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Assassin’s Creed Odyssey : Le Sort de l’Atlantide, une trilogie de DLC épisodiques mémorable

03 août 2019
Par Valérie Précigout (Romendil)

Avec la conclusion de son dernier arc narratif, Le Jugement de l’Atlantide, la nouvelle trilogie d’extensions pour Assassin’s Creed Odyssey arrive à son terme. Une trentaine d’heures de jeu inoubliable au cœur des mythes et légendes dans ce qui constitue sans doute le meilleur DLC de la série.

Assassin's Creed Odyssey

© Ubisoft

Avant de commencer votre lecture, nous vous conseillons de museler d’emblée cette petite voix qui vous déconseille peut-être déjà de replonger pour une durée déraisonnable dans l’univers foisonnant d’Assassin’s Creed Odyssey. Car à moins d’être parfaitement à jour sur la dernière trilogie de DLC, l’enchaînement des trois arcs narratifs du Sort de l’Atlantide devrait vous happer durant une bonne trentaine d’heures de jeu dans les méandres de son histoire. Qui s’en plaindra ?

Assassin's Creed Odyssey

© Capture d’écran / Ubisoft

Des pré-requis

Même si la logique veut qu’il s’adresse aux joueurs ayant déjà bouclé l’odyssée principale, Le Sort de l’Atlantide reste accessible à tout le monde. Un raccourci a en effet été implémenté pour promouvoir les plus distraits au niveau 52 afin qu’ils puissent relever le défi de l’Héritière des Souvenirs située dans les contrées grecques. Une condition indispensable au déverrouillage des quêtes de l’Atlantide incluses dans la dernière trilogie de DLC. À l’inverse des joueurs qui s’y lanceront dans le prolongement direct de leur partie, leurs compétences seront prédéfinies, mais l’inventaire et les ressources offertes par défaut la procurera une remise à niveau suffisante pour leur éviter de partir avec un handicap. En contrepartie, l’acquisition des succès/trophées sera proscrite et la progression ne sera pas reportée sur la sauvegarde déjà existante.

Assassin's Creed Odyssey

© Capture d’écran / Ubisoft

Les simulations d’Alethea

D’aucuns avaient pointé du doigt la réticence d’Assassin’s Creed Odyssey à s’affranchir du monde réel alors même que son histoire était ancrée dans le berceau des légendes grecques. Le Sort de l’Atlantide se charge précisément de remédier à cela en nous forçant à quitter la Grèce pour arpenter des territoires directement issus de la mythologie. Par l’intermédiaire d’Alethea, une Isu favorable aux humains, notre héros (Alexios ou Kassandra selon notre choix de départ) se voit ainsi transporté dans une simulation recréant trois environnements mythiques : l’Élysée de Perséphone, les enfers d’Hadès et l’Atlantide de Poséidon. En parallèle à ce qu’il se passe dans le monde réel, il s’agit surtout d’une mise à l’épreuve visant à renforcer le lien entre Layla Hassan, l’héritière du bâton d’Hermès Trismégiste, et cet artefact légendaire.

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Les champs de l’Élysée

Si chacune des trois extensions qui constituent la trilogie de l’Atlantide nous mène vers des contrées inconnues, le retour vers la Grèce reste autorisé à n’importe quel moment par l’intermédiaire des portails dimensionnels. Après avoir réuni les symboles destinés à l’héritière des souvenirs via une quête spéciale des contes perdus de la Grèce, les mystères de l’Atlantide se prolongent tout d’abord à travers le domaine grandiose des Champs Élysées, rattachant encore un peu plus le jeu à ses racines mythologiques. On se sent véritablement tout petit face aux résidents divins de ce paradis faussement idyllique. Une image de façade tant les tensions palpables y sont explosives, y compris entre les Isus eux-mêmes. Perséphone, Hermès, Hécate et Adonis seront les principaux acteurs de la tragédie qui s’annonce, tandis que les choix auxquels sera confronté Alexios/Kassandra déboucheront parfois sur des dilemmes très intéressants.

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Si la plupart des nouveautés de gameplay introduites dans ce premier arc se verront conservées dans les deux DLC suivants, d’autres restent propres aux champs de l’Élysée. Couvert de fleurs resplendissantes et d’autels érigés en hommage à celle que l’on appelle « la jeune fille de marbre », ce paradis factice ne fait en réalité que traduire l’hégémonie de Perséphone sur ce territoire qu’elle dirige d’une main de fer. Au-delà des quêtes qui nous sont confiées, notre rôle est donc d’abord de réduire la mainmise de Perséphone sur  l’Élysée, et les moyens pour y parvenir s’avèrent multiples.

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© Capture d’écran / Ubisoft

On peut ainsi commencer par détruire méthodiquement chacune des statues de marbre à son effigie en prenant garde aux colosses qui veillent sur ces dernières. Redoutables lorsqu’ils sont activés, ces gardiens incitent à la prudence dans la mesure où ils ne sont réellement vulnérables qu’aux assassinats furtifs. Omniprésents dans ce premier DLC, ces colosses de pierre se font plus discrets dans les suivants, mais la crainte de voir s’éveiller ces ennemis farouches au milieu des statues endormies qui se fondent dans le décor reste l’une des trouvailles les plus pertinentes du Sort de l’Atlantide.

