Films, séries, albums, spectacles, mangas, comics… Chaque mois, des centaines d’œuvres sont diffusées dans les salles obscures, sur les plateformes ou dans les librairies. Face à cette offre colossale, le choix est difficile. La rédaction de L’Éclaireur vous dévoile ses meilleures trouvailles du mois de mars.
1 Le livre Le Passager de Cormac McCarthy
Quinze ans après son dernier roman, La Route (2008, L’Olivier), l’écrivain et scénariste américain Cormac McCarthy a fait son grand retour dans les librairies avec Le Passager (l’Olivier). L’auteur lauréat du Prix Pullitzer de la fiction en 2007 nous plonge à nouveau dans son univers sombre pour y suivre le parcours mélancolique de Bobby Western.
Ancien physicien, il a délaissé son travail après le suicide de sa sœur, il y a dix ans. Hanté par sa disparition, il mène un dialogue avec son fantôme et traverse les routes en fuite, sans savoir où aller. Avec Le Passager, Cormac McCarthy signe un roman noir d’une grande profondeur sur le déracinement de l’homme et le deuil. De la grande littérature portée par une joute verbale entre deux protagonistes passionnants.
2 L’album So Much for Stardust de Fall Out Boy
Le successeur de Mania (2018) a débarqué dans les bacs le 24 mars dernier. Intitulé So Much (for) Stardust, il s’agit du huitième opus du groupe américain, Fall Out Boy. Porté par le single Love from the Other Side, dévoilé en janvier, cette nouvelle création signe le retour du rock band aux sonorités et au style qui ont fait son succès dans les années 2000.
Dans la continuité de ce que le groupe a produit en 2008 avec Folie à Deux, So Much (for) Stardust est imprégné d’une identité pop rock, osant cependant des incursions du côté du disco, du funk et de la soul. Une effervescence créative sur laquelle Fall Out Boy a travaillé pendant plus de cinq ans, le chanteur, Patrick Stump, ayant par ailleurs expliqué avoir voulu revenir à une « méthode de travail réfléchie et passionnée », afin d’offrir un album dont le groupe et ses fans seraient fiers.
3 Le film Sur les chemins noirs de Denis Imbert
Après avoir incarné un agent de la BRI dans le drame Novembre, Jean Dujardin s’est glissé dans la peau d’un écrivain pour Sur les chemins noirs. Libre adaptation du roman de l’explorateur français Sylvain Tesson, le film réalisé par Denis Imbert revient sur la reconstruction de son personnage, Pierre, qui après un grave accident qui l’a plongé dans le coma se fait la promesse de traverser la France à pied, du Mercantour au Cotentin.
Sur les chemins noirs est un drame inspirant sur la résilience, mais aussi sur la beauté de notre Hexagone. Au fil de son voyage, Pierre, nous embarque au cœur de la France rurale, tandis que Denis Imbert sublime, grâce à sa mise en scène, la beauté des paysages français. Porté par le texte de Sylvain Tesson et entrecoupé de séquences aussi contemplatives qu’intimes, le film témoigne d’une douceur saisissante. Il est à découvrir depuis le 22 mars dans les salles obscures.
4 L’exposition Top Secret : les espions au cinéma
Si vous ne l’avez toujours pas fait, on ne peut que vous encourager à foncer à la Cinémathèque française afin de découvrir l’exposition Top Secret : les espions au cinéma. Organisée jusqu’au 21 mai 2023 à Paris, cette rétrospective retrace l’évolution de la figure de l’agent secret à travers l’histoire, et l’impact que les guerres du XXe siècle ont eu sur sa représentation au cinéma ainsi que dans les séries.
De Mata Hari à Homeland en passant par l’incontournable James Bond, la Cinémathèque française présente une exposition riche au cœur de laquelle les cinéphiles les plus curieux pourront découvrir des images d’archives, des storyboards uniques, de véritables gadgets, mais aussi certains costumes des films d’espionnage les plus iconiques. Des analyses de scènes et des visites guidées sont également proposées par le musée du cinéma.
5 La série The Devil’s Hour sur Prime Video
La bande-annonce nous avait laissés dubitatifs, mais il nous a suffi d’un épisode pour devenir complètement accros à cette série. Ce thriller psychologique et fantastique nous raconte l’histoire de Lucy (Jessica Raine, que l’on a vu dans Becoming Elizabeth). Chaque nuit, l’assistante sociale fait de violents cauchemars et se réveille systématiquement à la même heure : 3h33. Elle vit seule avec son fils Isaac, un petit garçon de 8 ans renfermé sur lui-même qui n’a aucune émotion ni envie.
La nuit, Lucy est confrontée à des rêves très réalistes. La journée, elle est perturbée par des flashs et des visions qu’elle essaie d’ignorer. En parallèle, la police britannique traque un sérial killer (Peter Capaldi, qui a joué dans Doctor Who) qui semble s’intéresser de près à la jeune femme.
Quel est le lien entre ce meurtrier et la mère de famille ? Les cauchemars ont-ils un rapport avec ces assassinats ? Les six épisodes de The Devil’s Hour se dévorent d’une seule traite, et ne cessent de nous surprendre. C’est le genre de série qui nous retourne le cerveau et qui nous fait réfléchir un long moment après le générique de fin.
