Orelsan revient sur le devant de la scène avec un film fantastique, Yoroï, dans lequel il tient le rôle titre aux côtés de Clara Choï. À l’occasion de la sortie en salle de ce nouveau projet, ce 29 octobre 2025, le duo s’est confié auprès de L’Éclaireur à propos des personnages, des thèmes abordés ou encore de la tournée à venir.
En attendant la sortie de son prochain album, La fuite en avant, Orelsan fait son grand retour ce mercredi 29 octobre 2025 avec un long-métrage fantastique surprenant : Yoroï. Dans cette fiction réalisée par David Tomaszewski, le chanteur incarne Aurélien, un artiste en plein burn-out qui décide de s’installer au Japon avec sa femme Nanako, incarnée par Clara Choï, enceinte de leur premier enfant. Si ce cadre dépaysant est propice à la sérénité, tout bascule lorsqu’Aurélien tombe sur une ancienne et mystérieuse armure. Cette découverte plonge le couple dans un univers surnaturel et dangereux peuplé de créatures mythiques japonaises, les yōkai.
Yoroï est une fiction adaptée pour les petits et les grands dans laquelle on passe par toutes les émotions. Les scènes de combat sont au cœur du film, tout comme la quête intérieure des protagonistes. Comme l’a expliqué Orelsan dans le communiqué de presse, les émotions qui traversent son personnage sont bel et bien de la fiction. Toutefois, lui et le réalisateur David Tomaszewski, avec qui l’artiste a coécrit le scénario, se sont inspiré de sa vie. À l’occasion de la sortie du film, nous avons pu en parler davantage avec Orelsan et Clara Choï.
Que souhaitez-vous transmettre au public à travers Yoroï ?
Orelsan : Ce qu’on voulait faire avec David Tomaszewski, c’était un film de divertissement. Une comédie d’action et d’aventure familiale que tu peux voir à partir de 10 ans jusqu’à n’importe quel âge. On voulait parler de comment accepter ses émotions et ses peurs, comment trouver des solutions au lieu de les fuir. Mais aussi du burn-out, de la santé mentale, de la façon de voir le monde, de la célébrité… Tout en faisant des scènes d’action divertissantes et un film fun.
À quel point vos personnages vous ressemblent-ils et qu’est-ce qui vous différencie ?
O. : On s’appelle tous les deux Aurélien. On est tous les deux chanteurs. [Rires] Pour moi, mon personnage reste de la fiction, dans le sens où on a poussé tous les curseurs. Je ne suis jamais parti vivre à l’étranger, je n’ai jamais fait ce burn-out et Clara n’est pas ma vraie femme ! [Rires] Ma famille dans le film ne ressemble pas à ça non plus. Par exemple, le père et la mère sont très collants et omniprésents pendant la grossesse. En vrai, ils ne sont pas du tout comme ça. Mais on a des points communs avec mon personnage, oui. Ma femme est tombée enceinte, alors j’ai eu envie de parler de grossesse. Je suis devenu papa en même temps que le film. J’ai vraiment arrêté de boire et de fumer. Il y a aussi des points communs par rapport aux peurs, que l’on voit dans Yoroï.
Clara Choï : Après, dans la vraie vie, tu es beaucoup plus courageux que ton personnage ! [Rires] Tu es un vrai bosseur. Dès qu’il y a un problème, tu gères les choses. Tu ne vas pas fuir, au contraire.
O. : C’est vrai ! [Rires] Je ne suis pas forcément quelqu’un qui fuit les problèmes, mais c’est parce que j’ai appris à les gérer. On va dire que mon personnage me représente à une époque antérieure.
C. C. : Je ne te connaissais pas à cette époque.
O. : L’époque où je fuyais tout ! [Rires]
Et vous, Clara, qu’est-ce qui vous différencie de votre personnage ?
C. C. : Je n’ai pas de compétences dans les arts martiaux, c’est la grosse différence ! [Rires] J’ai fait deux mois de judo quand j’avais 8 ans, donc on partait de loin… J’ai dû faire quatre mois de MMA pour préparer les scènes de combats, que l’on a réalisées nous-mêmes. On s’est beaucoup entraînés avec Orelsan. Sinon… Comme Nanako, je suis franco-japonaise, mais je n’ai jamais été enceinte. Nanako est vraiment plus courageuse. Je peux être comme elle quand on me force à devoir gérer des situations, mais de moi-même… Je ne sais pas comment je réagirais si j’étais à sa place dans le film.
O. : Vous avez quand même des points communs. Dans l’humour, la façon de parler, le côté un peu engagé… En poussant les curseurs, encore une fois.

Le personnage de Nanako est à la fois fort et vulnérable. Comment ce rôle a-t-il été pensé ?
O. : Ce personnage, quand on l’a écrit avec David Tomaszewski, est venu un peu naturellement. Souvent, tu construis ton scénario sur ton héros. On voulait un personnage qui serait un peu comme l’antithèse du mien. On s’est dit que ce serait intéressant d’avoir un rôle féminin fort. Le fait que ce soit une combattante est une métaphore de la force qu’elle représente pendant la grossesse. David et moi avons des femmes sur qui on se repose et qui sont tout simplement plus fortes que nous. [Rires] L’inspiration vient d’elles. Nanako est une sorte d’hommage à nos femmes.
C. C. : Quand je travaillais ce personnage, je me sentais étouffée par sa force. J’ai ensuite compris que, lors de ces moments de vie où tu dois prendre en charge quelque chose de lourd, au fond, tu n’en as pas envie. Ce n’est pas une super-héroïne, c’est juste un être humain. Si tu es dans la même situation qu’elle, au bout d’un moment, tu n’en peux plus. Je trouvais intéressant de se poser la question : c’est quoi, être fort ? C’est quoi, une personne forte ? Au sens large du terme.
O. : On a encore une fois poussé les curseurs plus loin. Quand elle se bat alors qu’elle est enceinte, Nanako a tellement confiance en elle qu’elle sait que tout va bien se passer. On est dans la caricature, personne ne fait ça ! [Rires]

Orelsan, vous préparez une tournée pour 2026. Le Japon, les yōkai ou encore votre armure auront-ils leur place dans ce nouveau chapitre ? Que peut-on espérer ?
O. : Ça fera partie des shows, oui. Il y a un lien entre le film et la tournée. On est en train d’élaborer une sorte de spectacle en lien avec tout ça. Mais ce sera quand même un vrai concert avec d’anciens morceaux et les nouveaux. On n’a pas encore fait toutes les répétitions, même si on a déjà beaucoup travaillé sur la scénographie, la setlist, etc. A priori, on devrait retrouver des éléments du film dans la tournée, comme chaque fois que je fais un projet. Les trois morceaux inédits du film, par exemple, seront joués en live pendant les concerts.