[Rentrée littéraire] Dans un texte aussi accessible qu’érudit, la philosophe Éliette Abécassis se propose de penser et de raconter la puissance de nos amours.
Éliette Abécassis est normalienne et agrégée de philosophie ; elle a déjà publié plusieurs romans – La Répudiée (Albin Michel, 2000), Un heureux évènement (Albin Michel, 2007), Une affaire conjugale (Albin Michel, 2010), Sépharade (Albin Michel, 2009) – et essais : Petite métaphysique du meurtre (Puf, 2003), L’Envie d’y croire (Albin Michel, 2019).
De l’âme sœur à Tinder s’ouvre sur le mythe raconté par Aristophane dans Le Banquet de Platon : les hommes et les femmes formaient originellement des êtres uniques et unis, comme des boules, mais furent séparés en deux par les dieux. Depuis, chacun cherche sa moitié, et n’accède au bonheur qu’une fois réuni avec elle. Ce mythe continue d’irriguer l’imaginaire amoureux occidental, dans lequel être amoureux revient à fusionner avec l’autre, pour se fondre en lui, pour ne former plus qu’un.
Pour Éliette Abécassis, l’évolution de nos sociétés et l’intrusion des technologies dans nos communications amoureuses rendent de plus en plus difficiles la réalisation de nos velléités conjugales. Dans De l’âme sœur à Tinder, elle explore ainsi les raisons pour lesquelles l’amour semble mis en difficulté par nos pratiques contemporaines, tout en transmettant les récits – presque les mythes – qui nous bercent, et qui continuent de faire exister, aussi bien en théorie qu’en pratique, ce sentiment qui nous échappe parfois. De la philosophie au cinéma en passant par la littérature et la pop culture, on croise ainsi des esprits aussi variés que ceux du philosophe Michel Foucault, de la chanteuse Angèle, ou du romancier Michel Houellebecq.
Car l’amour, c’est la bête noire de l’époque, ce qui lui résiste et lui répond, ce qui ne fait pas sens dans notre univers rationnel. L’amour ne fonctionne pas, ne se vend pas, ne s’achète pas, et ne se comprend pas.
Éliette AbécassisDe l’âme soeur à Tinder