
Après Les rois de l’arnaque et Le masque, Olivier Bouchara et Jérôme Pierrat sont de retour sur la plateforme avec un documentaire rigoureux, au ton décalé.
Punta Cana, 20 mars 2013. Sur le tarmac surchauffé de l’aéroport dominicain, les autorités arrêtent un jet privé qui est sur le point de décoller. À l’intérieur de ce dernier : quatre Français – deux ex-pilotes de l’armée de l’air et deux passagers – et 700 kilos de cocaïne répartis dans 26 valises. Pourquoi ces pilotes sans passé criminel auraient-ils risqué une telle cargaison ? Qui a glissé la poudre dans la soute ? Quel commanditaire se cache derrière cette opération ?
C’est ce qu’essaye de comprendre la nouvelle série française de Netflix, Y a-t-il un dealer dans l’avion ?. Disponible le 11 juin sur la plateforme, le documentaire en trois parties promet d’explorer le mystère d’Air Cocaïne avec beaucoup de minutie.
Des cinéastes rodés au true crime
Aux commandes de cette production : Olivier Bouchara – salué pour Les rois de l’arnaque – et le journaliste et scénariste Jérôme Pierrat – plume du grand banditisme et co-auteur de l’explosif Omar la fraise. Déjà complices sur Le masque, les cinéastes récidivent avec un nouveau fait divers.
« Avec Jérôme, on prend des affaires qui sont à la base très sérieuses, admet Olivier Bouchara à La Tribune Dimanche. Mais plus on s’en rapproche et plus on y voit de la comédie. Netflix accepte qu’on traite le true crime avec une pointe de burlesque, ils nous offrent un espace de liberté hallucinant. »

Jérôme Pierrat confie quant à lui au média qu’il ne pouvait rêver d’une affaire aussi intrigante et atypique. « Tout est absurde, il n’y a rien qui colle quand on voit les personnes interpellées. Ce sont des pieds nickelés, c’est vraiment “les Charlots aux Caraïbes”. On est en présence de gars qui n’ont rien à faire a priori dans ce Falcon. Mais pourtant, ils y sont. Cette affaire, c’est comme un artichaut qu’on épluche. Il y a énormément de feuilles avant d’arriver au cœur et au vrai trafiquant. Plus on avance dans l’enquête, plus ce qu’on découvre est invraisemblable. »

En trois épisodes, le documentaire mêle images d’archives, reconstitutions et témoignages inédits. Le spectateur découvre notamment le parcours de Christine Saunier-Ruellan, juge d’instruction marseillaise chargée du dossier à l’époque. « Elle a accepté de nous décrire son cheminement, ses doutes, et la manière dont elle a travaillé à charge et à décharge ; c’est très rare qu’une juge d’instruction accepte », souligne Olivier Bouchara auprès de La Tribune Dimanche. Un récit méthodique, qui éclaire les zones d’ombre de l’affaire. Avec son ton décalé et sa rigueur journalistique, Y a-t-il un dealer dans l’avion ? promet ainsi un polar authentique, qui ne cède pas au sensationnalisme.