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L’Élysée partage également avec la troisième extension une certaine verticalité qui justifie la présence de nouveaux mécanismes, « les ailes d’Hermès », permettant de se téléporter vers les hauteurs. C’est souvent le moyen le plus rapide d’accéder aux bastions les mieux gardés où se cachent les observatrices de Perséphone qui sont à la fois les yeux et les oreilles de la reine. Elles incarnent en quelque sorte l’équivalent des dirigeants des différentes régions de la Grèce et les éliminer reste un bon moyen de contrer Perséphone tout en libérant les soldats tombés sous son emprise. La démarche est la même que lorsqu’on recrutait des membres d’équipage, le bâton permettant la délivrance psychique des soldats une fois ceux-ci assommés. Quelques tirs de flèches dans les torches d’Hypnos achèveront de soustraire l’Élysée du contrôle de Perséphone, même si l’aptitude des soldats Isu à drainer notre adrénaline constitue un handicap certain dans ces contrées éblouissantes.

 

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Le tourment d’Hadès

L’ancrage mythologique plus prononcé n’est pas la seule note d’intention des trois arcs du Sort de l’Atlantide qui s’évertue aussi à offrir un dépaysement total à chaque nouvelle map explorée. Le passage de la Grèce à l’Élysée s’avère ainsi au moins aussi brutal que celui qui nous conduit ensuite du paradis à l’enfer d’Hadès, puis de ce dernier à l’Atlantide de Poséidon. En tant que deuxième arc narratif, Le Tourment d’Hadès délaisse toutefois la verticalité au profit de vastes étendues désolées dominées par la mort et la désespérance.

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On raconte d’ailleurs que les prisonniers du Tartare y emprunteraient des failles pour s’évader via un plan d’existence différent du nôtre. Et c’est justement ces passages que doit suivre Alexios/Kassandra pour les rattraper. Le fait de localiser ces failles constitue en effet le seul moyen de sceller définitivement celles-ci à condition d’éradiquer la totalité des âmes perdues qui s’y trouvent, sachant qu’elles seraient évidemment invulnérables depuis l’autre plan de réalité. La principale contrainte réside dans le fait que notre jauge de vie se trouve réduite de moitié lorsqu’on arpente ces failles, ceci afin de traduire la faiblesse des mortels qui osent pénétrer vivants dans les enfers.

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Le territoire d’Hadès est également le terrain de chasse des Déchus, équivalent des mercenaires qu’il convient de traquer et de défier pour espérer reconstituer la seule armure permettant de franchir les voiles du Tartare. Certains de ces guerriers déchus – et pas des moindres (Achille, Persée, Héraclès et Agamemnon) – peuvent même être recrutés comme nouveaux gardiens d’Hadès suite à la mise à mort impromptue de Cerbère. Aussi dangereuse soit-elle, cette alliance temporaire avec le seigneur des enfers reste le seul moyen de quitter ces lieux où des orbes viennent régulièrement ponctionner notre adrénaline pour nous fragiliser.

 

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Le jugement de l’Atlantide

Le troisième et dernier segment de l’extension du Sort de l’Atlantide nous promeut bras droit de Poséidon dans une cité vouée à l’engloutissement. En tant que dikaste et seul juge des faits dont nous sommes le témoin, nous voilà à la tête de nouvelles responsabilités qui impliquent une connaissance supérieure digne des dieux. C’est la raison pour laquelle la carte de l’Atlantide abrite quantité de stèles et autres caches de données qu’il convient d’analyser afin d’acquérir suffisamment de « savoir isu » pour franchir les paliers menant aux archives les plus survaillées. Selon Poséidon, ce savoir est une sorte de sixième sens qui ne peut être obtenu qu’en scannant un maximum d’éléments issus de la technologie Isu.

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À l’instar des deux premiers DLC, l’un des principaux objectifs d’évolution de notre avatar réside dans la recherche des trois visions permettant d’améliorer certaines aptitudes au-delà de l’échelon 3 grâce au bâton d’Hermès Trismégiste. Il s’agit bel et bien de compétences spécifiques que l’on peut choisir d’équiper ou non, mais qui confèrent un surcroît d’efficacité évident.

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Avec Le Jugement de l’Atlantide, nous baignons enfin littéralement au cœur du sujet de cette trilogie d’extensions, le palais de Poséidon servant de plaque centrale autour de laquelle gravitent des piliers qui surplombent les repaires des ptolémarques atlantes. Assainir ces forteresses reste un passage obligé pour qui veut mettre la main sur les précieuses pièces de l’armure de dikaste que détiennent les ptolémarques, le caractère compact des environnements s’avérant davantage propice à l’enchaînement de quêtes qu’à l’exploration pure.

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Reconstituer l’armure ira d’ailleurs de pair avec la fabrication d’une arme ultime de chasseur, de guerrier ou d’assassin dans la forge de l’Atlantide régie par Héphaïstos en personne. Une tâche qui impliquera la collecte de lingots d’adamantium, un métal précieux confiné dans les coffres les mieux gardés des archives de l’Atlantide.

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En vue d’offrir une conclusion digne de ce nom au Sort de l’Atlantide pour Assassin’s Creed Odyssey, les concepteurs ont tout particulièrement soigné la narration de manière à ce que les révélations se fassent dans le prolongement des indices dévoilés dans les deux premiers arcs. La tonalité se veut pessimiste et cette impression va crescendo à mesure que l’on approche du dénouement. Perséphone, dont le règne trop rigide semble condamné à l’échec, ne suscite que désordre et rébellion à l’Élysée. Ouvert au chaos et à la dévastation, Hadès a fait des enfers un tourment perpétuel. Quant au sort de l’Atlantide, même Poséidon ne paraît pas en mesure de lui permettre d’échapper aux manigances des Isus, ces Précurseurs issus de la Première Civilisation à l’origine des fragments d’Éden. Difficile en tout cas de cacher notre envie de savoir si, une fois confronté aux décisions clés, notre rôle de gardien du bâton nous poussera à abuser de sa puissance ou si nous saurons en limiter la force pour éviter un désastre encore plus grand que celui qui paraît inéluctable.

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