
TF1 diffuse ce dimanche 9 février Love and Thunder, dernier chapitre des aventures du dieu du tonnerre. Sorti en 2022, ce quatrième opus signé Taika Waititi voulait mêler grand spectacle et comédie débridée… au risque de diviser la critique.
Il semblerait que la retraite ne sied pas au dieu du tonnerre. Après avoir sauvé l’univers dans Avengers: Endgame, Thor tente de donner un sens à son existence en enchaînant les missions avec les Gardiens de la Galaxie. Sorti en juillet 2022, ce quatrième volet avec Chris Hemsworth reprend la recette qui a fait le succès de l’opus précédent, Thor: Ragnarok : un mélange d’action et d’humour décomplexé. Mais là où ce dernier trouvait un relatif équilibre, Love and Thunder a surtout laissé un goût amer aux fans comme aux critiques.
Un retour attendu, mais mal exploité
Après les événements d’Endgame, Thor erre sans but, multipliant les missions aux côtés des Gardiens de la Galaxie. Sa retraite spirituelle prend fin avec l’apparition de Gorr, le Boucher des Dieux, bien décidé à exterminer toutes les divinités. Armé de la Nécrolame, cet antagoniste menaçant pousse le dieu du tonnerre à reformer une équipe : Valkyrie, souveraine de New Asgard, son fidèle Korg et Jane Foster.

Absente du MCU depuis Le monde des ténèbres, Natalie Portman signe donc un retour en grande pompe. Atteinte d’un cancer, Jane voit son destin bouleversé lorsqu’elle s’empare de Mjolnir, devenant The Mighty Thor. Un rôle fort, censé injecter une intensité dramatique au film, mais trop vite dilué dans un tourbillon de gags et de situations absurdes. Face à elle, Chris Hemsworth cabotine, Christian Bale impressionne, mais manque de présence, et Love and Thunder semble osciller entre comédie potache et drame avorté, incapable de choisir son camp.
Une réception critique sans appel
Dès sa sortie, le long-métrage a divisé. Avec deux étoiles sur cinq, Télérama évoque une « joyeuse nigauderie estampillée Marvel », mais dont le ton, « à la limite du n’importe quoi », finit par lasser. Le magazine pointe un récit éclaté où cohabitent sans logique « des idées drôles (un couple de chèvres géantes, l’apparition fugace de Matt Damon et Melissa McCarthy), des blagues nulles, les Gardiens de la Galaxie au complet, des enfants prisonniers, des ombres tueuses, des moments d’émotion, et même Zeus ».

Même impression du côté du Monde, qui voit dans ce quatrième volet une régression totale, où « les dieux sont devenus des pantins », prisonniers d’un humour de « cour de récréation ». Un constat partagé par Écran Large, qui parle d’un film « déconnecté de toute dramaturgie », où chaque idée intéressante est immédiatement évacuée au profit d’un gag. La scène d’attaque sur New Asgard, qui aurait pu être un moment fort, est ainsi « expédiée en moins de dix secondes ».
Quelques visuels marquants
Quelques critiques se montrent plus indulgentes. The Guardian évoque un divertissement efficace, porté par un Chris Hemsworth toujours impeccable, tout en reconnaissant que le film repose sur un « mode comédie devenu un réflexe » chez Marvel, sans surprise ni prise de risque. Même constat chez Écran Large, qui concède que le film se réveille en deuxième moitié, lorsque Taika Waititi « retrouve un peu d’inspiration » et que l’image « s’énerve soudain », offrant quelques séquences visuellement plus marquantes.
Mais ces sursauts d’énergie ne suffisent pas à masquer un déséquilibre flagrant. Entre une intrigue trop légère, un humour omniprésent et des personnages sous-exploités, Love and Thunder reste une déception. « Ni drôle ni épique », tranche Le Monde, tandis qu’Écran Large parle d’une « démission filmique de chaque instant ».