
Cette comédie policière mêle voyage dans le temps et choc des générations. Portée par Michaël Youn et Constance Gay, l’œuvre a été récompensée au Festival de la fiction de La Rochelle.
De Retour vers le futur à Life on Mars, en passant par Dark et The Umbrella Academy, le voyage dans le temps continue d’inspirer les créateurs de séries. En voilà une œuvre de plus, et c’est du made in France. TF1 signe, à partir de ce 3 avril, Flashback, comédie policière fantastique portée par Michaël Youn et Constance Gay.
Récompensée par une mention spéciale du jury au 26ᵉ Festival de la fiction de La Rochelle en 2024, cette fiction aux accents rétro emprunte les codes du polar, du drame familial et de la satire générationnelle.
Un aller simple pour 1994
Lyon, 2024. Elsa Letellier, agente à la police scientifique, voit l’enquête sur le meurtre de son père, assassiné en service 30 ans plus tôt, s’apprêter à être classée. Jusqu’au jour où, suite à une intervention musclée, elle se réveille en 1994, trois mois avant le drame. Sous une fausse identité, elle devient la coéquipière de Josselin Letellier, son propre père. Objectif : empêcher sa mort. Réalité : découvrir qu’il est loin de l’image idéalisée qu’elle en avait.

Josselin, ce héros de légende, est en fait un flic de terrain à l’éthique floue, amateur de punchlines douteuses, macho et bourru, naviguant entre sexisme d’époque et cocktails au bistrot du coin. Pour Elsa, la désillusion est brutale. Et le choc des valeurs devient la matière première d’une confrontation. Le duo fonctionne grâce à l’alchimie sincère entre Michaël Youn, en « con sympathique », et Constance Gay, vulnérable, mais décidée.
Une madeleine de Proust
Les critiques ne s’y trompent pas : Flashback amuse, émeut, dérange parfois, et réinvente surtout un genre qu’on pensait usé. Le Point Pop parle d’une « plongée savoureuse et très référencée dans les années 1990 », soulignant « le décalage culturel entre cette femme moderne et son réac de père », avec un humour qui « épingle les différences générationnelles ». Le tout dans une ambiance vintage, du Walkman à la Golf GTI.

Même enthousiasme du côté de TV Magazine, qui salue une série « qui renouvelle avec beaucoup d’humour et de tendresse le duo de flics », malgré « un improbable postulat de départ, entre Terminator et Retour vers le futur ». Le charme opère justement parce que les scénaristes « jouent avec les codes, les décalages », tout en assumant une esthétique nineties jusqu’au bout des VHS.
Ouest-France n’en dit pas moins, et souligne aussi « un paradoxe temporel bien traité », et « une reconstitution de l’époque » efficace. Le résultat ? Une fiction qui se regarde « aisément en famille », et qui provoque des conversations sur « ce qu’on n’oserait plus faire ou dire de nos jours ».
Un casting au diapason
Si les intrigues policières restent classiques, chaque épisode apportant sa propre enquête, la série repose avant tout sur son tandem. Michaël Youn confie d’ailleurs, dans TV Magazine, avoir trouvé « jubilatoire » de jouer un rôle aussi libre, « un con sympathique, mais un con quand même » – son personnage étant peu à peu déstabilisé par la force tranquille de sa fille. Pour Allociné, « on sent que Michaël Youn prend beaucoup de plaisir à jouer Josselin », et « le duo qu’il forme avec Constance Gay fonctionne à merveille ».

Cette dernière, déjà remarquée dans Face à face, incarne une Elsa qui « se prend dans la face ce qu’il est », et qui va peu à peu, selon ses mots, « élever ses parents ». Ce renversement affectif, où la fille apprend à pardonner, transforme l’œuvre en une comédie douce-amère, portée par « des dialogues bien écrits » et « des situations drôles et décalées ».