La rentrée littéraire d’août et de septembre 2024 donnera son coup d’envoi dans quelques jours. À cette occasion, L’Éclaireur revient sur les ouvrages les plus attendus de ces prochaines semaines.
459, c’est le nombre de romans présentés durant la rentrée littéraire d’août et de septembre 2024. Si selon Livres Hebdo, ce nombre apparaît resserré par rapport aux années précédentes, il devrait cependant offrir de belles découvertes, des premiers romans prometteurs, mais aussi le retour en grâce d’auteurs et d’autrices de renom.
C’est le cas d’Amélie Nothomb, grande habituée de la rentrée littéraire, qui revient cette année avec L’impossible retour (Albin Michel). Dans ce nouvel ouvrage, publié seulement un an après Psychopompe (Albin Michel), l’écrivaine décrit son voyage au Japon, un pays qu’elle connaît bien, aux côtés d’une amie photographe. Seulement, une fois arrivée à Kyoto, impossible pour l’écrivaine belge de se remémorer correctement les lieux.
Le livre est attendu le 21 août en librairies, tout comme celui d’Emma Becker, Le mal joli, également publié aux éditions Albin Michel. Un an après Odile l’été (Julliard), l’autrice est de retour avec un roman particulièrement intime qui raconte le déchirement d’une femme tiraillée entre sa passion amoureuse et le lien indéfectible avec ses enfants. Un véritable miroir tendu, qui n’a jamais été aussi universel.
Plusieurs écrivaines feront également leur retour sur les étagères des libraires, notamment Carole Martinez avec Dors ton sommeil de brute, ainsi que Maylis de Kerangal avec Jour de Ressac. Ces deux autrices feront paraître leurs nouveaux écrits, le 15 août aux éditions Gallimard. Elles font également toutes les deux partie de la sélection du Prix du Roman Fnac, dont le lauréat sera dévoilé le 24 septembre 2024.
La politique et l’engagement au cœur
Dans Houris (Gallimard), Kamel Daoud, lauréat en 2015 du prix Goncourt du premier roman pour Meursault contre-enquête (Actes Sud), narre le combat d’Aube, une jeune algérienne, pour retrouver sa voix. Muette, elle a été marquée par la guerre civile des années 1990, une période sombre de l’histoire algérienne qu’elle n’aura le droit d’évoquer qu’avec l’enfant qu’elle porte en elle. Mais comment faire pour parler de ce passé funeste qui a marqué son corps quand la société nous interdit de s’en souvenir ?
Dans la lignée de ses travaux précédents, le journaliste algérien utilise ainsi la fiction pour parler de la réalité d’un pays, et de sa politique. Un processus que Gaël Faye poursuit dans son roman Jacaranda (Grasset), également nommé au Prix du Roman Fnac. Dans ce nouveau livre, l’artiste nous raconte l’histoire terrible du Rwanda qui à l’issue du génocide va tenter de guérir et de se pardonner.
Aurélien Bellanger sera de retour, en cette rentrée littéraire, avec Les Derniers Jours du parti socialiste (Seuil). Attendu le 19 août en librairies, le roman prendra, à la différence de Houris, des airs de comédie humaine contemporaine, une farce dont seul l’auteur a le secret, en dressant un portrait sans concession de la gauche.
De son côté, Justine Auger s’attaque dans Personne morale (Actes Sud) à décrire la notion de responsabilité à travers le portrait de femmes engagées qui croient en la justice et tentent, chaque jour, de faire payer les superpuissances pour les actes illégaux commis durant plusieurs conflits. C’est le cas du cimentier Lafarge, fleuron de l’industrie française, qui pendant la guerre en Syrie a poursuivi ses activités en versant des millions de dollars en taxes et droits de passage à des groupes djihadistes, exposant ainsi leurs salariés après avoir mis à l’abri les expatriés étrangers.
Corrosif pourrait aussi être l’un des maîtres mots de cette rentrée littéraire puisque dans Nord Sentinelle (Actes Sud), Jérôme Ferrari s’attache à décrire sur un ton tragi-comique la ligne de vie d’une galaxie de personnages emportés par le ridicule et la violence à outrance. Attendu le 21 août, Nord Sentinelle est le neuvième roman de l’auteur et fait suite au livre À son image dont une adaptation cinématographique sortira le 4 septembre au cinéma.
Mais aussi…
La vie meilleure (Gallimard) d’Étienne Kern est, quant à lui, attendu le 22 août, et dresse le portrait d’Émile Coué, qui pensait au XXe siècle avoir découvert la clé du bonheur. De son côté, Grégoire Bouillier pourrait grandement faire parler de lui avec son livre Le syndrôme de l’Orangerie (Flammarion), sélectionné pour le prix littéraire du Monde, qui s’intéresse à la portée de l’art en creusant le mystère derrière un tableau de Monet.
Marie Vingtras mènera aussi l’enquête dans Les âmes féroces (Éditions de l’Olivier) à travers le personnage de Lauren Hobler, chargée de comprendre ce qui est arrivé à Leo, dont le corps a été retrouvé en pleine nature.
Et puisque l’on parle des auteurs de thriller, Olivier Norek sera de retour en librairies également. Cependant, l’écrivain à succès s’illustrera pour la première fois en littérature blanche avec Les guerriers de l’hiver (Michel Lafon), qui raconte l’annexion de la Finlande, en 1939, par l’Union Soviétique et le soulèvement de la population finlandaise, bien décidée à résister à l’envahisseur.
Sont également attendus Emmanuelle Lambert pour Aucun Respect (Stock), véritable conte contemporain sur la liberté, Jean-Noël Orengo pour Vous êtes l’amour malheureux du Führer (Grasset), récit choc sur le rôle d’Albert Speer durant la Seconde Guerre mondiale, ainsi que Guillaume Sire pour Les grandes patries étranges (Calman-Levy), une histoire d’amour entre un homme et une femme que tout oppose.
Transformer l’essai
Plusieurs auteurs et autrices feront aussi leur retour sur les étagères des libraires afin de présenter leur second roman. Abigail Assor reviendra ainsi avec La nuit de David (Gallimard), le 22 août, tandis que Thomas Louis sera de retour, le même jour, avec Le processus de la tendresse (Plon), qui raconte la romance impossible, passionnelle et tendre entre deux hommes.
Maud Ventura présentera, quant à elle, Célèbre (L’Iconoclaste), trois ans après Mon mari (L’Iconoclaste), dans lequel la journaliste nous plongera dans l’univers du star-system, entre ascension fulgurante et chute brutale.
Enfin, côté littérature étrangère Arturo Pérez-Reverte présentera L’italien (Monde Entier), Nathan Hill, Bien-être, tandis que Rachel Cusk publiera Parade (Gallimard). Gabriella Zapali est attendue, quant à elle, le 23 août avec Illaria ou la Conquête de la Désobéissance (Zoé). La littérature queer étrangère sera également à l’honneur avec Justin Torres et son Blackouts (Éditions de l’Olivier). Agnieszka Szpila présentera Hexes (Noir sur Blanc), alors que Camila Sosa Villada sera de retour avec Histoire d’une domestication (Métailier).
L’année passée plusieurs auteurs et autrices s’étaient illustrés durant la rentrée d’août et de septembre 2023. Ce fût le cas de Serge Joncour pour Chaleur humaine (Albin Michel), de Neige Sinno pour Triste Tigre (POL), d’Éric Reinhardt pour Sarah, Susanne et l’écrivain (Gallimard), de Laurent Binet pour Perspective(s) (Grasset), mais aussi de Sorj Chalandon pour L’Enragé (Grasset).