
Après un demi-siècle d’existence, le Centre Pompidou s’apprête à fermer ses portes pour une rénovation de grande envergure. Avant cinq années de travaux, le musée offre un ultime week-end en accès libre, l’occasion pour le public de redécouvrir ses chefs-d’œuvre.
Clap de fin pour le Centre Pompidou. À partir du lundi 10 mars, le musée d’art moderne le plus visité de France ferme ses portes pour une rénovation d’ampleur, qui le rendra inaccessible au public jusqu’en 2030. Mais avant ce grand chantier, le lieu offre une ultime célébration : trois jours d’accès gratuit à ses collections, ponctués d’événements festifs et de rencontres avec des artistes. Un dernier hommage avant que ses chefs-d’œuvre ne soient dispersés aux quatre coins du monde.
Un week-end gratuit pour dire adieu à Beaubourg
Dès le vendredi 7 mars à 18 heures et jusqu’au lundi 10 mars à 21 heures, le Centre Pompidou ouvre gratuitement ses portes pour un « Musée en fête ». Concerts, performances, DJ sets et visites guidées rythmeront ces adieux.
« Le départ des œuvres ne pouvait s’envisager sans un programme de festivités », souligne le musée dans un communiqué. Le dernier soir, une performance chorégraphique dirigée par Alban Richard viendra clôturer l’événement, avant que les galeries ne se vident définitivement.
Une fermeture nécessaire
Inauguré en 1977, le Centre Pompidou, conçu par Renzo Piano et Richard Rogers, souffre de l’usure du temps. Le bâtiment emblématique, aux structures tubulaires colorées, nécessite un désamiantage intégral, une remise aux normes de sécurité et une meilleure accessibilité pour les personnes à mobilité réduite.
La modernisation concernera également la consommation énergétique du site. Ce chantier colossal, débutant en 2026, s’étendra sur cinq ans, avec une réouverture prévue en 2030.
Œuvres en exil : où les voir durant la fermeture ?
Si Beaubourg ferme, ses trésors ne disparaissent pas. Une partie des collections va voyager dans d’autres institutions. Certaines œuvres majeures seront exposées au Grand Palais rénové, tandis que d’autres prendront la direction du Centre Pompidou-Metz, de la Monnaie de Paris ou encore de musées à l’international, notamment à Shanghai, Bruxelles ou New York.
Le déménagement, d’une ampleur inédite, mobilise des équipes entières. Parmi les pièces les plus complexes à déplacer, l’Aquarium d’Anselm Kiefer nécessitera la dépose de baies vitrées pour être évacué. Quant au Jardin d’hiver de Dubuffet, construit sur place, il devra être démonté. D’autres œuvres, comme le Container Zéro de Jean-Pierre Raynaud, resteront et seront protégées durant les travaux.
Un monument qui laisse un vide
Avec près de quatre millions de visiteurs annuels, le Centre Pompidou s’est imposé comme une référence mondiale de l’art moderne et contemporain. Frida Kahlo, Salvador Dalí, Matisse, Bacon, Kandinsky, Chagall… sa collection, équivalente à celle du MoMA à New York, a marqué des générations de visiteurs.
Si la fermeture de Beaubourg marque une pause dans la vie culturelle parisienne, elle annonce aussi une renaissance. À son retour, en 2030, le musée s’offrira une nouvelle jeunesse, prêt à écrire un nouveau chapitre de son histoire.