D’Annabelle à M3GAN en passant par l’indétrônable Chucky, les poupées maléfiques ont pris d’assaut le cinéma d’horreur. Mais alors, qui est à l’origine de cette hype cinématographique ? Zoom sur Robert, le terrifiant jouet qui a inspiré les films d’horreur.
Si on vous dit poupée maléfique, vous penserez immédiatement à Chucky. Mais connaissez-vous la poupée Robert ? Inspirée d’une histoire vraie, elle est à l’origine de l’une des histoires les plus glaçantes autour d’un jouet (soi-disant) possédé. On vous raconte tout.
Sa sombre légende prend place à la fin du 19e siècle. La famille Otto – dotée de serviteurs – congédia une jeune femme d’origine haïtienne soupçonnée de pratiquer la magie noire. Avant de partir, celle-ci offrit une poupée en tissu à Robert Eugène, le petit garçon des Otto.
Peu de temps après avoir reçu ce cadeau, les parents Otto surprenaient des conversations entre leur fils et Robert, affirmant entendre deux voix distinctes, dont l’une, grave et rauque, ne pouvant être celle du petit garçon. Le bambin devint ensuite étrange, voire violent, sacageant sa chambre, accusant sa poupée (le fameux « Robert did it »), hurlant en pleine nuit que celle-ci s’en prenait à lui, demandant même qu’on le nomme par son deuxième prénom Eugène ; Robert étant désormais celui de son jouet. En proie à ces phénomènes inexpliqués, les Otto décidèrent d’enfermer la poupée dans le grenier.
Des années plus tard, après le décès de ses parents, Eugène regagna la maison de son enfance, en compagnie de sa femme. Il dédia une pièce à sa poupée maléfique qui l’accompagna dans son quotidien jusqu’à sa mort. Depuis, Robert siège au Fort East Martello Museum de Key West, en Floride. Là-bas, il continue à terrifier les touristes, qui, s’ils veulent le photographier, doivent lui demander l’autorisation, sous peine de devenir la future victime du jouet hanté.
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De Robert à Chucky
Alors, comment cette poupée a donné naissance à un nouveau genre d’horreur ? Bien que son histoire soit retracée dans le long-métrage Robert (2015), c’est bien la saga Chucky qu’elle a inspirée avant tout.
En 1988, sortait en salles Jeu d’enfant, réalisé par Tom Holland et pensé par le scénariste Don Mancini. Ce dernier, à l’origine de cette franchise culte, affirme s’être inspiré de l’histoire captivante de Robert, et de l’esthétique des Cabbage Patch Kids – jouets en vogue dans les années 80 – pour façonner l’univers horrifique de Chucky.
Charles Ray, un tueur en série doté de connaissances en vaudou, est exécuté par la police dans un magasin de jouets. Réincarné dans une poupée offerte au jeune Andy (Alex Vincent), Charles, désormais Chucky, va tenter de s’emparer du corps du petit garçon. Véritable carton au box-office, le long-métrage engendrera pas moins de huit suites, la dernière étant prévue pour 2026.
Le succès de Jeu d’enfant cristallise le mythe de la poupée malfaisante, s’amusant du contraste entre l’innocence du jouet enfantin et le mal qui l’habite. La filiation entre Chucky et Robert témoigne d’une volonté du cinéma d’horreur de transformer des artéfacts possédés en sujets de divertissement. En jouant sur la peur et la fascination d’un monde invisible qui s’infiltrerait dans le nôtre, le genre des poupées hantées s’est peu à peu imposé au cinéma
L’avènement des poupées possédées
Certes, bien avant Jeu d’enfant, le cinéma avait déjà exploré le filon des poupées inquiétantes, notamment avec Au cœur de la nuit (1946), qui mettait en scène l’angoissant personnage d’Hugo. Néanmoins, après le phénomène Chucky, le cinéma d’horreur s’est d’autant plus emparé des jouets maudits. De Billy de Dead Silence (2007), à Annabelle (2014) en passant par la marionnette de Possum (2018), les poupées ne sont pas prêtes de nous laisser en paix.
Aujourd’hui, elles se réinventent jusqu’à devenir des menaces 2.0. Et parmi ces nouvelles poupées tueuses, on retrouve évidemment M3GAN, icône de la pop culture, prête à tout pour protéger la jeune Cady (Violet McGraw).
Le robot aux répliques féroces et aux chorés virales revient en salles ce 25 juin 2025 dans un second opus M3GAN 2.0. Elle s’opposera à Amelia, un robot militaire du même acabit qu’elle, déterminée à tuer les responsables de sa création. Un film d’horreur décalé bourré d’humour noir qui va peut-être nous réconcilier avec les poupées.
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