Il aura fallu attendre l’annonce de sa sortie américaine pour enfin découvrir en images le nouveau film du maître.
Des records et de l’oscar du fabuleux Le voyage de Chihiro, en passant par les messages de paix et d’humanité dans nombre de ses films, avec, entre autres, Porco Rosso ou Le vent se lève, deux fils solides relient toutes les œuvres de Hayao Miyazaki : le talent et la poésie.
Depuis 1986, le réalisateur japonais s’est hissé au rang de maître absolu du genre avec son studio légendaire, Ghibli, proposant à chaque nouveau long métrage un véritable événement. Il a suscité des vocations, comme avec celui qu’on désigne déjà comme son successeur, Makoto Shinkai (Your Name, Suzume). Âgé aujourd’hui de 82 ans, et bien qu’il ait déclaré prendre sa retraite en 2013, Miyazaki a finalement lancé le projet d’un probable baroud d’honneur.
La vie, la mort, l’amour
Le Garçon et le Héron fait figure d’exception à bien des égards comparé à ses prédécesseurs. Miyazaki a révélé en interview qu’il s’agit d’une forme de message d’amour pour son petit-fils, entre témoignage et héritage de sa propre vie. Mais il s’inspire également du roman Et vous comment vivrez-vous ? de Genzaburō Yoshino, publié en 1937, véritable manifeste antifasciste et antimilitariste, doublé d’une profonde réflexion philosophique.
Pour autant, en dépit de ses ambitions narratives majeures, Le Garçon et le Héron n’en oublie pas l’artistique, proposant le plus gros travail d’animation jamais effectué sur un film Ghibli, avec des plans et techniques jamais vu auparavant. Cette seule promesse suffirait à nous faire courir au cinéma.
Héron et lucioles
Autre particularité ayant conduit à cette longue attente d’une bande-annonce, la quasi-absence de promotion autour du film, pourtant sorti au Japon le 14 juillet dernier. Si le long métrage a notamment fait l’ouverture du Festival de Toronto, il a attendu début septembre, après avoir réuni 5 millions de spectateurs au Japon, pour enfin se dévoiler.
La teneur du récit conduit à une ambiance plus sombre que de coutume, rappelant immanquablement un autre film majeur de Ghibli, Le Tombeau des lucioles, de Isao Takahata. Sans doute le plus complexe des Miyazaki, que l’on devra voir et revoir pour en saisir toute la subtilité. Une sorte de film somme donc, qu’il nous tarde de découvrir en France, dès le 1ᵉʳ novembre prochain.
