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Test de Flashback – 25th Anniversary : Les vertus de l’original

22 juin 2018
Par Valérie Précigout (Romendil)
Test de Flashback – 25th Anniversary : Les vertus de l'original

En résumé

Étape incontournable du pèlerinage vidéoludique, Flashback ne commet pas l’impair de se rendre exagérément accessible à l’occasion de ce remaster anniversaire sur Switch. Même dans sa version modernisée, le titre conserve les clefs d’une expérience de jeu riche en émotions tout en se voulant légèrement plus permissive. Un bon équilibrage qui lui permet de cibler presque tous les publics sans rien perdre de son efficacité !

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Jouable aussi bien en version originale que modernisée
  • Le respect des fondamentaux de l’œuvre de 1992
  • Une fonction « rewind » bien utile mais limitée pour éviter les abus
  • Une poignée de filtres graphiques en option
  • Choix entre les sonorités 8 bits ou retravaillées
  • Des tutoriels consultables à tout moment
Les moins
  • La rigueur des contrôles
  • Certains sauts critiques peu intuitifs
  • Assez court lorsqu'on connaît déjà l'original

Notre test détaillé

Dans l’idée sans doute de réhabiliter l’image d’un titre culte que son remake de 2013 avait écornée, Microïds édite, à l’occasion des 25 ans de Flashback, un remaster exclusif à la Switch. Proposée aussi bien en version physique collector qu’en dématérialisé à moindres frais, cette édition spéciale conserve tous les attraits de l’original.
(Ce test a été réalisé sur Nintendo Switch.)

Dans un futur calé en 2142, Flashback relate le périple d’un scientifique fugitif amnésique nommé Conrad B. Hart qui se retrouve projeté loin de sa planète, et mêlé à un complot interplanétaire. Par le biais de réminiscences fugaces, il va tenter de démêler les fils de son passé tout en essayant de survivre dans un environnement ouvertement hostile. Le titre original, imaginé dans les années 90 par Paul Cuisset et son équipe puisait, entre autres, ses racines S.F. dans une nouvelle de Philip K. Dick popularisée quelques années plus tôt par le succès du film Total Recall, dont on retrouve dans le jeu l’influence palpable.

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Masterpiece

Devant au moins autant à Another World qu’au tout premier Prince of Persia, ce jeu d’aventure-action futuriste misait sur une progression labyrinthique très axée plate-forme de laquelle se dégageait un sentiment d’errance permanent. Ayant marqué toute une génération de joueurs par sa réalisation singulière, sa dimension cinématographique et ses animations en avance sur leur temps, Flashback fait définitivement partie du patrimoine vidéoludique et compte parmi ces titres majeurs qu’il convient de préserver et de faire redécouvrir à ceux qui n’auraient pas encore eu la chance d’y jouer.

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Classique ou moderne ?

Dans cette optique, le remaster n’écarte aucune cible potentielle en pensant aussi bien aux nostalgiques du titre de 1992 (1993 pour la version française) qu’aux néophytes, proposant deux formules bien distinctes au lancement de la partie. La version classique se charge de restituer le jeu tel que nous avions pu le découvrir à l’époque, avec ses pixels et sonorités rétro. La version moderne se veut quant à elle très respectueuse de l’originale tout en apportant juste quelques éléments destinés à faciliter l’appréciation du soft par un public plus jeune. Cette dernière embarque par ailleurs une poignée de filtres graphiques que l’on peut activer ou désactiver à la volée, ainsi que des sons retravaillés. Les bruitages sont alors amplifiés pour renforcer l’étrangeté d’une ambiance sonore souvent dominée par les silences et les tirs du héros qui se retrouve régulièrement aux prises avec des entités extraterrestres.

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Sablier du temps

Afin d’alléger le degré d’exigence du titre sans pour autant altérer outre mesure l’expérience originale, les responsables de ce remaster ont trouvé dans la fonction « rewind » (rembobinage) le meilleur moyen d’inciter le joueur à persévérer en dépit des difficultés qui l’attendent. À chaque fois que la mort vient nous faucher, il est désormais possible de rembobiner les dernières secondes écoulées afin de reprendre juste avant l’instant critique, sans obligation de recommencer au dernier point de sauvegarde (souvent très éloigné). Très utile, pour ne pas dire salvatrice, cette fonction « rewind » comporte néanmoins une restriction majeure dans le sens où elle est limitée à quelques secondes seulement et n’est pas accessible à tout moment de la partie. Le fait de devoir attendre la mort pour pouvoir y recourir empêche ainsi d’abuser du « rewind » en l’invoquant à chaque petite maladresse dans le but d’optimiser son run. C’est donc plutôt une bonne chose, même si les moins courageux risquent de trouver l’expérience encore un peu trop rebutante, compte tenu du challenge résolument old school qui rythme l’ensemble de l’aventure.

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Vers l’authenticité

Pour rester accessible à ce public-là, le remaster n’oublie pas de conserver ses trois degrés de difficulté, chacun ayant un impact significatif sur la dangerosité des niveaux, le nombre d’ennemis présents à l’écran, mais aussi la durée maximale autorisée du « rewind ». Il faut en effet garder à l’esprit que, même dans les conditions modernes, Flashback reste un titre au gameplay relativement archaïque, dont les contrôles demandent un temps d’adaptation non négligeable pour qui n’aurait pas touché à l’original. La prise en main se montre assez peu intuitive et la progression comporte des séquences de saut millimétrées qui laissent parfois perplexe, le temps d’assimiler les mouvements dits « automatiques » et les manœuvres les plus délicates. Pour cette raison, le titre embarque également une série de tutoriels consultables à tout moment via le sous-menu, là où le soft original nous propulsait sans aucune aide dans les méandres déroutants du système de jeu.

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Malgré cela, Flashback conserve bel et bien sa tension première, notamment durant les séquences d’action où l’improvisation est à proscrire. La résolution des conflits ne relève en effet jamais du hasard, mais exige une connaissance préalable du positionnement des ennemis, d’où un aspect « par cœur » qui pourra peut-être déplaire aux moins patients. C’est en tout cas grâce à cette fidélité appréciable que cette édition anniversaire devrait trouver son public, effaçant le souvenir d’un remake HD largement boudé par les puristes.

Conclusion

Étape incontournable du pèlerinage vidéoludique, Flashback ne commet pas l’impair de se rendre exagérément accessible à l’occasion de ce remaster anniversaire sur Switch. Même dans sa version modernisée, le titre conserve les clefs d’une expérience de jeu riche en émotions tout en se voulant légèrement plus permissive. Un bon équilibrage qui lui permet de cibler presque tous les publics sans rien perdre de son efficacité !

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