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La Brea : le succès inattendu d’une série « préhistorique » sur Netflix

06 décembre 2024
Par Sarah Dupont
“La Brea”, le 1ᵉʳ décembre sur Netflix.
“La Brea”, le 1ᵉʳ décembre sur Netflix. ©NBC

Fraîchement ajoutée au catalogue de la plateforme, la série américaine de 2021 plonge ses spectateurs dans un Los Angeles bouleversé par un gouffre mystérieux. Entre monde préhistorique et drame familial, cette fiction imparfaite, mais intrigante, s’impose déjà parmi les succès du géant du streaming, malgré des débuts critiqués.

Sur Netflix, chaque début de mois réserve son lot de surprises, et décembre n’a pas fait exception. Tandis que des titres très attendus comme Black Doves ou la saison 3 de Beastars faisaient leur entrée en fanfare, une autre série s’est glissée sous les radars pour déjouer tous les pronostics : La Brea.

Diffusée pour la première fois en 2021 sur NBC, cette production américaine semblait vouée à l’anonymat sur la plateforme. Pourtant, contre toute attente, elle s’est propulsée à la deuxième place des programmes les plus visionnés en France, juste derrière The Madness, éclipsant au passage des succès comme L’Impératrice ou Arcane.

Ce retour en grâce est d’autant plus étonnant que ses débuts ont été accueillis par un déluge de critiques acerbes. Dialogues maladroits, personnages stéréotypés et effets spéciaux démodés semblaient signer son arrêt de mort. Mais voilà qu’au gré des clics, le show trouve un nouveau souffle, porté par l’insondable curiosité des abonnés Netflix et un concept, il faut le dire, aussi bancal que captivant.

Un gouffre vers la préhistoire

La Brea s’ouvre sur un événement à la fois spectaculaire et déroutant : un gigantesque gouffre déchire Los Angeles, engloutissant une partie de la ville et séparant des familles. Au cœur de ce chaos, les Harris sont déchirés par la catastrophe. Eve et son fils, Josh, se retrouvent propulsés dans un monde préhistorique peuplé de créatures menaçantes, tandis que Gavin, le père, et Izzy, la fille, cherchent désespérément à percer le mystère de cette faille pour les retrouver.

Jack Martin, Natalie Zea et Chiké Okonkwo.©Sarah Enticknap/NBC

Avec son intrigue oscillant entre Lost, Voyage au centre de la Terre et les séries catastrophes des années 2000, La Brea mêle science-fiction, survie et drame familial. Les enjeux sont aussi simples qu’intenses : survivre dans cet environnement hostile et, peut-être, trouver le chemin du retour.

Des débuts compliqués

Lors de sa sortie, le show n’a pas convaincu. Télérama évoquait une série « préhistorique » dans tous les sens du terme, critiquant un scénario « risible », des personnages « caricaturaux » et des effets spéciaux « laids au possible ».

Veronica St. Clair et Jack Martin©Sarah Enticknap/NBC

Pour TV Magazine, la production manquait de subtilité : « Les situations sont convenues, les dialogues grotesques et les personnages dépourvus d’épaisseur. » Enfin, Première, plus indulgent, qualifiait La Brea de « plaisir coupable », regrettant des visuels « indignes d’une production de 2022 », mais reconnaissant un concept « lostien » capable de captiver.

Un voyage coupable…

Il est tentant de reléguer La Brea au rang des séries ratées. Entre un scénario truffé d’incohérences, des dialogues parfois malhabiles et des effets spéciaux évoquant les débuts balbutiants de la 3D, le show peine à se hisser au niveau des grandes productions contemporaines. Pourtant, s’en tenir à ce constat reviendrait à ignorer le curieux magnétisme qui se dégage de cette aventure hors du temps.

Natalie Zea et Zyra Gorecki©Sarah Enticknap/NBC

Dans les premières minutes, un personnage lance avec ironie : « Peut-être qu’on est dans un épisode de Lost ». La comparaison semble évidente, tant cette série aspire à s’inscrire dans la lignée du célèbre drame de survie. Mais là où Lost captivait par sa profondeur narrative et son mystère fascinant, La Brea reste à la surface, peinant à égaler son illustre modèle.

… mais divertissant

Et pourtant, cette simplicité presque désuète fait son charme. Dans un univers saturé de séries au récit complexe et à l’esthétique léchée, La Brea propose une parenthèse nostalgique, presque naïve. Ses personnages, bien qu’archétypaux, suscitent une sympathie inattendue, tandis que l’idée d’un Los Angeles plongé dans une préhistoire imaginaire éveille une curiosité enfantine.

Jon Seda et Veronica St. Clair©Sarah Enticknap/NBC

Il y a quelque chose de paradoxalement apaisant dans ces récits de survie où l’impossible semble à portée de main, même si la vraisemblance fait défaut. Oui, elle est imparfaite. Mais elle parvient à captiver. Loin des exigences du binge-watching sophistiqué, elle offre un divertissement sincère, à savourer sous un plaid, en laissant son esprit critique de côté. La Brea, c’est un plaisir coupable par excellence. Une aventure qui, sans prétention, amuse, intrigue et invite à suivre cette improbable odyssée, parfaite pour échapper un instant au froid de l’hiver.

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