Le projet d’adapter la création de Neil Gaiman en long métrage prend de l’épaisseur, avec une recrue qui lui apporte de la crédibilité.
En 1987, Violent Cases était l’une des toutes premières tentatives dans le genre du roman graphique de Neil Gaiman, en compagnie de Dave McKean. Aujourd’hui consacré par les adaptations issues de son imaginaire foisonnant, entre Lucifer, American Gods ou l’incontournable The Sandman, Gaiman a toujours été motivé par l’exploration de mondes à la croisée des chemins entre réalité et surnaturel, conscient et inconscient. Ayant bénéficié très tôt d’une reconnaissance dans son art, il est désormais un peu plus encore sous le feu des projecteurs. D’abord grâce à la réussite insolente des adaptations dont ses créations font l’objet, mais aussi par sa présence infatigable sur les réseaux sociaux, éclairant les ignorants de son savoir sans limites, comme récemment sur Tolkien à propos des critiques des Anneaux de Pouvoir.
Trauma et traumas
Plus intimiste que les créations suivantes de l’auteur, Violent Cases se base sur une anecdote romancée de l’enfance de Neil Gaiman. Un enfant de Portsmouth est emmené par son père pour consulter un ostéopathe. Le praticien ayant été autrefois un employé du gangster Al Capone, il se met à confier des récits de cette époque trouble à son jeune patient. Le narrateur du roman graphique, au trait torturé, peine parfois à se remémorer le rapport à son père, la véracité des propos du thérapeute, mettant en exergue la complexité des souvenirs et l’influence des traumatismes sur l’enfance et ce qu’elle nous transmet. Cette complexité est parfaitement retranscrite à travers l’aspect graphique.
« King » de la promo
C’est le magazine Variety qui nous apprend que l’acteur oscarisé pour son rôle de Gandhi, Ben Kingsley, tiendra le rôle clé de l’ostéopathe dans cette adaptation ambitieuse. Au script, on retrouvera Mike Carey, déjà à l’œuvre sur Lucifer, et c’est Colm McCarthy (Black Mirror, Peaky Blinders) qui réalisera ce long métrage. Ben Kingsley dispose d’une filmographie aussi longue qu’hétéroclite, de La Liste de Schindler à Iron Man, ce qui ne l’a pourtant pas empêché de déclarer un très vif enthousiasme quant à ce nouveau projet : « Violent Cases traite du pouvoir et de l’importance de la narration, comment nous gérons les ombres générées par la figure paternelle dans nos vies et, par-dessus tout, du droit fondamental à l’écoute de notre enfant intérieur ». Comment imaginer meilleure publicité pour lancer le projet ?