Critique

Ann Bonny – Livre 1 : la pirate à l’assaut

20 avril 2024
Par Robin Negre
Couverture de la BD “Ann Bonny”.
Couverture de la BD “Ann Bonny”. ©Glénat

Les éditions Glénat publient ce 17 avril 2024 le premier tome d’une BD écrite et dessinée par Franck Bonnet, consacrée à la pirate Ann Bonny.

Avec la bande dessinée Ann Bonny – Livre 1 : La Louve des Caraïbes (Glénat), l’artiste et auteur Franck Bonnet propose sa propre version de l’histoire d’une des pirates les plus célèbres. Membre titulaire de l’Académie des Arts & Sciences de la Mer, l’auteur pose avec minutie la fresque d’une femme dans les Caraïbes au XVIIIe siècle, entre la violence d’un monde dominé par les hommes, la superstition et les conflits politiques.

Tout en reconnaissant laisser une libre part d’imagination et de fiction, Franck Bonnet met en image une certaine vérité de l’époque — dans les bateaux, les lieux, les costumes — et offre un regard historique dépassant par moments le fantasme de l’audiovisuel pour la piraterie, tout en conservant l’important appel à l’aventure digne de ces récits. Après avoir illustré la série Les Pirates de Barataria (Glénat), Franck Bonnet reste en terrain connu.

L’histoire suit ainsi le parcours d’Ann Cormack à Nassau, qui épouse le pirate James Bonny et le suit sur son navire. Ayant soif d’aventure, mais contrainte de se travestir — pour ne pas enfreindre le code de la piraterie et surtout, pour ne pas tomber entre les mains des hommes de l’équipage –, Ann Bonny fait preuve d’une résilience sans faille tout au long du récit.

Les enjeux sont vite posés : bouleversement politique dans les mers des Caraïbes, enjeux financiers sur l’île de Nassau et envies personnelles de tous les protagonistes introduits. Au milieu, Ann Bonny cherche sa place tout en bouleversant les codes. Ce premier tome traite ainsi de la place de la femme dans la société — et contient à ce titre des scènes évocatrices parfois difficiles — tout en posant les prémices de la vie d’une des pirates les plus célèbres de l’histoire.

En gardant pied à terre — et c’est peut-être la seule frustration de ce tome, où sont les longues traversées maritimes ? –, les relations évoluent vite, les trahisons sont omniprésentes et la domination des uns peut basculer du jour au lendemain.

Visuellement marquant

Ce premier tome d’Ann Bonny peut également compter sur les talents artistiques de Franck Bonnet. Visuellement, la période de la piraterie s’apprécie selon certains standards attendus tout en modifiant quelques clichés ou mauvaises conceptions. L’allure des navires, complexes sans être immenses sont ainsi particulièrement importants.

La liberté est souvent associée à la piraterie. À travers son dessin, l’artiste fait preuve d’une fougue et d’une envolée graphique constante, invitant le lecteur à dévorer les pages, tout en appréciant le folklore et la richesse de l’intrigue.

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Complexe sans jamais être surchargé, Ann Bonny – Livre 1 met ainsi en lumière le destin énigmatique d’une femme pirate célèbre et donne particulièrement envie de poursuivre l’aventure, alors même que des noms de plus en plus connus interviennent au fur et à mesure de l’œuvre. L’aventure ne fait que commencer.

Ann Bonny – Livre 1 : La Louve des Caraïbes, de Franck Bonnet, 72 p., 17€, en librairies à partir du 17 avril 2024.

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