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Jane Birkin, féministe engagée et icône de la mode

17 juillet 2023
Par Edouard Lebigre
Jane Birkin dans "La Moutarde me monte au nez" (1974) de Claude Zidi.
Jane Birkin dans "La Moutarde me monte au nez" (1974) de Claude Zidi. ©Films 7

La chanteuse et actrice est décédée ce dimanche à 76 ans. Retour sur la vie d’une icône de la mode et d’une militante.

Dans les années 1960, la France découvre Jane Birkin. Alors que les yéyés arborent un style très soigné, la jeune Anglaise marque les esprits avec un look presque révolutionnaire pour l’époque. Quand Françoise Hardy porte sa robe longueur genoux, Jane Birkin enlève des rangs de maille pour en faire un long T-shirt. Son style androgyne et son attitude faussement négligée font d’elle une rebelle de la mode, incarnation parfaite du courant bohème chic des années 1960.

La Franco-Britannique devient rapidement célèbre pour ses robes courtes et son panier en osier, qu’elle arbore sur tous les tapis rouges. Elle fait également du jeans un incontournable de la mode féminine et arbore des basiques qui auraient pu passer pour vulgaires, avec une candeur et une innocence encore inédites à l’époque.

Une vie de combats

À 40 ans, la chanteuse se produit sur scène pour la première fois et change de style. Elle adopte alors les chemises, pantalons oversize et basket sans lacets. Icône des années 1960 et 1970, l’interprète de Je t’aime… moi non plus (1969) inspire à Hermès un modèle de sac baptisé « Birkin ». L’accessoire fait pour les jeunes mamans (un compartiment est prévu pour les biberons) est aujourd’hui l’un des objets les plus convoités au monde, avec des prix pouvant aller jusqu’à 40 000€. Pour autant, l’artiste a toujours son mot à dire sur son image. C’est pourquoi en 2015, Jane Birkin demande à Hermès de débaptiser le sac à son nom, en attendant un meilleur traitement des crocodiles dont la peau est utilisée pour sa fabrication.

Depuis ses premières apparitions en 1962, elle n’a jamais hésité à prendre position. Enfant, elle milite dans les rues de Londres contre la peine de mort et s’engage pour le droit à l’avortement dans les années 1970. À cette époque, elle se déplace au tribunal de Bobigny pour défendre Marie-Claire Chevalier, lycéenne accusée d’avoir mis un terme à sa grossesse suite à un viol.

L’artiste s’envole ensuite vers la Yougoslavie, soutient Aung San Suu Kyi en Birmanie, dénonce la guerre en Syrie et son Président Bachar Al-Assad. En France, elle s’engage pour les sans-papiers et contre la montée du Front National en 2002 et 2017.

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Depuis l’annonce ce dimanche du décès de Jane Birkin, les hommages pleuvent dans les médias. Ancien collaborateur de l’artiste, Étienne Daho a déclaré « Jane, inimaginable de vivre dans un monde sans ta lumière. » Discrète dans les médias, Brigitte Bardot a aussi écrit sur Twitter que « Quand on est aussi jolie, aussi fraîche, aussi spontanée avec une voix d’enfant, on n’a pas le droit de mourir. »

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