Le gouvernement sud-coréen a annoncé en début de semaine lancer son grand projet de développement du réseau 6G.
Si les plans du gouvernement se déroulent sans accroc, le pays pourrait bien lancer sa propre 6G sur smartphones, tablettes et autres objets connectés d’ici 2028, soit deux ans plus tôt que ce qu’annoncent les prévisions. D’énormes investissements seront effectués pour que le pays devienne le plus gros producteur de brevets 6G au monde.
Des centaines de millions de dollars d’investissements
Qu’on ne se méprenne pas : la Corée du Sud n’est pas le seul pays au monde à déjà travailler sur la 6G. La France aussi a, par exemple, lancé un appel à projets souverains dans l’accélération de la 5G et le développement des réseaux du futur dans le cadre de son programme France 2030. Mais le pays dirigé par Yoon Seok-youl compte bien damer le pion à son grand rival, la Chine, sur les réseaux. Ainsi, le ministre des Sciences et des Technologies de l’information et de la communication a annoncé lundi que le pays lancerait d’ici 2028 son réseau 6G, propulsé par les équipements les plus avancés au monde.
Le gouvernement prévoit d’inciter les entreprises locales à développer leurs solutions. Pour répondre aux besoins en approche, le pays va également renforcer ses chaînes de production. Ce grand projet se chiffre à environ 482 millions de dollars et est une étape supplémentaire, après les premières développées depuis 2021. S’il venait à être un succès, alors la Corée du Sud pourrait espérer détenir quelque 30 % des brevets de 6G dans le monde. Le pays compte actuellement pour 25,9 % des brevets 5G, derrière la Chine qui en compte 26,8 %.
Pourquoi parler de la 6G si tôt ?
Si la 5G en France n’en est encore qu’à ses débuts et évolue à son rythme, la Corée du Sud a lancé son réseau, elle, en avril 2019. Le taux d’adoption a été très élevé, très vite, avec 8 millions d’utilisateurs (plus de 11 % des utilisateurs de carte SIM) en un an et demi. Le pays, ultraconnecté, doit déjà faire face à des bandes fréquences déjà parfois encombrées. Ensuite, il faut comparer les cycles de vie et de développement de ces technologies réseau. Huit à dix ans séparent le lancement de nouveaux réseaux. 2028 pour la Corée du Sud est donc dans la fenêtre logique. Le développement et l’installation des infrastructures dédiées au déploiement de la 6G prendront plusieurs années, comme pour la 5G avant elle, avant de se manifester auprès des utilisateurs et utilisatrices.
Que peut apporter de plus la 6G, pourriez-vous vous demander, à raison ? Si la 5G ciblait surtout l’Internet des objets et son utilisation dans les industries, la 6G pourrait apporter des vitesses de connexion jusqu’à 100 fois supérieures à aujourd’hui (en s’approchant du Térabit par seconde), ainsi que de nouveaux cas d’usage. Par exemple, il est dit que la 6G permettra la création d’un nouveau monde numérique reliant à la fois les machines aux humains, mais aussi les machines aux machines. Elle pourra également être utilisée pour les voitures autonomes, la saisie vocale ou gestuelle, la santé connectée ou encore les communications holographiques. À voir ce qu’il en sera réellement à partir de 2023 dans l’Hexagone.