Énième version moderne des Liaisons Dangereuses de Laclos, ce remake d’un film de 1999 débarque sous la forme d’une série sur Prime Video. Depuis le 21 novembre, cette dernière plonge le public dans les manigances et machinations d’un groupe d’étudiants américains.
Pierre Choderlos de Laclos aurait de quoi être… étonné. Son roman épistolaire Les Liaisons Dangereuses, publié en 1782, a connu de nombreuses adaptations contemporaines, certaines fidèles à l’esprit du livre, d’autres prenant des libertés. En 1999, l’une d’entre elles, signée du réalisateur américain Roger Kumble, proposait une relecture moderne, intitulée Sexe Intentions (Cruel Intentions en version originale).
Ce teen drama s’intéressait aux secrets des fraternités universitaires, tout en reprenant les codes de son prédécesseur. Quinze ans plus tard, le long-métrage connaît un remake éponyme, une série disponible depuis le 21 novembre sur Prime Video. Entre clins d’œil appuyés au passé et ambitions contemporaines, cette œuvre inédite parvient-elle à sortir du lot ?
L’héritage
Dès son ouverture, le show annonce la couleur. Une reprise au piano de Bitter Sweet Symphony – l’hymne du film de 1999 – introduit les téléspectateurs au prestigieux Manchester College, une université fictive de la côte Est des États-Unis. Exit Manhattan et le lycée huppé des années 1990 : cette fois, Caroline Merteuil – en référence au personnage à la marquise de Merteuil – et son demi-frère Lucien Belmont (version moderne du Vicomte de Valmont) règnent sur un microcosme d’élite où réputation et pouvoir priment sur tout.
Au cœur de l’intrigue, un scandale : un bizutage dérape, menaçant de faire voler en éclats l’ordre social que Caroline et Lucien ont bâti à coups de manipulations. Pour rétablir leur autorité, Caroline confie une mission périlleuse à Lucien : séduire Annie Grover, la fille du vice-président des États-Unis. Entre rivalités, séduction et trahisons, les huit épisodes explorent les mécanismes cruels d’une société privilégiée, tout en revisitant l’essence du matériau d’origine.
Un manque de mordant ?
La série multiplie les références au film de Roger Kumble. Pourtant, ces hommages peinent à masquer un certain manque d’originalité. Comme le souligne Première, « ce remake n’est pas raté. Il n’a juste pas grand-chose à ajouter. »
De son côté, le HuffPost pointe une absence de tension dramatique : « La série plaira davantage aux fans de Gossip Girl qu’à ceux du film original ». Les audaces qui faisaient la force du long-métrage semblent avoir perdu leur impact, certaines intrigues paraissant aujourd’hui datées. En tentant de séduire un public plus jeune, la production préfère s’appuyer sur une bande-son actuelle (dont Olivia Rodrigo), des fêtes décadentes et des romances calibrées.
Si les critiques sont divisées, une chose est certaine : Sarah Catherine Hook s’impose comme la révélation de cette adaptation. Décrite par Première comme « angéliquement vénéneuse », elle nous propose une Caroline Merteuil captivante, bien que moins sulfureuse que la Kathryn incarnée par Sarah Michelle Gellar dans le long-métrage.