La rentrée littéraire de janvier 2025 donnera son coup d’envoi dans quelques jours. À cette occasion, L’Éclaireur revient sur les ouvrages les plus attendus de ces prochaines semaines.
Si la rentrée littéraire de janvier et février est moins médiatisée que celle de septembre, elle demeure l’un des grands rendez-vous de la littérature, avec la sortie de plusieurs romans très attendus. Entre le retour de noms bien connus du public, les nouvelles plumes qui se distinguent et les thèmes communs qui émergent, L’Éclaireur revient sur les principales attentes de janvier 2025.
Dès le 2 janvier, la sortie de Vous parler de mon fils (Julliard), témoignage-confession d‘un homme brisé, par Philippe Besson, auteur du plébiscité Arrête avec tes mensonges (Julliard, 2017), pourrait faire sensation. Le même jour, la rentrée littéraire de 2025 sera marquée par la sortie de Ta promesse (Gallimard), un polar de Camille Laurens dans lequel la vie d’un couple est décortiquée et une romancière doit se défendre devant un tribunal.
Autre grand nom de la littérature, Pierre Lemaitre revient sur les étagères des librairies avec son nouveau roman particulièrement attendu : Un avenir radieux (Calmann-Lévy), le 21 janvier.
L’auteur d’Au revoir là-haut (Albin Michel) continue son cycle consacré aux Trente Glorieuses après Le grand monde (Calmann-Lévy) en 2022 et Le silence et la colère (Calmann-Lévy) en 2023. Dans Un avenir radieux, l’écrivain décrit à nouveau une période emplie d’espoirs et de possibles, et suit le destin de plusieurs personnages à travers l’Europe.
Avec De bleu, de blanc, de rouge et d’étoiles (Harper Collins), l’autrice de 125 et des milliers (Harper Collins), Sarah Barukh, revient sur l’attaque terroriste de Charlie Hebdo dans un roman choral intense et d’actualité. Bernard-Henri Lévy de son côté, s’intéresse à l’art et à la psyché, le 8 janvier, dans Nuit blanche (Grasset), une grande fresque qui croise l’autoportrait, la fiction et la réflexion.
Introspection et portraits
En 2023, l’adaptation cinématographique du Consentement (Grasset) de Vanessa Filho a offert au livre de Vanessa Springora un nouvel écho, alors même que la parole autour des violences sexuelles sur mineure se libère. Ce 2 janvier, l’autrice est de retour avec Patronyme (Grasset), cinq après son premier roman coup de poing dans lequel elle revenait sur sa relation avec Gabriel Matzneff.
Avec Patronyme, cette fois-ci, Vanessa Springora décortique la vie tumultueuse et pleine de secrets de son grand-père, après le décès de son propre père (retrouvé mort dans son appartement il y a quelques années alors même qu’elle était en pleine promotion du Consentement). En plongeant dans les affaires de son aïeul et dans sa vie, l’autrice questionne la réalité, tout en reconstituant un puzzle complexe lié à la Seconde Guerre mondiale.
Constantin Alexandrakis, dans un livre choc intitulé L’hospitalité au démon (Gallimard) évoque de son côté le sujet difficile de la pédocriminalité dans un livre complexe qui « ambitionne de cartographier le grand continent des violences sexuelles ». Préfacé par Neige Sinno, cet ouvrage devrait faire beaucoup de bruit, au même titre que Triste tigre (POL), l’année dernière.
Florence Seyvos s’essaie elle aussi au genre de l’introspection d’une personnalité qui l’obsède avec Un perdant magnifique (Éditions de l’Olivier), en librairie le 3 janvier, qui revient sur la vie d’un beau-père mythomane, dépensier, capricieux, suicidaire, généreux, élégant, clochardisé, sincère, menteur, enthousiaste et dépressif au sein d’une famille proche de l’implosion. Même quête de vérité chez Céline Bagault avec Ici commence mon père (L’Olivier), dans lequel l’autrice cherche à dresser le portrait d’un père qu’elle pensait connaître.
L’auteur Christian Garcin propose, le 5 février 2025, de revenir sur la vie de Thomas W. Higginson, « l’homme qui a fait connaître Emily Dickinson » dans La vie singulière de Thomas W. Higginson (Actes Sud).
Notons également la sortie du Cercle des obligés de Philippe Brunel (Grasset) le 8 janvier, qui revient sur le destin étonnant de Stefan Markovic, homme à tout faire et doublure d’Alain Delon, retrouvé assassiné en 1968 après une vie tumultueuse.
Voyage et fantastique
La rentrée littéraire hivernale est aussi l’occasion de s’essayer à d’autres genres et de découvrir de nouvelles plumes. Le ciel de Tokyo (Rivages) d’Émilie Desvaux ravira sans doute les amateurs de voyage. L’autrice invite en effet ses lecteurs à découvrir le Japon sans suivre les chemins touristiques habituels et centre le récit sur la Gaijin House, une pension bohème réservée aux étrangers, au cœur de Tokyo.
Le Grand Prix de l’imaginaire 2024 et Prix imaginales du roman francophone, Du thé pour les fantômes (Denoël) de Chris Vuklisevic, est également attendu pour le 16 janvier. Le livre raconte la relation émouvante entre la sorcière Agonie et sa sœur Félicité, passeuse de fantômes, réunies après 30 ans à la suite du décès brutal de leur mère.
Mais aussi…
Du côté d’Actes Sud, le roman intrigant de Claire Mathot, La saison du silence (à paraître le 2 janvier), promet de se perdre dans l’ambiance onirique d’un village isolé, alors que les individus se confondent dans la masse et tentent d’exister pour eux et par eux. Diana Filippova sort un livre de procès exaltant le 8 janvier, Rien n’est plus grand que les hommes (Albin Michel), tandis que Capucine Delattre interroge l’amour maternel et les relations parents-enfants dans De son sang (Éditions La Ville Brule), le 10 janvier.
Afin de terminer cette sélection, citons enfin Olivia Rosenthal, Laurence Tardieu, Céline Lapertot, Gaëlle Josse, Lola Lafon ou encore Jeanne Benameur, de retour quant à elle après le touchant La patience des traces (Actes Sud). Une riche année s’annonce !