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Séance de rattrapage : nos pépites du mois de février

02 mars 2024
Par La rédaction
“Un jour” est disponible sur Netflix depuis le 8 février.
“Un jour” est disponible sur Netflix depuis le 8 février. ©Netflix

Films, séries, BD, spectacles, mangas… Chaque mois, des centaines d’œuvres sont diffusées dans les salles obscures, sur les plateformes ou dans les librairies. Face à cette offre colossale, le choix est difficile. La rédaction de L’Éclaireur vous dévoile ses trouvailles du mois.

Le film La Faille, de Gregory Hoblit

La sortie du film Une vie avec Anthony Hopkins nous a donné envie de nous replonger dans la filmographie de l’acteur. Avant d’incarner des personnages pleins de doutes et de tendresse, le comédien était connu pour ses rôles glaçants. En effet, il a souvent incarné au fil de sa carrière des psychopathes, le rôle d’Hannibal Lecter dans Le Silence des agneaux (1991) étant sans aucun doute le plus mémorable. Il s’est glissé à plusieurs reprises dans des rôles de tueur, comme dans La Faille, réalisé par Gregory Hoblit, en 2007.

Film de procès et thriller paranoïaque, le long-métrage oppose le procureur Willy Beachum (Ryan Gosling) à Ted Crawford. Redoutable manipulateur, ce dernier est accusé du meurtre de sa femme, mais décide de se défendre lui-même, persuadé qu’il peut contourner la justice et sortir libre. Va alors s’engager un jeu macabre entre l’assassin présumé et l’avocat, déterminé à faire un dernier coup d’éclat avant d’intégrer un grand cabinet.

Anthony Hopkins dans La Faille. ©Metropolitan FilmExport

Dans ce film, le doute persiste sans arrêt, les personnages jouant subtilement avec les rouages de la justice américaine. Face à un jeune Ryan Gosling égocentrique, le charismatique Anthony Hopkins dévoile toute la finesse de son jeu. Le film peut, en effet, compter sur son duo d’acteurs pour porter ce thriller efficace qui rappelle par moments l’univers de Hitchcock. La Faille est actuellement disponible sur Canal+.

Le spectacle d’Alex Fredo

Si Ramzy et Michel Berger avaient eu un enfant, cela aurait donné Alex Fredo. C’est ainsi que l’humoriste se plaît à parler de lui. L’Éclaireur a eu la chance d’assister à son seul en scène Bonjour ! à L’Européen, à Paris.

Dans ce stand-up, l’artiste revient sur ses débuts, quand il faisait la première partie de Gad Elmaleh, sur son enfance aux côtés de son petit frère « qui fait tout mieux que lui », sur l’éducation reçue de sa mère, mais aussi sur sa passion pour Jean-Jacques Goldman.

Maniant les cordes de sa guitare aussi bien que les mots, Alex Fredo lui dédie d’ailleurs l’un de ses morceaux. Entre chanson et humour, le comédien offre ainsi un spectacle dynamique, à l’écriture redoutable et hilarante. En tournée dans toute la France 9 mars au 14 novembre 2024, Alex Fredo sera aussi à L’Européen, à Paris, les 4 et 11 avril 2024.

La BD Audrey Hepburn, un ange aux yeux de faon

La bande dessinée écrite par Jean-Luc Cornette et Agnese Innocente revient sur la vie et l’œuvre de l’une des plus grandes actrices hollywoodiennes, Audrey Hepburn. Dans Un ange aux yeux de faon (Glénat), le duo d’auteurs dévoile l’enfance de la comédienne pendant la Seconde Guerre mondiale, mais aussi son rêve de devenir danseuse étoile. Obligée de renoncer à sa passion, elle se tourne finalement vers le cinéma avant de remporter, à 24 ans, l’Oscar de la meilleure actrice pour Vacances romaines (1953).

La BD nous dévoile d’ailleurs les coulisses de ses films les plus emblématiques, mais aussi sa rencontre avec le milieu de la mode, tout en faisant le lien avec la vie intime de la comédienne de Diamants sur canapé (1961). Car, bien que la star britannique ait su conquérir le cœur de son public, sa vie sentimentale a connu bien des remous. Combative, la jeune femme a toujours su se relever, mais surtout utiliser cette force pour des causes majeures.

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Audrey Hepburn, un ange aux yeux de faon nous invite ainsi dans l’intimité de cette grande actrice au regard perçant. Que ce soit à travers sa relation fusionnelle avec sa mère, son parcours amoureux ou ses engagements humanitaires, cette bande dessinée offre un nouveau regard sur cette icône. Elle livre une histoire inspirante sublimée par une écriture émouvante et un trait de crayon fin qui laisse toute la place à la trajectoire unique de l’actrice.

