Depuis ce vendredi 14 février, la Philarmonie de Paris présente sa nouvelle exposition musicale placée sous le signe du disco. À cette occasion, L’Éclaireur était invité sur la piste de danse afin de découvrir cette nouvelle exhibition aussi pop que politique.
Difficile de ne pas taper du pied ou de secouer la tête dès qu’on pénètre dans l’espace dédié à la nouvelle exposition de la Philarmonie sur le disco. Dès ce 14 février, le temple de la musique parisienne propose, en effet, de découvrir sa nouvelle exhibition baptisée I’m Coming Out. Véritable plongée dans les années 1970, cette dernière propose de revenir sur les origines, la consécration ainsi que l’héritage d’un genre associé à la fois à l’hédonisme, mais aussi à l’émancipation sociale des minorités.
Comme une invitation sur la piste de danse, Disco, I’m Coming Out retrace à travers une ambiance électrique l’histoire d’une musique bien plus complexe qu’il n’y paraît. Derrière les strass et paillettes des costumes, le disco est avant tout le symbole d’une époque, mais aussi un marqueur contestataire sur lequel l’exposition a voulu insister grâce à une scénographie pop et fluide bien qu’habilement pensée en « quatre parties inspirées des chansons et paroles des plus grands tubes disco », rappelle Jean-Yves Leloup, commissaire de l’exposition.
Derrière les paillettes
Grandement documentée, elle est aussi pluriculturelle. Ainsi, les photographies de Tina Paul et de Prisca Lobjoy capturant l’euphorie des soirées disco côtoient les portraits pop art d’Andy Warhol. Les encarts lumineux et animations fluorescentes sont exposés au même titre que plusieurs costumes flamboyants tandis que plusieurs reliques et supports vidéos permettent de mesurer l’influence pérenne de ce mouvement populaire.
Présentée « comme la première exposition d’envergure consacrée au genre » par Marion Challier, commissaire-associée, I’m Coming Out offre une exhibition non seulement ludique, mais aussi historique en revenant notamment sur le lien entre le combat des droits civiques aux États-Unis et l’émergence du genre. Celle-ci fait notamment suite aux émeutes de Stonewall, point central de l’exposition permettant de souligner l’aspect politique et militant du disco. Ce choix scénographique et historique, indéfectible de la cause LGBTQIA+ ou féministe, résonne par ailleurs avec l’actualité. Un point soulevé par le troisième commissaire de l’exposition, Patrick Thévenin, qui a travaillé en tant que conseiller sur l’exposition et qui soulignait durant la conférence de presse l’importance de cette exposition en 2025, à la suite de l’arrivée de Donald Trump au pouvoir.
Le disco comme refuge et réinvention de soi : voici les valeurs portées par I’m Coming Out dont l’ouverture au public ce 14 février correspond jour pour jour à la première soirée disco en 1970 dans un loft qui deviendra plus tard un haut lieu de la culture underground. Pourtant, aujourd’hui, le disco est loin d’être un genre à part. Son influence sur l’histoire, la pop culture, mais aussi la musique contemporaine et plus particulièrement sur la house a obligé le genre à se démocratiser et à devenir un véritable mouvement pionnier « qui a su dépasser son aspect clownesque », comme le pointait Dimitri from Paris.
Le DJ parisien, considéré comme l’un des instigateurs de la house en France, a d’ailleurs voulu rendre hommage aux origines afro-américaines du disco, en orchestrant la playlist autour des hymnes les plus emblématiques du genre. Ainsi, pendant plus d’une heure, les visiteurs de l’exposition pourront non seulement découvrir une scénographie impressionnante, avec en son centre une piste de danse qui n’aura de cesse de nous appeler – difficile de résister lorsque résonne Night Fever des Bee Gees pendant notre visite – mais aussi écouter en pleine immersion les plus grands hits de cette époque.
Après une exposition réussie autour du métal, I’m Coming Out convoque ainsi nos sens, mais aussi notre sensibilité. Tour à tour enivrante, saisissante, mais aussi profonde et militante, cette nouvelle exposition musicale de la Philarmonie retrace avec ferveur et beauté l’histoire d’un genre imprégné de la lutte et de la fête, dont les vestiges résonnent encore aujourd’hui. Nul doute que grâce à ce large panorama, la fièvre disco devrait s’emparer de la Philarmonie à compter de ce 14 février et convaincre de nombreux visiteurs de se joindre à la danse, jusqu’au 17 août 2025.
Disco, I’m Coming Out à la Philarmonie de Paris, du 14 février au 17 août 2025. Billetterie par ici.
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