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Redécouvrir New York à travers l’oeuvre photographique d’Evelyn Hofer

05 août 2022
Par Félix Tardieu
©Evelyn Hofer, 42nd Street 1, 1964. Courtoisie de la Galerie m, Bochum, Allemagne.
©Evelyn Hofer, 42nd Street 1, 1964. Courtoisie de la Galerie m, Bochum, Allemagne.

Une cinquantaine de clichés signés Evelyn Hofer (1922-2009), photographe germano-américaine contemporaine de William Klein et Robert Frank, qui s’est installée à New York au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, sont en ce moment exposés au centre d’art GwinZegal de Guingamp, dans les Côtes-d’Armor. C’est la première monographie consacrée à la photographe, encore relativement méconnue en France. 

Jusqu’au 16 octobre prochain, le centre d’art GwinZegal, situé dans l’ancienne prison de Guingamp (Côtes-d’Armor), invite le public à redécouvrir l’oeuvre – injustement – méconnue d’Evelyn Hofer, photographe née en Allemagne en 1922, dont la famille a fui en Espagne pour échapper à la montée du nazisme dans les années 1930, avant de gagner finalement le Mexique une fois Franco arrivé au pouvoir. Celle qu’Hilton Kramer, critique au New York Times, aimait à décrire dans les années 1970 comme « la plus célèbre des photographes inconnus aux États-Unis » est aujourd’hui mise à l’honneur dans sa première exposition française, co-produite avec le Centre photographique Rouen Normandie (qui a dans un premier temps accueilli l’exposition), logiquement centrée autour de son travail photographique à New York, sa ville d’adoption.

© Evelyn Hofer, Policeman, 59th St., New York, 1964. Courtoisie Galerie m, Bochum, Allemagne.

Une photographe en avance sur son temps 

Arrivée dans la Big Apple en 1946, Evelyn Hofer s’est notamment illustrée dans le Harper’s Bazaar, a côtoyé Alexey Brodovitch, directeur artistique du magazine, mais également Richard Lindner, Saul Steinberg, Mary McCarthy. À la différence de ses illustres contemporains tels que William Klein ou le célèbre photographe d’origine suisse Robert Frank, Evelyn Hofer ne pratique pas la photographie à la volée, qui semble pourtant être propice aux mouvements incessants de la ville ; au contraire, Evelyn Hofer travaille à la chambre photographique, impliquant ainsi un matériel plus lourd et un temps de pose plus long. Ses portraits de la ville et de ses habitants, empreints d’un classicisme pictural à rebours de son temps, sont ainsi saisissants, car contrastant avec le rythme et la vitesse effrénée d’une ville moderne. 

© Evelyn Hofer, Riker’s, New York, 1953 Courtoisie Galerie m, Bochum, Allemagne.

En avance sur son époque, la photographe germano-américaine s’est notamment essayée à la photographie en couleur, encore mal considérée à l’époque, avant d’être éclipsée par les pionniers du genre, William Eggleston ou encore Stephen Shore. L’exposition ressaisit donc, en une cinquantaine de tirages en noir et blanc et en couleur, l’évolution de ses travaux à New York des années 1950 aux années 1970 qui furent aussi bien présentés dans le New York Times que Vogue ou le magazine Life. Des livres illustrés, des magazines ainsi qu’un court-métrage de William Klein (Broadway by night, 1958) finissent de brosser le portrait de ce New York qu’Evelyn Hofer n’a cessé d’arpenter. 

Infos pratiques
New York, jusqu’au 16 octobre 2022 – Centre d’art GwinZegal, Guingamp (Côtes-d’Armor). Du mercredi au dimanche de 14h à 18h30. Entrée libre.

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Article rédigé par
Félix Tardieu
Félix Tardieu
Journaliste