
Après avoir conquis la France et le monde, le phénomène HPI se réinvente aux États-Unis avec High Potential. Entre succès d’audience et critiques mitigées, cette adaptation américaine, désormais disponible sur Disney+, parvient-elle à égaler l’originale ?
Après avoir battu des records sur TF1, HPI s’offre une déclinaison américaine, désormais disponible sur Disney+. Diffusée initialement sur ABC en septembre dernier, High Potential, créée par Drew Goddard (Buffy contre les vampires, Lost), adapte la série portée par Audrey Fleurot qui, avec plus de 12,4 millions de téléspectateurs en France et une exportation dans 105 pays, représente l’une des plus grandes réussites européennes de la décennie.
Une série, une héroïne
Dans High Potential, le personnage d’Audrey Fleurot est repris par Kaitlin Olson, qui incarne Morgan Gilliroy, une mère célibataire de trois enfants, fauchée, qui travaille comme femme de ménage au sein du Los Angeles Police Department (LAPD). Dotée d’un QI impressionnant de 160, elle se distingue par une créativité et une capacité d’analyse hors du commun.

Après avoir résolu accidentellement une enquête en rectifiant un tableau dans les bureaux des homicides, Morgan est recrutée comme consultante pour la brigade, au grand dam du détective Adam Karadec (Daniel Sunjata). En parallèle, l’intrigue principale s’enrichit d’un mystère récurrent : la disparition inexpliquée de Roman, l’ancien compagnon de Morgan et père de sa fille aînée, Ava.

Le casting réunit également Judy Reyes (Scrubs) dans le rôle de Selena Soto, Javicia Leslie (Batwoman) en tant que Daphne Forrester, Deniz Akdeniz (Once Upon a Time) dans celui de Lev « Oz » Osman, et Taran Killam (Saturday Night Live), qui interprète Ludo, l’ex maladroit de Morgan. Avec son ton léger et ses enquêtes originales, High Potential s’inscrit dans la lignée des séries policières comme Castle et The Mentalist.
Des avis critiques, entre enthousiasme et réserves
Côté anglo-saxon, les critiques se montrent globalement enthousiastes, que ce soit lors de sa diffusion initiale sur ABC en septembre ou pour son arrivée sur Disney+. The Guardian décrit ainsi la série comme un « plaisir coupable, flamboyant et nécessairement léger », saluant une Kaitlin Olson « éblouissante » dans un rôle mêlant excentricité et intelligence. Variety évoque « une série agréable, portée par les excentricités de Morgan et des enquêtes décalées ».

Cependant, des voix plus critiques se font entendre, notamment du côté de The Hollywood Reporter, qui estime que High Potential peine à trouver sa singularité : « La série semble encore tâtonner sur les éléments les plus basiques d’un concept qui devrait être limpide ».
Un remake qui ne séduit pas l’Hexagone
En France, la réception est nettement plus mitigée, à la hauteur des attentes suscitées par le succès colossal de la version originale. Le Point qualifie l’adaptation de « succédané bien trop sage » et pointe que « ça a la couleur (délavée) de HPI, ça a (vaguement) le goût de HPI, mais ce n’est pas HPI ». TV Magazine regrette l’édulcoration de l’humour et du caractère de Morgan, affirmant que « l’humour a été sacrifié sur l’autel d’un certain puritanisme » et que le personnage a perdu sa folie et son audace.
Malgré ses défauts, High Potential parvient à fédérer un large public. Avec une moyenne de 10 millions de téléspectateurs par épisode sur ABC (puis sur la plateforme de streaming Hulu), elle est devenue la nouveauté la plus suivie du network en dix ans. Les fans de Kaitlin Olson apprécieront une performance qui « maintient un équilibre entre folie légère et plausibilité émotionnelle » (The Hollywood Reporter), mais les adeptes de HPI pourraient déplorer une adaptation américaine qui manque de piquant.