un titre intéressant pour un jeune public donc, mais qui laissera, par moments, les lecteurs plus âgés, perdus.

La Voie Dragon aux éditions Glénat.

Une lecture agréable… mais prévisible

La Voie Dragon adopte une formule classique — un héros découvre un nouveau lieu et son destin — sans forcément ré-imaginer le style et les codes narratifs. La construction suit un modèle connu, évident, jamais désagréable, mais ne parvient pas à dépasser ce cadre du récit initiatique. Trop catalogué jeunesse, La Voie Dragon est avant tout à réserver pour un public qui n’a pas encore tous les mécanismes du genre à l’esprit.

En dehors de sa simplicité narrative, la bande dessinée traite néanmoins de plusieurs thèmes intéressants : la quête d’identité, l’écologie, le deuil… L’auteur parvient à enrichir l’intrigue grâce à un « background » bien défini, qui donne du corps à l’ensemble.

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Visuellement, le trait chaleureux et les couleurs chaudes invitent à pénétrer dans cet univers. Le design est efficace, rythme l’évolution du récit et Ethan Young s’en sort bien dans les scènes d’action ou d’envergures, avec un découpage précis des situations et des rebondissements.

La Voie Dragon a les avantages et les limites du récit initiatique classique : les codes sont efficaces et fonctionnent, mais sont trop prévisibles et attendus pour surprendre. Le lecteur en sort mitigé. Aucune fausse note à l’arrivée, mais peu de fulgurances au final.

Heureusement, les thèmes abordés parviennent à donner l’authenticité qui manque un peu à la structure et font avant tout de La Voie Dragon une œuvre à partager et à faire découvrir à un jeune public.

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