6 Le manga Soul Eater d’Atsushi Ōkubo
Dix ans après la publication de son dernier tome, ce manga culte revient avec une Edition Perfect chez Kurokawa. Elle comprend 17 tomes reliés et permet aux retardataires (comme nous) de découvrir ce titre drôle et étonnant. Dans cette histoire, nous suivons plusieurs élèves de l’école de Shibusen, fondée par le Dieu de la mort (le maître Shinigami). L’établissement les forme pour devenir les meilleurs « meisters ».
Ces spécialistes du combat récoltent des âmes au péril de leur vie avec une arme démoniaque (qui peut aussi prendre une forme humaine). Leur but ? Accéder au rang suprême de « Death Scythe ». Pour ce faire, leur arme doit ingérer 99 âmes humaines et une de sorcière.
Cette chasse est périlleuse et les élèves doivent surmonter de nombreuses épreuves. L’histoire est très prenante et les personnages attachants. Avec son humour tranchant, ses combats spectaculaires et ses situations improbables, ce shōnen est devenu un véritable incontournable et a même été adapté en anime.
7 La série The Glory sur Netflix
Dès son arrivée sur la plateforme au grand N, cette série sud-coréenne a détrôné des productions comme You et Outer Banks. En seulement six jours, le show a enregistré 124 millions d’heures de visionnage et a cartonné dans le monde entier.
The Glory nous raconte l’histoire de Moon Dong-eun, une jeune femme qui a subi du harcèlement scolaire lorsqu’elle était au lycée. Ses camarades la torturaient psychologiquement et physiquement, en frappant son corps et brûlant sa peau avec un fer à boucler ou à repasser.
Expulsée de son école et rejetée de tous, l’adolescente a échafaudé un plan pour détruire ceux qui lui ont fait du mal. Des années plus tard, Moon Dong-eun est prête pour sa vengeance.
La série est très bien jouée et rythmée. Elle aborde des thématiques comme le harcèlement, les addictions, les violences familiales et les différences de classe, et nous tient en haleine grâce à des ressorts dramatiques efficaces (trahisons, liaisons, secrets…).
8 La BD Astrologie de Liv Strömquist
On connaissait Liv Strömquist pour ses BD féministes dans lesquelles elle aborde des thématiques comme la sexualité, les rapports de domination, le couple, ou encore le sexisme. Après I’m Every Woman, Les Sentiments du prince Charles ou encore Dans le palais des miroirs, l’autrice suédoise revient avec une œuvre plus légère : Astrologie. Elle y décrypte les 12 signes du zodiaque et pointe du doigt leurs qualités comme leurs défauts (surtout leurs défauts). Chacun a droit à sa petite fiche descriptive, avec exemples et célébrités à l’appui.
On y apprend notamment que : le Bélier est dominant et en colère, le Taureau est la tête de mule du zodiaque, le Gémeau est volubile et bavard, le Cancer est obsédé par sa famille et pleure beaucoup, le Lion est surreprésenté chez les célébrités (Madonna, Barack Obama, Jennifer Lopez), la Vierge est control-freak et moraliste, la Balance use de ses charmes et dépense 4900€ sur un caprice, le Scorpion est le chaud lapin du zodiaque, le Sagittaire a des avis contradictoires et dérangeants, le Capricorne trime sans arrêt, le Verseau est chelou et pratique le ghosting, et le Poisson tombe éperdument et systématiquement amoureux après le premier rendez-vous. C’est le livre parfait à offrir, ou à s’offrir pour râler (un peu), rire (beaucoup) et partager les piques avec ses proches.
9 Le jeu Resident Evil 4 Remake
Comment passer à côté de Resident Evil 4 Remake ? Que vous ayez eu la chance de jouer à la version originale ou non, cette sortie propose l’un des meilleurs jeux de ce début 2023. Lorsque l’on évoque les remakes, la méfiance est parfois de mise face à la qualité de la mise à jour proposée.
Ici, la seule peur qui vous menace est celle d’affronter les Ganados et autres monstruosités, la qualité se montrant plus qu’au rendez-vous. Refonte graphique totale, améliorations de la jouabilité ou encore réajustements de niveaux entiers : Resident Evil 4 Remake sublime littéralement l’un des plus grands jeux de la saga, qui a en son temps révolutionné le jeu d’action, rien de moins.
10 L’album UGLY de Slowthai
Figure iconoclaste et controversée du rap britannique, Slowthai est de retour avec UGLY, son troisième album. Révélé avec le brûlot Nothing Great about Britain (2019), le natif de Northampton avait peu à peu pris ses distances avec le hip-hop, signant notamment pour Gorillaz une sorte de revival des Clash sur le morceau Momentary Bliss. La starification du jeune Anglais ne semble pas avoir arrangé son esprit torturé et son caractère imprévisible, qu’il laisse s’exprimer pleinement sur ce troisième opus.
Plus vraiment rap, mais totalement punk, nerveux, tout en tension et en rage, Slowthai livre un album exutoire en incorporant des éléments de rock et de punk dans sa musique, toujours servie par son flow gueulard. Pour le morceau éponyme, le rappeur a notamment fait appel aux Dublinois de Fontaines D.C. pour accompagner sa verve. Névrosé, parfois brutal, UGLY est l’album pas aimable mais génial d’un artiste qui envoie tout valser, deux ans après le succès de son deuxième album Tyron (2021).
