
Simon Liberati a fait son retour en librairies avec Stanislas, récit d’apprentissage personnel dans lequel l’auteur se met à nu en racontant ses « douze années de bagne » dans le collège Stanislas.
Le prix Renaudot, Simon Liberati, est de retour en librairies avec Stanislas. Si après Performance (Grasset), dans lequel on suivait un auteur vieillissant se voyant proposer l’écriture d’une mini-série sur les Rolling Stone, le livre sacré en 2022 pointait également la relation scandaleuse entre ce septuagénaire en panne d’inspiration et sa belle-fille. Surtout, il était l’affirmation de l’alter-ego de Simon Liberati.
Aujourd’hui avec Stanislas, publié chez Grasset, l’auteur et journaliste français laisse derrière lui ce personnage fantasmé pour « retomber en enfance ». En effet, en choisissant de raconter ses 12 années passées sur les bancs de l’école privée Stanislas, l’écrivain offre une autobiographie à auteur d’enfant, un récit d’apprentissage dans lequel se bousculent des moments de douceurs passés aux côtés de ses parents, et des instants plus brutaux quand on découvre que le petit « Liboche » a été victime d’harcèlement scolaire.
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Quand je serai grand, je serai écrivain
Avec Stanislas, Simon Liberati offre un roman particulièrement personnel évoquant alors sa famille, ses professeurs, ses anciens camarades, mais aussi ses tortionnaires de recréations dans un exercice de style souvent pompeux mais pleinement immersif. En effet, si la lecture émaillée sans cesse de références littéraires semble trop souvent lourde — mettant à distance les lecteurs et lectrices — elle est aussi le reflet de la pensée de son auteur, perdu dans ses réminiscences et sa quête du passé.
Car outre les hommages abusifs aux plus grands auteurs et artistes de l’Histoire, Stanislas est non seulement l’introspection d’un sexagénaire sur sa jeunesse, mais aussi la naissance d’un écrivain. À travers ce parcours aussi beau qu’amer Simon Liberati établit son autoportrait littéraire. Il nous invite à travers un puzzle géant à comprendre ce qui l’a ému, nourri, et inspiré durant sa jeunesse ; finalement ce qui a fondé l’écrivain qu’il est aujourd’hui.
Entre autobiographie et récit d’apprentissage, Stanislas est un roman riche. Si l’exercice de style peut parfois être déstabilisant, il en ressort cependant une belle émotion, celle d’un fils qui évoque avec candeur ses parents, mais surtout celle d’un écrivain écorché vif par ses années lycée qui n’hésite pas à se mettre à nu, et à établir sa propre psychanalyse à travers l’écriture.