Le livre Un peu, beaucoup, à la folie de Liane Moriarty

Un peu, beaucoup, à la folie illustre parfaitement l’expression « Ne jugez pas un livre à sa couverture ». Derrière sa couverture un peu kitsch se cache une histoire forte et très prenante. Il faut dire que Liane Moriarty a trouvé le secret pour imaginer et écrire des page-turner. L’écrivaine australienne nous avait surpris avec Big Little Lies (brillamment adapté en série par HBO) et complètement séduits avec Le Secret du mari (qui figurait dans nos coups de cœur du mois d’août).

Sa plume sensible et son style fluide nous ont une fois de plus captivés. Tout comme ses précédentes œuvres, Un peu, beaucoup, à la folie nous offre un récit profond qui décortique les relations humaines et parvient à nous plonger dans la psyché des personnages avec brio.

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Le récit s’intéresse à trois couples très différents et épanouis : Clémentine et Sam, deux jeunes parents qui respirent la joie de vivre et la liberté, Erika et Oliver, deux amoureux sérieux, appliqués, et un peu coincés, et Tiffany et Vid, deux passionnés ultrasociables qui vivent à 1 000 à l’heure. Cependant, les liens (plus ou moins) solides qui les unissent volent en éclat lors d’un barbecue improvisé.

En faisant des bonds entre les événements qui se sont déroulés ce fameux jour et leurs conséquences sur le présent, Liane Moriarty instaure un suspense digne d’un véritable thriller. On tourne frénétiquement les pages, dévorant l’histoire, impatients de découvrir le dénouement et de comprendre ce qu’il s’est passé durant cette journée. Intelligent dans son écriture et dans sa construction, Un peu, beaucoup, à la folie est le genre de livre qu’on aimerait oublier pour pouvoir le relire, encore et encore.

La série Un jour sur Netflix

Autant l’avouer tout de suite : on était très (très) inquiets à l’annonce de cette série Netflix. Il faut dire que la première adaptation du best-seller de David Nicholls, portée par Anne Hathaway et Jim Sturgess, nous avait profondément marqués. Treize ans après sa sortie dans les salles obscures, le géant du streaming a donc fait le pari risqué de s’emparer de cette dramédie romantique – et le résultat est aussi étonnant que réussi.

La minisérie raconte, un jour par an, l’évolution de la relation entre Emma Morley et Dexter Mayhew. Tout commence le 15 juillet 1988. Cette date marque le début d’une amitié mouvementée, lorsqu’ils se rencontrent à leur soirée de fin d’études. Chaque épisode capture les événements qui se déroulent le 15 juillet des années suivantes, de 1988 à 2007.

On suit et comprend les joies, les peines, les réussites et les échecs qui sont survenus dans la vie des héros durant l’année qui vient de s’écouler. Incarné par un duo d’acteurs très convaincant (Ambika Mod, révélée dans This is Going to Hurt et Leo Woodall, que l’on a vu dans White Lotus), Un jour est une petite pépite sérielle rafraîchissante qui parvient à retranscrire les évolutions d’une relation avec beaucoup de justesse et de réalisme.

Le livre Le métier d’écrire, correspondance (1940-1985) d’Italo Calvino

Italo Calvino (1923-1985) est indéniablement l’une des figures majeures de la littérature italienne du XXe siècle. Auteur de Baron Perché publié en 1957 et de Si par une nuit d’hiver un voyageur en 1979 ses correspondances sont publiées aux éditions Gallimard à l’occasion du centenaire de sa naissance. Ces lettres, plus de 300 au total, dressent le portrait d’un auteur engagé aussi bien sur la scène littéraire que politique et plantent un décor, celui de l’Italie au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Car si la littérature prend naturellement une place primordiale dans ses correspondances, la politique l’est tout autant. Calvino est résolument de gauche, adhérent au parti communiste, il partage et revendique à de nombreuses reprises dans ses lettres ses convictions politiques. Italo Calvino est un écrivain porté par l’histoire : « Je m’aperçois que c’est la pression de l’histoire qui m’a fait avancer, et qui m’a ensuite laissé là ».

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Ce que l’on retient de ses échanges avec ses proches qu’ils soient de la famille, des amis, des collègues ou collaborateurs, c’est que Calvino est un homme habité par la littérature. Il y a le métier d’écrivain d’une part et celui d’éditeur de l’autre. Il travaille, en effet, plusieurs années au sein des éditions Einaudi, l’une des plus grandes maisons d’édition italienne du siècle dernier. Par ses lettres, il corrige, relit, analyse des textes, écrit des revues et essais en tous genre.

Si toutefois les lecteurs et lectrices s’attendent à découvrir les secrets de fabrication d’un roman, Calvino ne s’étend pas sur le sujet et semble être en rupture avec cette idée que l’écrivain ne peut être prolifique qu’en étant isolé de tout : « J’écris au bureau, soumis au rythme fébrile de la production industrielle qui gouverne et modèle jusqu’à nos pensées. […] Mais de surcroît, et surtout, par conviction morale, parce que je crois que c’est la bonne méthode pour communiquer et pour connaitre, préférable à toute expansion incontrôlable et trompeuse. » Des correspondances à découvrir chez Gallimard dans la collection Du Monde Entier.

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