Après avoir œuvré considérablement chez DC Comics, Marvel et sur l’univers de Judge Dredd, le scénariste est décédé le 20 juillet.
En mai dernier, les fans de comics, qu’ils préfèrent l’univers Marvel ou DC, se rassemblaient comme rarement pour dire adieu à George Pérez, dessinateur de renom. Une disparition qui avait poussé les deux grands éditeurs à réagir, avec des messages rendant hommage à celui qui a notamment réinventé la mythologie DC. Aujourd’hui, c’est une nouvelle disparition de taille qui frappe le monde des comics.Après George Pérez, Neal Adams ou après Tim Sale, c’est le scénariste écossais Alan Grant qui vient de s’éteindre, à l’âge de soixante-treize ans.
Membre de « l’invasion britannique » dans le monde du comics dans les années 80
C’est via les réseaux sociaux que sa femme, Susan Grant, a annoncé la mort de celui qui aura passé quarante-cinq ans dans l’art séquentiel. Né à Bristol en 1949, le futur scénariste découvre le monde de l’édition en 1967, lorsqu’il obtient un emploi dans les murs de la compagnie britannique D.C. Thompson, un groupe de presse basé à Londres. Grant y fait alors la connaissance de John Wagner, qui sera le début d’une solide amitié. Il finit par déménager pour s’installer en Ecosse, et travailler sur différentes revues du groupe IPC, la société où naîtra, quelques années plus tard, la revue 2000 AD. Suite à ces premières expériences, Alan Grant est contacté par Wagner pour participer à la production de l’immense magazine britannique.
Le duo deviendra vite deviendra vite capital pour le succès de la revue, notamment sur Judge Dredd, où leur run en commun sera longtemps considéré comme le plus important de la carrière du flic futuriste. Très vite populaire, l’univers de Judge Dredd permet alors d’attirer de prometteurs dessinateurs, à commencer par Brian Bolland, mais également Steve Dillon, Ian Gibson ou encore Barry Kitson. En parallèle, Grant a également l’opportunité de travailler sur d’autres propriétés du catalogue 2000AD, tels que Robo-Hunter, mais aussi Stontium Dog et Future Shocks. Grant faisait par ailleurs partie de la soi-disant invasion britannique de la bande dessinée américaine dans les années 1980, qui a amené avec elle des créateurs tels qu’Alan Moore (qui donne désormais des cours à la BBC), Neil Gaiman, Garth Ennis, Dave Gibbons ou encore Grant Morrison.
Une carrière emblématique dans l’univers de Batman
Mais s’il y a bien un héros de comics dont Alan Grant est indissociable, c’est assurément Batman, qui combat le crime également via manga. C’est en 1988 que le scénariste prend les commandes de Detective Comics, se familiarisant alors avec la mythologie du Chevalier Noir. S’il ne reste en poste que pendant quatre ans, il a toutefois le temps d’œuvre sur une vingtaine de numéros du titre principal Batman. On retient notamment son énorme run sur Shadow of the Bat, qui s’étendra sur cinq ans et près de quatre-vingt numéros. Tout au long de son aventure à Gotham City, Alan Grant ne cessera d’étoffer la mythologie de Batman, en inventant notamment les personnages d’Anarky, Victor Zsasz et Jeremiah Arkham.
Surtout, il œuvrera aussi sur différentes rencontres entre la chauve-souris et des personnages issus de catalogues concurrents, comme le prouvent Batman vs : Judgment in Gotham en 1991 ou Batman/Daredevil : King of New York en 1999. Capital pour l’univers DC, Alan Grant s’est aussi attaqué au personnage de Lobo, aux côtés de Simon Bisley. Tout comme George Pérez et bien d’autres, le scénariste s’est aussi tournée vers Marvel, en travaillant sur divers titres tels que L’Incroyable Hulk, Silver Surfer ou Nick Fury, Agent of SHIELD. Alan Grant avait par ailleurs reçu un Inkpot Award au Comic-Con International de San Diego de 1992, pour célébrer l’ensemble de son travail ainsi qu’une carrière remarquable dans la bande dessinée et la pop culture.
