Critique

Borderlands : entre fouillis galactique et éclats décevants

08 août 2024
Par Sarah Dupont
Le film “Borderlands” est disponible au cinéma depuis le 7 août.
Le film “Borderlands” est disponible au cinéma depuis le 7 août. ©Lionsgate

Malgré un casting prometteur et des influences visuelles éclectiques, Borderlands, sorti au cinéma le 7 août, s’embourbe dans un rythme précipité et un manque flagrant d’originalité. Si quelques scènes parviennent à captiver, le film inspiré du jeu vidéo laisse un sentiment d’inachevé et de gâchis dans son ensemble.

Aux premiers abords, les ingrédients de la recette paraissaient plutôt prometteurs : un scénario tiré d’un jeu vidéo populaire, des scènes d’action dynamiques, un foisonnement d’effets spéciaux, des personnages hauts en couleur, sans oublier un casting rassemblant plusieurs grands noms du cinéma… Pourtant, Borderlands échoue à répondre aux attentes des fans et peine à captiver les néophytes de cet univers. Le résultat final, loin de ce qu’on espérait, laisse un goût d’inabouti.

Nouvel échec d’adaptation de jeu vidéo

Le nouveau long-métrage d’Eli Roth – connu pour ses réalisations telles que Hostel et The Green Inferno –, sorti au cinéma ce mercredi 7 août, s’inscrit malheureusement dans la lignée des adaptations de jeux vidéo qui peinent à convaincre sur grand écran. À l’instar de films comme Assassin’s Creed, Warcraft ou Resident Evil: Welcome to Raccoon City, Borderlands échoue à capturer l’essence du matériau d’origine, se heurtant à des problèmes d’exécution qui diluent le potentiel de l’œuvre initiale.

L’un des principaux problèmes de Borderlands réside dans son rythme effréné et son manque de suspense. Le film se précipite dès le début, notamment à cause de la narration en voix off de Lilith, incarnée par Cate Blanchett, qui cherche à propulser le spectateur directement au cœur de l’action. Cette approche, bien que dynamique, donne une impression de bâclage, ne laissant pas suffisamment de place à l’installation d’une véritable tension dramatique.

Un micmac de films célèbres

De plus, le film souffre d’un manque d’originalité flagrant, assemblant dans un patchwork peu cohérent de nombreuses influences cinématographiques. On y retrouve des éléments de Star Wars, notamment avec le personnage de Claptrap, qui évoque inévitablement R2-D2 ; l’ambiance de farwest galactique fait écho à Blade Runner ; des visuels éclatants et une esthétique punk rappellent l’univers de Mad Max ; et on peut aussi citer des créatures qui semblent tout droit sorties de Stranger Things.

©SND

La dynamique de la bande de héros intergalactiques s’apparente à celle des Gardiens de la galaxie, mais sans réussir à en capturer l’humour ou la profondeur. Même la bande originale manque de singularité, utilisant notamment Supermassive Black Hole de Muse, un morceau déjà emblématique de la saga Twilight.

©SND

En dépit de la présence de grandes actrices comme Cate Blanchett ou Jamie Lee Curtis, leurs personnages, bien que singuliers, sont sous-développés. On aurait souhaité voir ces deux talents déchaîner un peu plus leur énergie dans des rôles plus étoffés. Malheureusement, elles semblent enfermées dans des personnages qui n’exploitent pas pleinement leur potentiel, laissant là aussi un sentiment d’inachevé.

Claptrap relève le niveau

Malgré ses nombreux défauts, Borderlands parvient tout de même à offrir quelques moments de répit qui méritent d’être soulignés. Le personnage de Claptrap, interprété par Jack Black, bien que rappelant initialement R2-D2, est une bouffée d’air frais. Son humour, d’abord simplet, devient de plus en plus appréciable et drôle au fil du film. Claptrap parvient à créer la seule véritable alchimie entre les personnages, révélant ainsi l’acteur américain dans un rôle qui lui correspond parfaitement. Son énergie décalée est l’un des rares éléments qui parviennent à se hisser à la hauteur de l’univers excentrique du jeu vidéo.

©SND

L’ambiance de « joyeux bordel » promise par le film se manifeste également de manière convaincante dans certaines scènes. Une séquence en particulier se distingue par son style et son intensité : celle où les héros se retrouvent piégés dans des souterrains, face à une bande de Vandales, des antagonistes du jeu vidéo connus pour leur cruauté et leur folie. Sur fond de Ace of Spades de Motörhead, les protagonistes enchaînent les combats contre ces adversaires masqués, version Jason dans Vendredi 13.

Cette scène chaotique et violente, où l’action est bordélique à souhait, ressemble à un niveau de jeu vidéo particulièrement ardu et immersif, et réussit à captiver même ceux qui ne connaissent pas l’univers d’origine.

©LEONINE

Enfin, le film surprend par un plot twist final que l’on ne voit pas venir. Sans dévoiler les détails pour ne pas gâcher la surprise, il faut reconnaître que ce renversement de situation ajoute une touche d’inattendu bienvenue et offre au film une conclusion un peu plus mémorable que le reste de son contenu.

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