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L’homme qui rétrécit : le nouveau film de Jean Dujardin est-il à la hauteur ?

22 octobre 2025
Par Lisa Muratore
Jean Dujardin dans “L'homme qui rétrécit”, en salle le 22 octobre 2025.
Jean Dujardin dans “L'homme qui rétrécit”, en salle le 22 octobre 2025. ©Universal Pictures

Jean Dujardin est de retour au cinéma, ce 22 octobre, aux côtés de Jan Kounen pour le remake de L’homme qui rétrécit. Un récit d’aventure et d’apprentissage qui manque parfois de hauteur. Critique.

99 francs marquait en 2007, le début d’une collaboration réussie entre le cinéaste Jan Kounen et Jean Dujardin. Devant la caméra du réalisateur, il y a 18 ans maintenant, l’acteur incarnait Octave, un publicitaire qui du jour au lendemain se met à douter au point de faire capoter la plus grosse campagne de son agence. Adaptation cinématographique du livre éponyme signé Frédéric Beigbeder, le long-métrage connaît un certain succès, la critique saluant par ailleurs l’inventivité de la mise en scène de Jan Kounen ou encore les qualités de jeu de Jean Dujardin.

Deux arguments que l’on retrouve aujourd’hui dans L’homme qui rétrécit. Nouvelle adaptation du roman de Richard Matheson, le long-métrage suit Paul, un homme ordinaire qui partage sa vie entre son entreprise et sa famille. Un jour, lors d’une sortie en mer, notre héros est confronté à un étrange phénomène météorologique qui aura pour conséquence de le faire rétrécir inexorablement. Quand par accident, il se retrouve coincé dans le sous-sol de sa maison, laissant croire à sa femme et sa fille qu’il a disparu, la véritable survie commence.

Jean Dujardin incarne Paul dans L’homme qui rétrécit.©Universal Pictures

Chérie, j’ai rétréci Jean Dujardin

Le cadre habituellement ordinaire de sa cave va rapidement prendre des allures de cauchemar. D’ailleurs, en filmant le combat de cet homme coincé dans un sous-sol, Jan Kounen offre un long-métrage surprenant et ludique. Ce qui devait être une explication du mal dont souffre le personnage de Jean Dujardin se transforme en un véritable survival façon Chérie, j’ai rétréci les gosses (1989). Un choix judicieux qui permet d’en faire un film « de quêtes » à la fois rythmé et profond.

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Araignée ennemie, accident dans un aquarium, refuge dans un carton… L’homme qui rétrécit s’amuse sans limites avec le décorum de la cave, tout en offrant un discours profond sur la résilience, l’existence et la transmission. En effet, au-delà du film d’aventure, la nouvelle proposition cinématographique de Jan Kounen est aussi un récit d’apprentissage pour le personnage de Jean Dujardin.

Jean Dujardin dans L’homme qui rétrécit. ©Universal Pictures

Grâce à la voix-off, guide (trop didactique) à travers tout le film, ce dernier tient en lui une certaine profondeur. Comme une entrée dans la conscience de Paul qui s’adresse sans arrêt à sa fille. Il en ressort un long-métrage qui malgré la noirceur de son huis clos et la solitude de son protagoniste possède en lui une véritable lumière.

L’homme qui rétrécit présente ainsi la crise existentielle d’un homme livré à lui-même qui à travers les épreuves va retrouver sa part d’humanité. Grâce à sa mise en scène et à la technique du motion control (ayant permis de rapetisser visuellement Paul), Jan Kounen offre avec ce nouveau film une œuvre aussi divertissante qu’émouvante. Ici, cette nouvelle incarnation de Jean Dujardin permet au comédien de renouer avec des personnages brisés mais combattifs à l’image de ce qu’il a déjà pu interpréter devant la caméra de Denis Imbert pour Sur les chemins noirs (2023).

L’acteur tient le film de bout en bout (il officie également en tant que producteur) et offre une performance physique intense. Un argument de taille pour le long-métrage qui malgré plusieurs vertus s’essouffle rapidement une fois la démonstration installée. En dépit des thèmes sous-jacents intéressants, il manque ainsi un certain « je-ne-sais-quoi » au film de Jan Kounen pour espérer égaler le classique hollywoodien de 1957 dont il s’inspire.

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Article rédigé par
Lisa Muratore
Lisa Muratore
Journaliste